La balade des amants

Chapitre 8

Je suis dans mon lit. J'ai mal au ventre et au dos. C'est si puissant... Heureusement Valentine m'a donné des antis-douleurs que je viens de prendre. Ma souffrance devrait s'estomper d'ici quelques minutes. Quand je repense aux événements ... Tout c'est passé si vite. Je l'aime bien cette fille mais j'ai l'impression qu'elle n'est pas elle même. Elle se cache derrière son arrogance et ses caprices. C'est dommage mais c'est compréhensible.

Sa mère est si froide. Quand elle m'a parlé, son tailleur était tout lisse. Sa veste assortie à son rouge à lèvre et à ses escarpins. Chemisier parfait. Elle reflète une image très dominatrice. Quand elle a sorti son chéquier pour acheter le silence de la gradé, tout était élégant et calme. Son visage n'a rien laissé passer ne serait-ce qu'une once de peur ou de colère. Elle a été neutre.

Dolly vient dans mon lit et me léchouille le visage se qui me décroche une sourire. Je lui caresse la tête.

-Comment es-tu entrée? Je demande à la chienne.

-C'est moi qui l'ai amené, déclare Valentine.

Je relève la tête, je ne l'ai pas entendu entrer.

-Ah oui. Je ne t'ai pas entendu.

Elle est sublime. Elle porte une longue robe kimono rouge ornée de fleur bleues et dorées qui est ouverte sur l'une de ses jambes. Elle a accessoirisé avec une ceinture rouge. Elle tient une pochette cobalt. Ses cheveux blonds sont lâchées sur ses épaules. Son maquillage ne fait que la mettre en valeur. Je ne m'attendais pas à la voir habillée comme ça. Aujourd'hui et hier elle avait seulement des couleurs sobres.

-Je sors ce soir. Tu veux m'accompagner?

Mais qu'est ce qu'elle dit? Je ne peux pas sortir je suis "en prison". Les gradés ont mes coordonnées ils vont s'en rendre compte. Je ne veux pas avoir affaire à eux à nouveau je risque l'exécution...

-Tu es folle? Les gradés ont ma position.

-Ils l'ont grâce à ça, dit-t-elle en désignant mon bracelet électronique.

-C'est impossible de la désactiver. Tu le sais tout autant que moi. En plus ils s'en rendraient compte.

-Sauf si tu l'enlève et que tu le mets autour de quelque chose. Je dirais à l'interphone que tu t'es couché.

-Il faudrait d'abord savoir comment l'enlever! je proteste.

-Tu es d'accord ou pas?

-J'aimerais pouvoir sortir certe mais c'est impossible. Je risque de mourir.

Elle s'approche de ma cheville et retire le bracelet. Comment elle a fait, je ne sais pas mais elle a réussi. Elle l'attache au barreau du lit et puis me tend des vêtements.

-Tiens mets ça. Je t'attends dehors.

Tout s'enchaîne. Elle sort et je déplie les vêtements. Il s'agit d'un jean gris et un t-shirt noir avec une veste en jeans. Je m'habille et lace les chaussures noires qu'elle m'a donné.

Valentine entre et me tends de la teinture.

-Tiens tu te teins les cheveux en bruns ça partira au bout de trois shampoing.

-Mais je ne sais pas me teindre les cheveux!

Elle appuie sur le spray et recouvre mes cheveux blonds avec. Au bout de cinq minutes je suis bruns.

-Parfait! Aller on y va, on va rejoindre cinq amies à moi.

On sort. Elle se dirige vers l'arrêt de bus et paie deux places pour elle et moi.

-Pourquoi tu t'implique autant avec moi? Questionne-je.

-J'ai envie d'apprendre à te connaître et puis je m'en veux encore pour cet après-midi.

-Comment tu as su pour le bracelet? chuchote-je.

Elle me fait un clin d'oeil puis me tend une carte.

-Tiens. Ce sera ton identité pour se soir. Bienvenue William Nestor. Tu es là pour quelques jours et on se connaît grâce à internet.

-Mais comment tu as...

-Tu ne veux pas savoir, coupe Valentine.

Nous discutons un peu de nos vies le reste du trajet. Quand nous descendons je découvre Central Bar. Valentine tout excitée, se dirige vers un groupe de cinq filles.

-Les filles! S'exclame la concernée.

Elle s'enlace et se salue. Je les salue à mon tour et Valentine me présente:

-Je vous présente William un ami à moi qui est à Tavres -notre ville- pour quelques jours.

-Bienvenue William, salue une rousse, je m'appelle Astrid. Elle s'est Zoé.

Elle désigne une jeune femme très maigre au cheveux noirs qui lui arrive dans le dos.

-Moi c'est Jeannie, se présente une jeune fille au cheveux roux également.

-Et moi Maria! Salue une femme surement brésilienne au vue de sa couleur de peau et de ses cheveux bruns tressée en dreadlock.

-Je suis Lottie, termine une femme rondelette recouverte de tatouage -ce qui est très surprenant- et de piercing. Ses cheveux sont bleues.

-Voilà ma petite troupe! Bon on rentre les filles?

Elles se dirigent vers l'entrée du bar où il y a une grande file d'attente qu'elles doublent.

La brésilienne se dirige vers l'homme qui fait la sécurité et lui chuchote quelques choses à l'oreille puis l'embrasse. Je comprends mieux pourquoi on rentre sans attendre laissant quelques personnes nous insulter.

Le club est rempli mais l'une des deux rousses nous déniche une table. Sans attendre la moitié du groupe va danser me laissant seule avec celle qui a des tatouages.

-Ca fait longtemps que tu es en ville? Questionne la fille.

-Je suis arrivée hier. Valentine m'héberge pour quelques jours. Tu t'appelle comment déjà? Luttie?

A l'entente du prénom elle pouffe et reprends:

-Non Lottie. Mais tu peux m'appeler Lot.

-Ok Lot. Je vais te chercher un verre?

-Du soda pour moi. Je ne bois pas.

-Très bien je t'apporte ça.

En allant au comptoir, je vois Valentine danser avec un homme. Je ne peux m'empêcher de soupirer. Qu'est ce qui me prends? Elle fait ce qu'elle veut. Je commande les deux verres et retourne voir Lot. Mais je bouscule quelqu'un.

-Je suis désolé!

La femme se relève et me regarde.

-Louise?

-Il y a un soucis ma belle? Interrompt un homme de ma taille.

-Désolé je l'ai bousculé.

-Fais attention la prochaine fois. En plus elle est complètement déchirée. Viens ma belle on rentre, conclut l'homme.

Je retourne à la table. Lot est là entrain de discuter avec des filles que je ne connais pas. Je préfère lui donner son verre et sortir prendre l'air. Louise n'a pas eu grand mal à m'oublier finalement. Je suis déçu car je pensais vraiment qu'à ma sorti on aurait pu faire quelque chose ensemble mais la vie en a décidé autrement. Je ne compte pas me laisser abattre.

Finalement j'ai passé tout la soirée avec une fille qui vient de Croatie très gentille du nom de Danica. Nous avons quittés l'endroit au alentour de cinq heures. Danica et moi avons prévu de nous revoir dans quelques jours car nous nous apprécions. Reste plus qu'à espérer que Valentine sera d'accord pour me laisser sortir.