-Non... Tu m'avais promis ! Tu m'avais promis que tu resterais, tu m'avais promis que tu m'abandonnerai jamais ! Je veux pas que tu partes, je veux pas, je veux pas !
Le plus petit des deux martelait le torse de l'autre, qui le laissait faire, affichant une mine désolée.
-J'ai pas le choix mon coeur...
-Si ! Tu pouvais très bien rester !
-Ne fais pas l'enfant chéri... Je peux pas, tu le sais très bien....
-Si ! Si tu peux ! Bien sûr que tu peux !
Le plus petit s'accrochait désespérément à la veste de son amoureux. Les larmes dévalaient déjà ses joues, humidifiant le joli visage du jeune homme.
-T'as pas le droit de partir comme ça ! Tu m'avais promis que tu me laisserais jamais ! Tu m'avais promis d'être la pour toujours ! Tu peux pas partir et me laisse là tout seul !
Le plus grand se retenait visiblement de pleurer. Il était obligé de partir ; il ne pouvait pas rester avec son amoureux pour toujours. La maladie l'aurait achevé beaucoup trop tôt. Et c'était pour ne pas voir son aimé qu'il avait voulu partir sans ne rien lui dire, lui laissant un mot sur lequel tout était expliqué. Mais il avait fallu que son jeune mari le retrouve. Et il ne voulait pas le laisser partir.
Mais lui non plus, il ne voulait pas partir. Il ne voulait pas le quitter, le laisser seul dans leur grande maison.
-Bébé...
-Je veux pas, je veux pas, je veux pas, je veux pas !!
La voix du plus jeune avait craqué sur ces derniers mots, les larmes emportant définitivement le peu de contenance qui lui restait. Il se mit à serrer son compagnon de toutes ses forces, du peu de force qui lui restait.
-Tu peux pas partir comme ça... T'as pas le droit... T'as promis de pas me laisser !
Le plus âgé des deux serra alors son amoureux contre lui, abandonnant la valise qu'il tenait dans sa main. Il le serrait contre lui de manière à ce qu'il ne puisse pas s'échapper, de manière à ce qu'il puisse ressentir tout l'amour qu'il lui portait. Le plus petit enfouit alors son visage dans le cou de son vis-à-vis, serrant dans ses petits poings la veste en jean de son partenaire. Ce dernier lui murmura à l'oreille.
-Je reviendrai mon coeur, je te le promets. Je reviendrai en bonne santé, bien vivant, et on fera tout ce que tu veux, je te chérirai comme jamais. Mais de ton côté, promets-moi de rester fidèle, d'accord ? Promets-moi que quand je rentrerai, je retrouverai mon petit bébé en bonne santé, qui m'attendra en rentrant du travail ou de l'université, et qui sera heureux de me retrouver. Promets-moi que quand je rentrerai, tu seras toujours à moi. Et je te promets que je rentrerai à la maison, soigné, tout frais, et prêt à passer ma vie entière avec toi.
Le plus jeune resserra alors sa poigne sur la veste de son mari.
-Mais ce sera pas pareil quand tu seras pas là... Personne ne sera là pour me faire des bisous, personne ne sera là pour me réconforter quand j'aurai fait un cauchemar, personne ne saura là quand je serai malade... Personne ne pourra te remplacer... J'ai besoin de toi mon amour...
-Je sais bébé. C'est pour ça que je te demande de m'attendre. Attends-moi, et je te promets que je te rembourserai tout le temps qu'on aura perdu à cause de cette putain de maladie.
Le plus jeune esquissa alors un sourire, lâchant alors la veste de son amoureux pour le serrer contre lui.
-Je te le promets. Je t'attendrai tant qu'il le faudra, je t'attendrai toute ma vie s'il le faut.
-Merci mon coeur.
Le plus jeune souris faiblement et replongea son visage dans le cou de son mari. Peu après, ce dernier lâcha un petit gémissement de surprise. Le plus petit releva la tête au bout d'un instant, révélant un suçon bien voyant et bien marqué dans le cou du plus âgé. Ce dernier maugréa quand il comprit l'action du plus jeune.
-Comme ça tout le monde voit bien que t'es à moi.
-Je te jure que quand je vais rentrer, tu vas avoir mal aux fesses. Passe-moi ton cou, petit inconscient.
Le plus petit pouffa légèrement, les yeux rougis par les larmes précédemment versées, tandis que le plus grand marquait ce dernier d'un suçon bien voyant semblable à celui qu'il avait dans son propre cou. Lorsqu'il eu finit, il regarda son amoureux dans les yeux, ses pupilles s'agrandissant à la vue de ce jeune homme à peine sorti de l'adolescence qui était son mari. Ce dernier fit de même, son sourire se formant naturellement sur ses lèvres et les larmes remontant à ses yeux à la pensée qu'il ne verrait pas son cher et tendre avant un temps non délimité. Ce dernier lâcha un petit rire gêné.
-Mon coeur... Pleure pas...
-Pardon...
Le plus âgé vint doucement essuyer les larmes de son jeune mari avec les manches de son pull dépassant de sa veste, se fichant complètement de ce que pourraient penser les gens de lui en le voyant arriver les manches trempées et un suçon si voyant dans le cou - suçon qu'il ne comptait pas masquer. Il finit par embrasser avec tendresse son amoureux, qui répondit au baiser avec la même douceur.
Le baiser s'était rapidement endiablé. Les deux jeunes hommes s'embrassaient avec toute la passion dont ils étaient capables à ce moment, comme si c'était la dernière fois, comme si demain tout serait fini.
À bout de souffle, le plus jeune décolla à contre-coeur ses lèvres de celles du plus grand, se retenant de pleurer pour "ne pas gâcher le moment". Il se décida à parler.
-À bientôt mon amour. Je t'attendrais toujours. Je t'aime plus que tout au monde.
-Je t'aime aussi mon coeur. Je te promets que je reviendrais bientôt. À bientôt.
Avant de partir, les deux maris lièrent leurs petits doigts en guise de promesse, en plus de celle qui les liait et qui était symbolisée par la bague identique que chacun portait à l'auriculaire gauche.
Le plus jeune déposa un rapide baiser sur les lèvres de son conjoint, avant de le regarder partir tristement. Le plus grand fixa le plus petit tant qu'il le pu.
Dès qu'il fut hors de vue, le plus âgé fondit en larmes, qu'il avait retenu devant son compagnon afin de ne pas rendre les adieux encore plus difficile.
Ce dernier laissait enfin retomber les larmes qu'il retenait depuis le baiser partagé avec le plus vieux. Complètement dévasté, il avait fini par terre, à genoux, le coeur brisé dans le hall de l'aéroport.
Ce serait si long.
