Wincked

4. Sixtine

Sixtine sortit un téléphone de sa poche et composa un numéro. Une tonalité retentit, puis deux, puis trois...enfin, on décrocha.
- Oui allô papa, Syne est au Paradis, dit le jeune à une vitesse phénoménale, par peur des représailles.
- Tu l'as laissé s'échapper ?, tonna le diable, mais quel empoté tu fais ! Tu as une mission, une seule, et toi tu réussi à échouer ?!
- Mais...
- Il n'y a pas de « mais » ! Retrouve ta sœur ! Et envoie des espions la chercher, mais c'est toi qui me la ramène, tu te débrouille pour entrer au Paradis.
Sur ces mots peu aimables, le père de Sixtine raccrocha. Le jeune homme tapa le 666 et porta son téléphone à son oreille.
- Envoyez Joseph et Jacob sur place.
Et il coupa la communication. Il était dépassé par les événements. Il avait perdu la confiance de son père. Tout ça à cause de sa sœur. Ce jour-là, il jura de la détruire. Coûte que coûte.
Mais d'abord, il devait se calmer. Et éteindre son téléphone. Ou le casser. Au choix. Pour ne pas que les policiers ne l'arrêtent dans sa quête. Après tout, il était rentré par effraction avec six hommes armés dans un fast food. Finalement, le jeune homme le pulvérisa d'un coup de talon.  Voilà une bonne chose de faite. Mais, en attendant que ses hommes lui indiquent où se trouvait Syne, il devait se reposer. Et rentrer aux Enfers.
Sixtine sortit une carte de sa poche. Elle n'était pas comme les autres car elle indiquait les volcans capables de servir de point de passage entre la Terre et son centre. Le fils du diable la déplia et chercha le passage le plus proche. Il était à 150 kilomètres au sud-est. Il en aurait pour de bonnes heures de marche. Alors, il se mit à marcher, puis courir.
Une bonne après-midi plus tard, l'ennemi de Syne arriva devant le volcan. Il en escalada la paroi et atteignît le sommet. Il regarda le fond du cratère, peu rassuré. Avait-il vraiment besoin de rentrer ? Oui. Il devait se défouler avant d'aller au Paradis ou sa rage le trahirai. Et réfléchir à comment s'y rendre. Alors, Sixtine inspira un grand coup et sauta.
Il faisait incroyablement chaud. L'air était comme brûlé, sans humidité. Le simple fait de respirer lui déchirait la poitrine. Enfin, après quelques minutes de chute, le fils du diable atterrit durement dans la lave. Il se releva et s'épousseta nonchalamment. Le magma ne l'atteignait pas. Il se dirigea vers un long couloir sombre, tout en écoutant avec délice le cri de souffrance des âmes torturées.
A la fin du couloir se trouvait la chambre de Sixtine. Dans un coin, des haltères prenaient la poussière. Un lit occupait le reste de l'espace. Enervé, il plongea sa main avec une violence inouïe dans le mur, fait de lave lui aussi. Et il tapa encore et encore, à ne plus en sentir ses jointures. Il ne craignait pas la lave depuis tout petit car son sang en était constitué. Après avoir tapé à s'en arracher la peau du dessus de la main, le fils du diable s'assit sur son lit, sortit un rouleau de bandage de sa poche et entreprit de soigner ses blessures. Evidement la fine toile partis en fumée dès qu'elle entra en contact avec son sang.
Soupirant, Sixtine plongea sa main dans un sceau d'eau froide prévu à cet effet. Il grimaça suite au choc thermique. C'est à ce moment-là que le téléphone fixe situé à l'autre bout de la pièce sonna. Le fils du diable se précipita pour répondre.
- Oui, allô Jacqueline, c'était pour savoir si tu étais toujours ok pour samedi ?, dit la voix d'une femme.
- Ce n'est pas Jacqueline !, cria Sixtine d'un ton bourru.
Et il raccrocha. Le jeune homme s'éloigna. Mais à peine avait-il eu le temps d'atteindre la porte, que le téléphone sonna de nouveau. Le fils du diable se précipita pour décrocher en espérant que ce soit Joseph ou Jacob.
- Sixtine ? On a retrouvé ta sœur.