Épisode 1 : "Salle B."

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Un homme à la peau blanche et aux cheveux lisses, vêtu d'un costume chic se tenait assis sur un grand bureau de luxe. Devant lui, un grand écran plasma passant une chaîne d'information :
- On vient de tout juste nous informer que les deux adolescents recherchés pour les divers meurtres produits à l'entreprise FIDAL, ont été arrêtés dans l'après-midi. Kirua Zoldick et Karma Akabane, âgés tous les deux de 16 ans, originaire de Northville sont bel et bien les auteurs de tous ses meurtres en séries. Ils ont été retrouvés dans une villa à Naha, où les policiers ont également trouvés à leur arrivée, deux autres cadavres.
Suivant attentivement l'information sous ses yeux, il se mit à subitement sourire. Un autre homme à l'allure de majordome fit ensuite son apparition, ouvrant doucement la porte :
- Maître, ils ont réussi à retrouver l'emplacement de monsieur Akabane.
- Et Zoldick ?
- Monsieur Kuroro est sur le coup. Il s'en charge.
L'homme se mit davantage à sourire.
- Puis-je leur donner le signal ? Demanda par la suite le majordome.
- Faites ça oui. Il est temps de récupérer ce qui est mien.
Ses yeux étaient tendres, mais son sourire lui, paraissait malsain.

//

Un mois s'était écoulé. Un mois depuis leur arrestation, depuis le meurtre de Claire et Jimmy, et depuis l'affaire de l'entreprise FIDAL. Un mois et aujourd'hui commençait le procès de Kirua Zoldick.
Juste après leur arrestation, les deux ados ont été séparés et actuellement, la seule chose à laquelle pensait Kirua était à ses deux meilleurs amis, où il n'avait plus aucune nouvelle d'eux. En même temps, quand on est enfermé dans un établissement pénitentiaire... c'est difficile d'avoir des nouvelles de l'extérieur.
- Zoldick, on te demande dans la salle B.

Alors qu'il était pensif, allongé sur son lit, une policière venait de lui transmettre cette information. Il se leva péniblement avant d'aller dans la salle nommée « B », autrement appelée, la salle de rencontre.
Et dès qu'il entra, la personne qu'il vit fut... sa mère.
Il se stoppa net avant d'entendre la porte se fermer derrière lui. Sa mère le regarda, une lueur de joie et de soulagement dans son regard.
- Kirua...
Ses yeux s'agrandirent de surprise avant de changer couleur. Il se tourna ensuite et frappa contre la porte :
- Laissez-moi sortir !
- Kirua, je t'en prie...! Assieds-toi.
- Et puis quoi encore...
- J'aimerais te parler...!
- Plutôt crever.
- De toute façon, Elle ne te laissera pas partir. J'ai demandé à Barry de me faire cette faveur.
Là, il rit avec sarcasme.
- Bien sûr, Barry... ton nouveau mec.
- Kirua... Est-ce qu'on peut parler ?
- Désolé mais je préfère encore me planter une fourchette dans la gorge plutôt que de t'écouter.
Sa mère le regarda, les larmes perlant aux coins de ses yeux.
- À chaque fois que je viens te rendre visite, tu n'as jamais voulu me voir une seule fois.
- Et tu te demandes encore pourquoi ?!
- Ce n'est pas moi qui t'ai envoyé en prison !
- Non, c'est le mec que tu t'tapes !
- C'est pour cette raison que tu es si désagréable...?! Je croyais que tu voulais que je sois heureuse ! Alors pourquoi quand je le suis enfin, tu...
Elle baissa tristement les yeux, où Kirua l'observa avec froideur. En réalité, lui-même ne savait pas vraiment pourquoi il lui en voulait. Peut-être parce que justement elle n'a même pas essayé de le défendre une seule fois, ni de le mettre au courant pour sa relation avec le lieutenant Who...
- Tu as tué des gens Kirua. Alors de nous deux, tu ne crois pas que c'est censé être moi celle qui est en colère, triste, déçue de toi ?
- ...
- Je te faisais confiance quand tu m'as dit que tout allait bien, que je n'avais pas à m'inquiéter. Je te faisais confiance... et tu m'as délibérément menti.
- ...
- J'aurais dû... j'aurais dû savoir tout ça... j'aurais dû savoir que tu étais en danger aux côtés de Karma...
- ... !
- Si je m'en étais rendue compte, rien de tout cela ne serait arrivé... on serait rentrés tous les deux à la maison, à rattraper le temps perdu... j'aurais pris soin de toi Kirua, comme je le faisais avant.
Sa mère demeura pensive, s'imaginant tous les bons moments qu'elle aurait pu passer avec son fils. Pendant ce temps, ce dernier la fixa, une lueur colérique dans son regard. Il était furieux en entendant ses paroles.
- Tu sais que t'es vachement culottée de me dire ça.
Il s'avança doucement vers sa mère, où celle-ci releva les yeux vers lui.
- Quoi ?
- Tu peux juste me le dire, quand est-ce la dernière fois que tu as pris soin de moi ?
- Kir...
- Quand est-ce la dernière fois que tu t'es occupée de ton propre fils ?! Il s'assit en face d'elle : Ben attends, je vais te le dire : ou non, je vais simplement éclaircir tes souvenirs... tu sais, les souvenirs qui remontent à quand tu étais en dépression.
- ...
- Ces souvenirs de quand tu te bourrais de médicaments, quand tu noyais ton chagrin dans l'alcool, et que j'ai dû me démerder tout seul pour payer nos factures de merde, notre loyer de merde !
- ...
- Ces souvenirs de l'homme qui m'a servi de père revenait plusieurs fois à la maison pour te dépouiller, te voler, sans que je ne sois au courant de rien ! Et que quand je rentrais à la maison, je te voyais inconsciente sur ton lit, avec une boîte de pilules à la main où alors une bouteille de whisky vidée...!
Ses yeux lui brouillèrent la vue alors que sa mère continuait de le fixer intensément, n'osant rien dire.
- Alors vas-y, dis-moi : à quel moment as-tu pris soin de ton fils ?
- ...
Kirua eut comme seul réponse les larmes de sa mère, roulant sur ses joues. Il hocha alors légèrement la tête tout en la regardant :
- Tu vois, tu n'as jamais été là pour moi. Jamais.
De là, il se releva avant de frapper contre la porte. Sa mère voulut le retenir, mais rien ne lui venait à l'esprit pour l'empêcher de partir. La policière lui ouvrit ensuite la porte avant de le raccompagner dans sa cellule.

Il poussa ensuite un long soupir : dans deux heures, son procès allait commencer, et cet échange avec sa mère ne lui a pas donné du baume au cœur.

DEAD.COM Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant