Le phénomène des chroniques était à la mode en 2012 sur Facebook. Depuis cette année là, j'ai développé une aversion pour la mode. Je ne veux plus jamais la suivre. Elle m'a causée plus de peine que de bien.
Les chroniques étaient ma drogue, je passais mon temps dessus : matin midi et soir je lisais, faisais défiler la vie des autres sur mon écran de téléphone.
Il m'arrivait de pleurer, de rires aux éclats, il m'arrivait même de les envier.Le thème que je préférais n'est pas très original, il s'agissait des histoires de «thug love».
Ces histoires typiques du voyou de quartier qui tombe amoureux d'une fille sage. Cette fille arrive à le faire changer et malgré les épreuves et les galères ils finissent par s'en sortir heureux.
Je n'ai jamais mis en doute les récits racontés par ces filles, j'étais peut-être trop naïve mais je buvais leurs paroles, j'en rêvais même.Je voulais un «thug love» aussi.
Dans un monde où la solitude est dure à supporter, on ne peut pas dire que j'étais la fille la plus entourée de la ville.
J'avais des amies c'est vrai, des sœurs de cœur comme je les appelais, mais je me sentais seule. Je me suis toujours sentie seule en réalité. Aussi loin que je me souvienne j'ai toujours été morose, mon humeur a toujours été nostalgique ou dépressive.
Je me demande encore si c'est dû à ma famille mais je n'aurais jamais la réponse à cette question car personne ne s'excusera jamais pour ce que j'ai subit.Y a t-il vraiment un responsable ou suis-je coupable de tout ?
En 2012, j'ai rencontré un garçon dans lequel j'ai mis beaucoup d'espoir, je pensais qu'il allait changer ma vie. Je pensais qu'Adel serait celui qui m'épaulerais, je pensais qu'il serait mon « thug love ». Je voulais qu'il soit mon «thug love».
J'ai donc tout fait pour que ça fonctionne entre nous. Bien-sûr on ne peut pas forcer les gens à vous aimer, mais j'ai commencé à mettre en place stratégies et combines pour que les choses se passent. Et effectivement quelque chose s'est passé.
Adel était tout ce que j'avais toujours souhaité. Il n'était peut être pas au goût de toutes mais me concernant, il avait déjà mon cœur entre ses mains.
Aujourd'hui presque huit ans après, je me souviens encore de notre première rencontre. Je ne sais pas si elle porte bien son nom, une rencontre est en vérité deux personnes qui tombent l'une sur l'autre. Là, c'est moi qui suis tombée sur lui. Sans même qu'il le sache je suis tombée amoureuse de lui, alors qu'il ne me connaissait pas. Je l'avais aperçu un jour dans la cour du collège, ça n'avait duré peut être qu'une minute ou deux mais elles me paraissaient éternelles. Mes yeux ont vu son âme ce jour là. Je m'étais dis intérieurement :
« C'est quelqu'un comme ça que je veux. »
Une après-midi, alors que j'étais en classe de cinquième, un groupe de gars avait attiré mon attention. Ils me semblaient grands, plus grands que moi. Ils formaient un cercle et au centre de celui-ci il y avait un garçon vêtu d'un gilet blanc qui faisait ressortir sa belle couleur de peau bronzée, il secouait ses longs cheveux dans tous les sens. Sûrement pour faire rire ses camarades.
C'était lui.
Ses cheveux devaient être à présent plein de nœuds à force de danser au rythme de ses mouvements. Il y avait ce sourire sur son visage. Et ce rire qui ne s'échappait pas de sa gorge mais de son cœur. Il avait une étincelle dans les yeux qui m'a de suite intriguée. Je n'oublierais jamais cet instant qui m'a littéralement absorbé. J'étais sous le charme.
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- Craindre n'est pas le pire -
Romans« N'ayant aucune figure de rattachement, il m'a fallu en trouver une dès mon plus jeune âge. Je n'avais pas d'amis imaginaires comme certains enfants. Les miens étaient bien réels mais aucun d'entre eux n'aurait pu comprendre ma situation. Je faisa...