7. Syne

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Syne dormait d'un sommeil léger. Petite, et encore aujourd'hui, le moindre craquement, le moindre petit bruit la réveillait. Quand cela arrivait, sa mère restait calme, se faisait un thé pour se donner du courage et lui lisait un livre pour qu'elle se rendorme.
Mais, au Paradis, la nuit est respectée par tous. Pas un bruit, pas un soupir, pas un craquement ne vint troubler le sommeil de la jeune fille. Jusqu'à ce que...

- BAM !

Le bruit réveilla Syne en sursaut. Une main se colla brutalement sur sa bouche, mais elle n'en sentit pas le contact. Elle se débattit mais son agresseur avait mis de l'éther sur un coton placé devant son nez et sa bouche. Plus le temps passait, plus la jeune fille sombrait, incapable de se défendre.
Quand la fille du diable revint à elle, son grand frère lui tournait le dos. Elle avait la migraine et voyait le monde par intermittence de taches floues.
- On est où ?
- Toujours au Paradis, si c'est cela qui t'inquiète. Dans notre état de demie-diablesse et de demi-diable, on ne passera pas la douane. Le corps de Lucius me gênait, j'ai dû le relâcher.
Un sourire victorieux apparu sur les lèvres de Syne.
- Oh ce petit sourire narquois va disparaître quand tu sauras quel moyen j'ai pour te faire taire...te tuer.
- Tu n'oseras pas, Sixtine, on le sait très bien tous les deux. Pas si « notre père » n'est pas d'accord, cracha-t-elle.
- Et s'il était d'accord ? Et s'il ne t'aimait pas comme il m'aime moi ? Et s'il avait le cran ?
- Ne me dit pas que tu crois vraiment qu'il a de l'affection pour toi ? C'est un hypocrite et un manipulateur ! - Tu ne peux pas lui faire confiance ! Il est encore temps de changer Sixtine, si tu me relach...
- Epargne-moi ton baratin d'héroïne ! J'ai un coup de fils à passer ! Adieu, Syne.
Et il quitta la pièce.
La fille du diable analysa tout ce qui pouvait lui servir pour s'évader le plus vite possible. Elle se trouvait dans une salle entièrement vide attachée à un poteau. Donc la seule chose matérielle qui pouvait l'aider était une corde. Syne avait beau avoir de l'imagination, elle n'était pas Violette Baudelaire tout de même. En même temps, ce n'est pas comme si Sixtine allait me donner la clé de sortie, pensa-t-elle.
La demie-diablesse commença à se détacher. Ce n'était pas la première fois que son frère la rattrapait. Une fois les mains libres, elle se leva et fit le tour de la pièce. C'est alors qu'elle entendit, au loin, un bruit. C'était comme s'il y avait un combat. Cela se rapprochait. Intriguée, Syne se mit à côté de la porte de sa cellule pour essayer d'entendre un peu mieux.
Mal lui en pris car cette dernière sauta de ses gongs, manquant d'écraser la jeune fille. Un nuage de poussière se souleva du sol, ce qui la fit tousser fortement. En sortit une chevelure rousse comme les flammes. Iris.
- Iris ?! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Pas le temps de t'expliquer ! On y va ! Vite !
La fille du diable obéit et franchit la porte. Elle découvrit pourquoi elle avait entendu un grand fracas, tous les gardes étaient à terre, sonnés ou évanouis. Iris gardait son arc bandé, au cas où, et guida Syne jusqu'à la sortie. Là, elle lui agrippa fermement le bras, déploya ses ailes et les emmena à la Prestigieuse Ecole des Anges.
Une fois arrivées, les deux jeunes filles allèrent dans leur chambre. Iris fut aussitôt pressé de questions.
- Comment tu m'as retrouvée ? Où est mon frère, je ne l'ai vu nulle part ? Pourquoi tu m'as aidé ? Depuis quand tu as un arc ?

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