12. Paradis

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Le Paradis était sens dessus dessous. Les écoles primaires et maternelles étaient vides, secouées par un vent paresseux et lugubre. Les rues étaient désertes, l'air y sentait la mort. Les habitants avaient eu vent de la présence du monstre et étaient allé se réfugier dans des abris datant de la première guerre entre le Paradis et les Enfers. La seule chose venant troubler ce silence de plomb était le pas lourd et régulier d'Ammout, la Dévoreuse. Lâchée dans la nature depuis deux heures, elle découvrait le monde.
Dans une ruelle adjacente, la résistance se prépara dans un cliquetis d'arcs et d'épées. Au nombre de quatre, les résistants s'affairaient. Eux aussi avaient eu l'information que le monstre était en ville et ils étaient bien décidé à la défendre.
Au signal donnée, ils jaillirent sur la place publique. La bête ne s'en aperçu pas mais son odorat développé ne lui permit pas de l'ignorer bien longtemps. Elle accouru, avide de cœur à dévorer.
Bientôt elle serait dans la ruelle. Quand elle l'eu atteint, deux anges surgirent derrière elle. La bête s'avança encore jusqu'à être arrêté par quatre adolescents. Elle était piégée.
Alors elle fonça dans le tas, sans plan précis en tête. Elle fit voler un adolescent, commença à s'attaquer à un deuxième lorsqu'elle fut arrêtée par un violent coup d'épée derrière une de ses pattes arrière. La Dévoreuse s'écroula dans un bruit mat et sourd. De la poussière se souleva du sol, faisant tousser les jeunes rebelles. Un deuxième coup la cloua au sol pour toujours.
Marie se releva et essuya d'un geste nonchalant ses mains pleines de sang. Puis, elle se souvint du blessé et accouru pour le secourir.
Iris était allongée sur le sol. Ses yeux, d'habitude si pétillant, étaient vide et bleu comme de la javel. Marie la prit dans ses bras et se mit à la bercer en chuchotant : » ça va aller, ça va aller ». Mais tout au fond d'elle, elle savait que c'était la fin. Elle sentait sous ses doigts la nuque brisée de sa cheffe.
- Marie...
- Chut chut chut, économise tes forces.
- Syne...est...aux Enfers...
- On ira la chercher. Promis.
Le visage, déjà pâle d'Iris, devint blanc comme la craie. Elle respirait avec difficulté. Soudain, elle ferma les yeux. Et ne les rouvrit jamais.
Son corps quitta les bras de Marie et s'envola rejoindre les étoiles, le cimetière des anges. Les trois adolescents se rapprochèrent du médecin et mêlèrent leurs larmes aux siennes, îlot naufragé au milieu de cet océan de peine.

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