𝙸 𝚠𝚊𝚗𝚝 𝚝𝚘 𝚜𝚎𝚎 𝚢𝚘𝚞𝚛 𝚜𝚖𝚒𝚕𝚎. {ℍ.𝕁}

2-Routine fissurée.

Il était actuellement 1 heures de l'après-midi. Jeongin s'était finalement engouffré dans le bâtiment des dortoirs après avoir photocopié les emplois du temp. Il en avait eu de la chance puisque celle-ci tomba en panne juste après avoir donné naissance aux dernières photocopies.

Il entra dans l'ascenseur muni de sa pile de papier direction le 1er étage, et brandit sa carte d'étudiant qui lui servait également de clé pour sa chambre. Son regard se perdit alors, et il se mit à la fixer. Le brun croisait les doigts intérieurement en espérant avoir une chambre seule, comme l'année dernière.

Oui Jeongin faisait tout pour ne pas devoir interagir avec son entourage. Il évitait tout ce qui pouvait notamment le rapprocher des gens et minimisait ses répliques. Il ne parlait que lorsque cela était nécessaire, en s'exprimant de façon simple de sorte à fournir l'information sans forcément y mettre de sentiment. Un ton neutre, un visage neutre, des questions et réponses, neutres.
Tel était son comportement de tout les jours. Faire ami-ami était le faux pas à tout à fait éviter. Dans ce genre d'environnement ou l'on fait tout pour atteindre le sommet, les sentiments étaient sûrement l'arme la plus tranchante et la plus douloureuse à devoir endurer. Et c'était aussi :  la plus sournoise. Celui-ci serra sa carte entre ses doigts en repensant aux événements de l'année dernière.

-Je ne ferrai pas les mêmes erreurs. Dit-il doucement.

Ting.
L'ascenseur sonna son arrivée au 1er étage. Les couloirs étaient vides et calmes comme d'habitude. Et tout le monde était sûrement en train d'étudier dans sa chambre ou encore de réviser dans la bibliothèque. C'était peut-être le début de l'année, mais comme personne ne voulait être à la traine, certains se permettaient d'apprendre leur cours en avance afin de se démarquer des autres et de les surpasser.

Comme vous pouvez le constater : ici personne ne néglige ses études. D'habitude une école est plutôt diversifiée. On trouve des élèves studieux, des élèves qui se la coule douce, des élèves qui se permettent de faire les deux. Un tableau de couleur différentes. De personne différente.

Mais.. dans cette école, ce n'était pas le cas. C'était différent. Tout le monde portait le même masque. Personne ne pouvait se permettre de faire la moindre erreur. Et ça, tout le monde l'avait compris. Ce qui au paravant faisait d'eux ce qu'ils étaient, était désormais masqué par des stratagèmes sournois et dissimulés. Les sourires sincères laissaient place à l'hypocrisie. Des gens qui jouaient le jeu. Et qui cachaient bien leur cartes. Après avoir pris le coup de la nouveauté l'année dernière.. les élèves ne pouvaient plus se permettre de « se laisser vivre ».

Stratégique, c'est ce qu'il fallait être. Quand à la stratégie de Jeongin, résidait tout simplement dans la transparence.
Ce dernier aurait pu être délégué, c'est sûr. Il aurait pu surpasser Chan et être le meilleur de tout le niveau s'il le voulait. Mais être le meilleur en reviendrait à marquer son dos d'une grosse croix rouge, et par conséquent être la cible de tout les mauvais coups.

Tout le monde voulait être « le » ou « la » meilleure, et se faire démarquer était une très mauvaise idée. Alors Jeongin restait dans l'ombre. Au lieu de se faire aveugler par les feux des projecteurs, il préférait se réfugier dans la pénombre, en se contentant d'être «vice-président ». Il concoctait ses plans comme les autres de sorte à être bien placé, mais préservait un équilibre afin de ne pas se faire remarquer. Jeongin refusait de se soumettre au bassesses dont certaines personnes faisaient recours, (coup bas, manipulation, menaces..) et se contentait donc du minimum afin d'être tranquille. Tel était la stratégie du loup solitaire, qu'il était devenu.

L'adolescent secoua légèrement sa tête, afin de chasser ces idées de celle-ci, avant de couvrir son visage de ses grandes mains.

Il ne fallait pas qu'il se mette à trop réfléchir. Le jeu avait déjà commencé au moment même ou il avait posé les pieds hors de sa chambre ce matin. Se démoraliser en ressassant le passé n'allait faire que compliquer les choses.