CHAPITRE 3

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Premier jour d'école à Londres. Le professeur ne cesse d'essayer de me faire comprendre, je ne comprends absolument rien. Je n'arrive même pas à épeler les mots.
Dire qu'il y a quelques jours encore, j'étais dans les jardins de cette école, entrain de jouer avec des lapins... Mais là, c'est moi qui me retrouve dans cette classe, avec ce professeur déjà désespéré.
Pendant les récrés, je n'échange pas avec les autres élèves. Je ne sais pas comment m'exprimer avec eux, puisque nous ne parlons pas la même langue.
Je sais que ça va être très dur pour moi, ça l'est déjà énormément...

Et les jours passent. Nous commençons à reprendre une vie à peu près normale. Papa est toujours assez distant, et maman se bat pour s'en sortir.
Quant à moi, je commence à comprendre l'anglais. Il me faut du temps, énormément de temps, ce qui amuse mes camarades de classe à qui je ne parle d'ailleurs toujours pas.
Je suis très timide, et encore plus lorsque je suis avec eux. C'est comme si je n'étais pas à l'aise, et que personne ne m'aidait pour que je me sente mieux..
Maman dit que ça passera. Elle a sûrement raison.

Je continue à porter les vêtements qui me plaisent, et ça passe assez inaperçu puisque tous les adultes me trouvent mignon. L'ambiance chaleureuse qu'il y avait à l'appartement autrefois commence à se retrouver.
Paloma nous rappelle presque tous les jours des souvenirs de Paris, lorsque nous nous amusions à rouler avec des patins sur le plancher, et que madame patate criait sur maman.
Paris me manque. Mais j'aime Londres, je sais que je finirai par m'y habituer au file du temps...

Jusqu'à-ce que ce jour arrive, ça fait un long moment que je suis à Londres.
Je commence à bien savoir parler l'anglais, et j'ai cette professeur
Je ne comprends pas.
Je ne sais pas pourquoi elle est comme ça avec moi. Est-ce que c'est normal ? J'ai fait quelque chose de mal ? Mon anglais est mauvais ?

Je suis encore assis. Ça fait plus de deux heures que je n'ai pas bougé de ma chaise, et je n'en peux plus.
Je n'ai pas le droit de parler. On dirait qu'elle se moque de moi.
Chaque jour, lorsque je n'arrive pas à faire quelque chose, elle incite les autres élèves à réciter des comptines sur moi, et une autre fille de la classe.
Elle ne dit que des choses méchantes, qui me font très mal. Mais je reste silencieux, je n'ai pas le choix.
J'essaie de réconforter la fille qui est dans le même cas que moi, dans le silence d'un regard. Ses yeux sont vides lorsqu'elle entend la professeur s'abattre sur elle avec d'horribles mots. Elle me regarde. Ça me fend le coeur, car je ne comprends pas pourquoi. Et pourquoi nous.

Et ça se répète.....Chaque jour..

Il était une fois, Mika.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant