Chapitre 1 : la raison et la colère

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"- Est-ce que tu es encore en colère ?"

Je venais de lâcher cette question sans introduction, ni tact alors qu'un soir, nous étions Iruka et moi en train de marcher tranquillement dans les rues de Konoha, le village caché de la feuille. Nous marchions côte à côte. Nos bras et nos épaules s'effleuraient de temps en temps, relatant la preuve irréfutable de notre secrète proximité qui me donnait toujours l'impression que c'était écrit sur nos front que nous étions intime. Comme si c'était écrit : "je couche avec lui" avec une grosse flèche pointant l'autre. Nous étions toujours l'un trop près de l'autre, comme si inconsciemment, nous avions peur qu'à tout moment l'on puisse être séparer. Nous marchions toujours dans les mêmes pas, au même rythme, toujours nos mains dans nos poches avec nonchalance et calme.

Nous marchions sur la route du restaurant dans lequel nous étions sur le point de rejoindre nos amis ninjas pour dîner ensemble.

Iruka ne sembla pas surpris, habitué à mes phrases sorties de nulle part, sans contexte, ni clarté et comme à notre habitude, il m'emmena à m'expliquer plus clairement :

"- En colère ? à quel sujet ? Je ne crois pas que j'ai déjà eu l'occasion de me mettre en colère contre toi Kakashi."

Il était vrai que cela faisait maintenant plus d'un an qu'Iruka et moi-même nous fréquentions. Et nous avions repris nos habitudes au village depuis notre retour de mission de sauvetage de notre élève commun Sasuke. En effet, Tsunade nous avait envoyé récupérer le jeune Uchiha le lendemain de sa fuite afin de l'empêcher de se rallier à Orochimaru. Mais notre mission avait échouée. Depuis tout ce temps, nous n'avions jamais vraiment reparlé de mon élève taciturne, ni de l'issue de cette mission. Jusqu'à aujourd"hui.

Ces derniers temps, je partais souvent à la recherche d'informations concernant l'Akatsuki, pour des missions d'infiltration ou de pistage et Iruka lui, était toujours très occupé par son poste de professeur de l'académie et ses heures au bureau des missions. Ce qui était pratique, car son poste au bureau des missions lui permettait toujours de savoir où j'étais affecté et pour combien de temps, ce qui faisait que je n'avais pas besoin de le tenir au courant pour qu'il sache où j'étais et pour quelles raisons. De plus, le fait qu'il soit au courant de la plupart de mes missions faisait que nous pouvions en parler ensemble. Et cela représentait pour moi un grand soulagement. Je n'étais jamais aussi bavard que lorsque l'on bavassait ensemble à propos de stratégies, de tactiques, d'entraînement et de techniques. Nous passions d'ailleurs de bons moments à s'entraîner ensemble dès qu'un peu de temps nous était offert.

De plus, Iruka était vraiment quelqu'un de facile à vivre et qui vivaient et comprenaient les risques et responsabilités de notre métier. Jamais au grand jamais, je n'avais vu Iruka s'énerver pour quelconques raisons. Il était toujours le talentueux génie de l'émotion. Il était d'ailleurs souvent appelé pour des missions de médiations et d'ambassade pour d'autres villages cachés car Tsunade lui faisait une confiance aveugle.

Donc, pour tout dire on ne se voyait que très peu mais chaque moment ensemble était précieux pour moi, il était un peu ma soupape. Pour autant, nous avions des amis, communs pour certains qui plus est, et nous ne voulions pas sacrifier nos amitiés à cause de notre relation privilégiée. Nous jouions donc le jeu des "amis" proches, lorsque nous étions accompagnés, seulement pas un seul geste intime n'était démontré lors de nos sorties. Nous n'en avions jamais vraiment parlé ensemble mais c'était d'un accord silencieux que les choses s'étaient faites.

Non vraiment, notre relation ne laissait jamais la colère montrer le bout de son nez et d'ailleurs nous nous voyons si peu que nous n'avions pas le temps.

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