It's begun

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It's begun

Un jour comme les autre pour moi : je me réveillai, me douchai puis m’habillai de la première chose qui m’était tombé sous les bras, je me faisais un petit déjeuner auquel je ne touchai à peine et me rendis au magasin.

Je travaillais chez un tatoueur très renommé dans les environs. Ses tatouages sont sublimes et coutent une petite fortune. Chacun d’entre eux est unique. Que fait une jeune femme aussi frêle que moi dans ce genre d’endroit ? Simple, j’ai toujours était captivée par l’art d’inscrire de l’encre permanente sous l’épiderme de la peau, dans un schémas spécifique, détaillé. Pour moi, chaque tatouage à sa propre signification, son histoire qui sera à jamais graver sur votre corps. Une œuvre d’art durable. Dès le moment où s’inscrit l’encre, cela devient irrémédiable.

Au début j’adorais ce job. J’aimais faire la connaissance des personnes qui entraient dans la boutique. Certains étaient des habitués, d’autres des curieux qui voulaient expérimenter cette expérience au moins une fois dans leur vie. Si vous saviez le nombre de couples qui se sont fait des tatouages assortis pour plaider leur amour éternel. Après mon échec en amour, je tiens fortement à l’idée que cela est une connerie. Qui voudrait voir à jamais sur sa peau les vestiges d’une histoire plus ou moins courte dans le résultat n’a été que souffrance et désarrois ?

Désormais je ne travaillais plus avec autant de passion qu’autrefois, tout était une routine qui m’était habituelle et lassante. J’arrivais le matin vers 10 heures, bien sûr qui voudrait se tatouer avant cette heure, j’ouvrais la boutique et faisait un brin de ménage en désinfectant et stérilisant le matériel utile à la conception d’un tatouage. J’attendais l’arrivée de mon patron, John qui est aussi le tatoueur en chef. Nous étions à cinq à travailler pour lui, 4 autres tatoueurs et moi, qui m’occupais de la caisse et de faire patienter la clientèle. Rien de bien difficile et heureusement d’ailleurs. Je ne me sentirais pas trop d’attaque pour travailler dans un milieu stressant.

Donc comme je vous l’avez dit c’était une journée comme les autres. Tout était tranquille au magasin, je me suis occupé des clients depuis mon poste et ai assisté à la conception de quelques tatouages en aidant du mieux que je le pouvais. A force de travailler ici, je serai probablement capable d’en réaliser un moi-même, si ce n’est que je n’ai aucun talent en dessin. Le client serait tellement déçus qu’il me poursuivrait sans aucun doute en justice, c’est ce pourquoi je me cantonne à l’assistance seulement.

Vers 18h, je dus quitter le cocon chaud du magasin pour m’engouffrer dans le froid glacial du mois du janvier. Le chemin de retour à mon appartement est relativement court donc je l’empruntais tous les jours à pieds. La nuit était déjà tombée mais je n’avais gère peur. A mon stade, je n’avais plus rien à perdre. Prenant un raccourci, je traversai une allée lugubre, qui comme je le savais me permettrait d’accéder plus rapidement à mon domicile où je pourrais enfin me réchauffer. Le vent me soufflait dans le dos, faisant vibrer tous mon être de froid. La morsure du temps se faisait ressentir à travers le faible tissu de mon imperméable. C’était dans des moments pareils que je regrettai de ne pas m’être plus couverte. Je resserrais les manches de mon habit au tour de mes poignets pour les croiser sur ma poitrine, tentative vaine destinée à garder le peu de chaleur corporelle qui me restait. En m’avançant un peu plus j’entendis une voix d’homme qui s’éleva dans l’obscurité croissante.

« Tu as intérêt à me rendre mon fric aujourd’hui à 22h ou apprête toi à faire tes adieux à ta famille chérie » Cette voix était grave et puissante et pourvue d’un fort accent espagnole. En l’entendant, tout premier instinct rationnel pousserait à s’éloigner le plus vite possible, les jambes au coup. Mais qui a dit que mes instincts étaient rationnels ?

Sur ce je m’approchai encore plus pour distinguer une seconde voix, d’homme également mais plus faible, effrayée et aux intonations plus british, mais pas exactement de Londres.

« Allez Rodriguez ! Mec tu sais que tu peux avoir confiance en moi. C’est quand la dernière fois que je t’ai déçu ? »

« Laisse-moi réfléchir, pas plus tard que la semaine dernière espèce de crétin ! » La haine dans son ton de voix était extrêmement perceptible, même à la distance que je me trouvais d’eux. D’après mes estimations ils devaient se trouvait juste derrière les bennes à ordure qui me faisaient face. « Ecoute moi bien, ceci est ta dernière, mais alors dernière chanc- »

Il interrompit sa phrase lorsque ses yeux se posèrent sur moi. L’homme plus grand et menaçant, dont le prénom était Rodriguez je pense, possédait une carrure impressionnante et une peau entièrement tatouée et percée. Des tatouages immenses dont un seul couvrait toute l’étendue de son bras étaient visibles en raison de ses manches retroussées. Un travail extrêmement dure à réaliser et je m’y connais. Ses muscles pectoraux saillaient sous l’effort fourni pour maintenir l’autre homme par le col de son t-shirt et le pousser à répétition contre le mur. Tout de fois son mouvement s’était stoppé à ma vue.

Le deuxième homme serait au début de la vingtaine, contrairement au premier qui était dans la mi- trentaine je dirais. Sa peau tannée faisait ressortir ses magnifiques yeux caramel. Il était plutôt musclé même si son assaillant l’était plus. Sa chevelure noire piquait vers le haut dans un style qui lui allait à merveille. Sans même m’en rendre compte, je restais comme ça bouche bée à fixer sa beauté angélique mais tout de même pourvue d’un côté démoniaque reflété par ses tatouages apparents. Ce côté de lui me paraissait sexy…

Non, mais à quoi je pense ? Je suis dans une ruelle sombre en train d’assister à quelque chose je ne devrais surement pas voir et tout ce à quoi je pense c’est à quel point un mec qui se fait agresser, qui n’est pas tout à fait clean non plus, est sexy. Mon moi dépressif refait surface.

Pas bon du tout.

Le gars à l’accent espagnol relâcha sa prise sur sa victime et s’éloigna de lui en lui murmurant quelque chose au passage que je ne put entendre. Dès que je le perdis de vu, le brun ténébreux braqua son regard dans ma direction, sans une once de peur due aux événements qui venaient juste de se produire.

On se fixa un bon moment en chien de faïence, aucun de nous deux ne faiblis ou ne détourna son regard.

Ce fut lui qui brisa le contact on s’éloignant de moi dans la direction opposée de celle que j’avais en tête, heureusement d’ailleurs. Quelle rencontre étrange.

These four walls and me (Zerrie Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant