OS #12 : KISS (NOREN.)

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JeNo s'était endormi dans l'amphithéâtre de son bahut. Renjun, à côté de lui, suivait le cours avec plus ou moins d'attention, gribouillant dans le coin de sa feuille deux petis bonhommes. Lorsque la cloche sonna, tout le monde se leva et se dirigea vers la sortie. Tous sauf JeNo, qui dormait toujours, et le petit chinois qui l'attendait. Même le professeur, lassé d'attendre que tous les élèves quittent la salle, était parti. Le concierge fermerait, devait-il se dire.

Renjun avait attendu JeNo pendant une bonne dizaine de minutes, avant de perdre patience et de le réveiller. Le petit châtain avait toujours été avec JeNo, et aucun d'entre eux deux ne cachait le fait qu'ils étaient attirés l'un par l'autre. Malgré le fait qu'ils s'accordaient l'un comme l'autre à complètement ignorer ces sentiments.

Lorsque le petit chinois commença à remuer le corps du coréen en lui parlant d'une voix douce, ce dernier releva la tête, encore à moitié endormi. Il observa les environs, avant de se concentrer sur l'autre à côté de lui et de lui dire d'une voix rauque : "Il n'y a plus personne ?"

Ce n'était pas la première fois que JeNo s'endormait en cours et qu'il lui parlait de cette voix à son réveil. Mais malgré le nombre de fois où il l'avait entendue, Renjun en restait toujours aussi troublé. Et il devait admettre qu'en plus il la trouvait terriblement excitante.

"Non, nous sommes seuls." finit par lui répondre le châtain.

JeNo s'étira longuement, sous le regard du plus petit des deux. Il fallait dire que le coréen était particulièrement beau, surtout aux yeux du chinois qui le dévorait mentalement, ne pouvant s'empêcher d'imaginer ce qu'il pourrait lui faire. Oui, Renjun était encore un adolescent perturbé par ses hormones. Et il se sentit honteux de penser ça à peine quelques secondes plus tard, ses joues se teintant de rouge. Et il fallut que JeNo ne repose son regard sur le châtain à ce moment-là, ce qui le fit rougir de plus belle.

"Mon petit Injun-ie est gêné ?" lança le brun, d'humeur taquine. Il reprit alors : "À quoi pensais-tu donc ?
- À rien, Nono.
- C'est pour ça que tu es aussi rouge que mon cahier. Tu sais que tu peux tout me dire, hum ?
- C'est beaucoup trop gênant...
- Et ce serait lié à moi par hasard ?"

Touché, le dit "Injun-ie" rougit de plus belle pour le plus grand plaisir de "Nono", qui reprit la parole, venant chuchoter dans l'oreille de son voisin de table.

"En plein dans le mille, hein ?
- Moui...". Le châtain était rouge tomate. Cette proximité était de trop pour son petit cœur, qui bondissait à une vitesse folle dans sa poitrine. Il était loin de se douter que JeNo ressentait la même chose à ce moment-là. Reculant d'un coup pour s'éloigner du brun qui murmurait à son oreille, il prit son sac et pivota sur lui-même.

"Viens Nono, on y va."

Il commença à s'éloigner, ne prenant même pas la peine de vérifier si l'autre garçon le suivait. Ce dernier rangea rapidement ses affaires, et rejoignit rapidement son "ami" chinois qui marchait dans le couloir désert.

"Je n'ai même pas pu savoir à quoi tu pensais.
- Savoir que je pensais à toi, c'est déjà bien assez en savoir. Et bien assez gênant aussi.". Le plus petit était toujours aussi rouge écarlate. JeNo le trouvait affreusement adorable, gêné de penser à lui. Il se doutait bien que ses pensées n'étaient pas très catholiques, mais il voulait que Renjun le lui dise. Il voulait qu'il le lui avoue. JeNo n'attendait que ça pour se lancer. "Et dépêche-toi, t'es lent Nono.
- Alors comme ça tu pensais à moi ? Et comment pensais-tu à moi ?
- Comme... Comme un ami ! Un simple ami." Renjun était écarlate. L'un comme l'autre savait qu'il mentait, c'était évidement. Mais le chinois n'osait pas avouer au coréen qu'il était fou de lui, qu'il ne voulait que lui. Le chinois ne savait pas que son ressenti était réciproque.
"Un simple ami, hein ? Penser à moi comme un simple ami te mets dans cet état ? Tu es un menteur, Renjun, tu me mens et tu le sais très bien."

Le châtain s'était senti coupable suite aux paroles du brun. Mais surtout il en avait marre que JeNo tienne absolument à savoir le fond de ses pensées.

Renjun soupira. JeNo voulait connaître ce à quoi il s'était laissé rêver quelques secondes ? Très bien. Le petit chinois se retourna vers son "ami" et se mit à crier, fermant les yeux pour ne pas voir la réaction de l'autre, les poings serrés à s'en faire mal.

"Putain, JeNo, je t'aime, abruti ! Je... J'ai envie de toi !"

Sans même avoir le temps de s'en rendre compte, le plus petit se retrouva plaqué contre les casiers, ses mains retenues au-dessus de sa tête par celles du coréen qui le regardait fixement pendant quelques secondes, avant d'écraser ses lèvres sur celles de Renjun. Ce dernier s'abandonna complètement au baiser. Depuis qu'il s'était rapproché de JeNo, il n'attendait que ça. Et il en voulait tellement plus. Il tenta de libérer ses mains de celles du plus grand, mais ce dernier le dominait totalement et sa prise se ressera sur les poignets du chinois. Les deux tout jeunes adultes étaient corps et âmes dans leur baiser, qu'ils attendaient depuis si longtemps. Si longtemps que JeNo rêvait de pouvoir écraser ses croissants de chair contre ceux du petits chinois. Quand ils furent à bout de souffle, ils se fixèrent pendant un long moment, avant que le coréen ne brise le silence qui régnait autour d'eux dans le couloir vide.

"Je te jure que si on avait pas été dans une école, je t'aurais pris maintenant.
-Je te rappelle que je suis émancipé".

Il n'en fallut pas plus à JeNo pour que ce dernier ne vienne une nouvelle fois embrasser Renjun. Un seul baiser avait suffi pour qu'ils deviennent complètement accros l'un à l'autre. Ils s'étaient donc dirigés vers l'appartement du chinois, où, sans étonnement, ils finirent par faire l'amour et s'endormir dans les bras l'un de l'autre, pour leur plus grand bonheur.

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