Au Café Blanc

4.2K 255 218
                                    

Lundi matin, tout le monde remarqua le sourire radieux d'Adrien. On lui posa des questions, curieux de connaître l'origine de sa bonne humeur. Pour le reste du monde, il inventa une histoire. Mais pendant ses moments de rêverie, il repensait à Ladybug, à son baiser, à ses mains s'accrochant avec avidité à ses vêtements. Et il se souvenait parfaitement quand elle lui avait avoué ses sentiments.

Il était au sommet de l'allégresse la plus pure.

Lundi matin, tout le monde remarqua la tête de dix pieds de long de Marinette. On lui posa des questions, inquiet de la voir si éloignée de sa bonne humeur habituelle. Pour le reste du monde, elle inventa une histoire. Mais pendant ses moments d'auto-apitoiement, elle fixait le dos de son voisin de devant. Elle repensait au baiser qu'ils avaient échangé, qu'elle avait initié, la confession de son amour pour lui.

Pour une raison qu'elle ignorait, elle était au trente-sixième dessous.

Heureusement pour elle, ou malheureusement, elle ne put s'attarder sur ces tristes pensées. Alya eut une alerte akuma et disparut. Marinette retint un rire amer lorsque Adrien s'éclipsa discrètement, lui rappelant par la même occasion qu'elle devait faire de même.

________________________________

L'akumatisé du jour était vraisemblablement un étudiant contrarié de s'être fait usurpé ses travaux. Comment Ladybug pouvait le savoir ? Très facile. Il ne cessait de le répéter à tort et à travers.

- C'était mon travail ! Le mien ! J'y ai passé des heures, des mois à travailler sans relâche !

Et tout ça pendant qu'il ravageait la ville en traînant derrière lui celui qui lui aurait supposément volé les fruits de son travail. Un homme dans la soixantaine, calvitie avancée et pleurant à chaudes larmes tout en implorant la pitié.

Chat Noir était déjà en train de l'affronter quand elle se lança à son tour dans la bataille. Dès qu'elle sut qu'elle le reverrait, un horrible noeud s'était installé dans son ventre et la torturait, lui rappelait qu'elle n'aimait rien de ce qui passait.

Distraite, elle ne remarqua que trop tard la bouche d'incendie que l'akumatisé avait arraché pour la lui lancer. Fort heureusement, son partenaire veillait au grain et l'écarta du danger en la projetant sur le côté. Ils roulèrent sur quelques mètres avant de pouvoir se relever.

- Ma Lady, tout va bien ? s'inquiéta le héros en noir en se précipitant vers elle.

Ladybug se relevait lorsqu'il s'approcha. Mue par l'instinct, elle recula avant de se ressaisir. Chat Noir resta un instant interdit de sa réaction.

- Je vais bien ! Finissons-en vite.

- Ah ? Quelque chose de prévu aujourd'hui ? En galante compagnie, j'espère ? lança-t-il avec son habituel ton nonchalant, doublé de sous-entendu.

Elle lui lança un regard passablement agacé et fut elle-même surprise par la bouffée de colère qui l'envahit. Elle ferma les yeux et inspira profondément pour se calmer.

- Ma Lady ? l'appela Chat Noir, hésitant.

Elle crut sentir son cœur se briser en entendant les accents d'inquiétude dans sa voix. Le voir les oreilles rabattues en arrière, non plus. Pas maintenant, pas maintenant. Elle ravala les larmes qui lui venaient. L'héroïne les essuya d'un poing rageur, se faisant même un peu mal au passage. Elle se trouvait pathétique.

Elle renifla avec force avant de se tourner vers l'akumatisé. Comme à son habitude, elle le scruta des pieds à la tête.

- Dans sa main. Il y a une liasse de papiers. Ce doit être ça, déclara-t-elle en éludant la question de son partenaire.

Tu étais là - Miraculous FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant