Suite à l'étrange rencontre que j'ai faite, je ne perdis pas une seconde de plus avant de courir en direction de mon minable logement. Je vis dans un petit appartement de 4 pièces, juste le strict minimum. Une fois que mon immeuble entre dans mon champ de vision, je m'empresse à atteindre la porte d'entrée pour échapper au froid mordant de ce mois de janvier.
Manque de bol, le vieil ascenseur datant de Mathusalem était comme à son habitude en panne ce qui me força à gravir les 6 étages qui me séparaient du repos mérité pour lequel je languissais. C'est à bout de souffle que je suis arrivée devant ma porte et je dû fouiller longuement dans mon sac afin de mettre la main sur mes clés. Je déverrouillai les trois loquets avec peine, puis m'engouffre chez moi.
Oui, vous avez bien entendu, trois loquets. Cela est nécessaire dans le quartier où je vis si vous voulez éviter tout risque. Une douce chaleur m'accueilli immédiatement quand je mis un pied à l'intérieur. Je l'acceptai de bon cœur et me suis mise à retirer mon manteau et écharpe qui se retrouvèrent entassés sur une chaise.
Un coup d’œil en direction du miroir à pied face à moi me fit prendre conscience de mon mauvais état. Teint blafard, des cernes sous mon regard perdu, les cheveux décolorés…Je n’arrivais même plus à reconnaitre cette étrangère en face de moi. Comment ai-je pu sombrer autant ? On dit que lorsqu’on touche le fond, on flotte vers la surface. J’ai plutôt l’impression que je continue de creuser… Encore plus loin dans mes souffrances, toujours plus de regrets, l’âme assombrie par mon désespoir…
Toujours perdue dans mes pensées noires et dépressives, j’enlève les couches de mes vêtements qui me recouvrent une à une et entre dans la salle de bain. Je tournais le robinet d’eau chaude jusqu’à ce qu’il coince et que je ne sois plus capable d’aller plus loin. Sans même vérifier la température, je me mis tête la première sous le puissant jet d’eau. Une brulure se fit tout de suite ressentir au niveau de mon dos mais je bloquai la douleur. Plus le temps passa plus la douleur fit vive. Pourtant je restais encore en place, recroquevillée sur le sol de la douche. Un frisson me traversa l’échine créant une vague de chaleur en moi.
La douleur… le seul moyen que j’ai trouvé pour me prouver que je pouvais toujours ressentir quelque chose. Mon corps me semblait engourdis et mon cœur gelé. Mon agonie les ravivait et je ressentais un désir sinistre d’aller encore plus loin à chaque occasion. Atteindre cette fine barrière entre la vie et la mort sans jamais la rompre. Narguer mon existence pathétique mais ne pas avoir le courage de l’achever.
Ma peau rougie se recouvra de chair de poule. Mes jambes tremblotantes étaient pliées sous mon corps et c’est avec un immense effort que je les ai entourées de mes bras impuissants. L’eau coulait et m’enveloppait tel un rideau me séparant du reste du monde. Tout ce qui se trouvait à l’extérieur de ce cocon me semblait à des milliers de kilomètres, aucun bruit ne pouvait m’atteindre à part le clapotis incessant de l’eau qui tombe sur le sol blanc immaculé de la douche. Je sentais mes yeux s’alourdir et le sommeil approcher de plus en plus.
Je perdais peu à peu connaissance et la dernière vision que j’ai eue était la vitre de la douche qui la séparait du reste de la salle de bain. Une énorme fissure courait de l’extrémité gauche à la diagonale jusqu’au bas. Brisée. Comme moi.
FlashBack :
Par une magnifique journée de printemps, je rentrai chez nous le cœur léger et les papillons dans le ventre. J’étais si pressée d’arriver et de me blottir dans les bras de mon chéri. Ryan, je n’arrive toujours pas à croire qu’un garçon aussi mignon, adorable et parfait s’intéresse à moi. Cela fait exactement 6 mois qu’on sort ensemble et il y a un mois, il m’a proposé de venir vivre chez lui. Au début j’étais un peu contre trouvant cela trop précipité. Mais face à ses tendres gestes et à son immense attention à mon égard, je n’ai pas mis longtemps pour céder. Pour l’instant tout se déroule à merveille au point au j’ai peur de me réveiller et découvrir que ça n’était qu’un rêve.
Il était 16h et j’avais l’intention de préparer une surprise à Ryan. C’était la raison pour laquelle j’avais demandé à mon patron de me laisser sortir une heure en avance. L’appartement était censé être vide à ce moment-là, me laissant largement le temps de préparer ce que j’avais en tête.
Je sautillais de joie en mettant les pieds dans l’appartement, des sacs de courses dans les bras. Je n’ai pas remarqué la paire de chaussure féminine qui ne m’appartenait pas à coter de l’entrée, ni la voiture de Ryan parquée en bas de l’immeuble…et encore moins les bruits suspects qui venaient de la chambre.
Si j’avais prêté plus d’attention, je m’aurais éviter la vue la plus traumatisante de mon existence ; car en effet quand je poussa la porte de notre chambre, je n’étais pas attendue à voir ce que j’ai vu…
Mon petit ami et ma meilleure amie tout nus sous les draps…
Fin du Flashback :
Je pris une grande inspiration en me réveillant en sursaut. Je faillis avoir une crise d’anxiété lorsque je sentis quelque chose de froid sous ma peau nue. Je repris mon calme quand je reconnus ma salle de bain. J’étais toujours sous le jet d’eau à présent froid, la tête sur les genoux, le corps paralysé.
Je crus dans un premier temps que mon réveil soudain était dû à mon mauvais rêve, mais un bruit se fit entendre de mon salon. Quelque chose me dit que ce n’est pas la première fois.
Oh non ! Ne me dite pas que… !
Je crois bien ne plus être seule chez moi…
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These four walls and me (Zerrie Fanfiction)
FanfictionPerrie Edwards, une jeune femme de 20 ans vit dans la depression depuis que son ex, Ryan l'a trompée avec sa meilleure amie ou plutot son ex-meilleure amie. Elle s'isole 24h/24, 7j/7 et ne mange presque rien. Auncun membre de son entourage ne s'en...