Épisode 3 : "Ça fait longtemps mon gars."

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Après s'être défoulé de rage contre sa mère, Kirua quitta le tribunal. On l'avait installé dans une voiture de police avant qu'il ne roule pendant une bonne heure. Regardant le paysage tout en étant accoudé à la fenêtre, il n'avait pas remarqué les rapides coups d'œil que lui avait jeté le policer, de temps à autre.
Les derniers souvenirs de l'adolescent se répétaient sans cesse dans sa tête : la rencontre avec sa mère dans la salle B, la décision du juge, où plutôt celle de sa mère... il jura. Il fallait qu'il arrête de penser à elle, qu'il l'oublie complètement.
« Qu'elle reste avec l'autre bouffon... » Pensait-t-il.

Le policier s'arrêta finalement dans un endroit désert, où il y avait seulement de hauts arbres qui les entouraient. Kirua se redressa avant de froncer légèrement les sourcils : il était enfin arrivé ? Le policier descendit afin de lui ouvrir la portière où Kirua en sortit lentement, tout en regardant autour de lui : il se trouvait actuellement au milieu d'une forêt. Le policier lui enleva ensuite les menottes avant de l'avancer vers une autre voiture :
- Le voici monsieur, dit-il alors.
Une voiture noire aux vitres teintées se tenait devant, où un homme à l'allure élégante en sortit. Il était grand à la peau très blanche, les cheveux noirs lissés, ramenés en arrière.
- Merci Shun. Le Maître te revaudra ça, tu peux en être sûr.
- C'est gentil, mais j'en dois aussi beaucoup au maître.
L'homme à la silhouette élégante lui sourit, où le policier prit congé en remontant dans sa voiture. Kirua le regarda faire, sans comprendre ce qu'il se passait.
- Kirua Zoldick, c'est bien ça ?
Le concerné se retourna vers l'homme en question, les sourcils froncés.
- On se connaît ?
- Haha, non, bien sûr que non. Je te prie de pardonner ma maladresse : mon nom est Kuroro Lucifuru, mais tu peux m'appeler seulement par mon prénom, Kuroro.
- D'accord... et vous êtes qui ? Mon éducateur genre ?
- Ton quoi ?
- Éducateur. On m'a envoyé de force dans un centre de réinsertion, alors je ne sais pas comment on vous appelle, mais j'imagine que tu es un pion quoi.
À ses mots, ledit Kuroro se mit à rire doucement.
- Oh, je constate que tu n'as pas très bien compris la situation. Dans ce cas je vais tout t'expliquer si bien sûr, tu acceptes de monter dans cette voiture.
Kirua regarda autour de lui, remarquant les arbres qui l'entouraient. Il était en plein milieu d'une forêt, alors est-ce qu'il avait le choix, franchement ?

De là, il monta dans la chic voiture de Kuroro, avant que ce dernier ne monte en retour. Il démarra ensuite le moteur avant de prendre la route.
- Alors, parla donc l'adolescent. Expliquez. Vous êtes quoi ?
- Un tueur professionnel.
- Pardon ?
Alors là, il s'attendait à tout, sauf à ce genre de réponse. Kuroro se mit alors à rire :
- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas là pour te tuer. Mais plutôt pour t'engager.
- Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Disons que je suis un co-associé de celui que nous appelons tous dans notre organisation « Le Maître » qui, est en réalité, le créateur de Dead.com.
- Le créateur de...?!
- Oui, Dead.com. Le site de vidéos d'assassinats auquel vous vous êtes inscrits, toi et tes deux autres amis.
- ...
- Karma Akabane et Manon Shibuya, n'est-ce pas ?
- Qu'est-ce qui me fait croire que vous ne me racontez pas des salades ?
Kuroro émit un petit rire moqueur sous la méfiance de ce dernier.
- Tout simplement parce que le policier qui t'a amené à moi fait partie de cette organisation. Tout simplement parce que ton ami Karma est probablement déjà sur notre place et tout simplement parce que je t'y emmène justement.
- Attendez, vous venez de dire... que Karma est avec vous ?
Il hocha la tête, sans plus de réponse.
- Alors, si j'étais toi... je ferai un petit somme, parce que la route risque d'être très longue, et le maître souhaiterait vous voir en forme.
- Qui est votre maître ?
- Oh, c'est que l'on est curieux dis-moi. Tu le découvriras bien assez tôt.
De là, Kuroro garda le silence durant tout le trajet, où Kirua avait arrêté de protester. Il ferma alors les yeux et tenta de se reposer. Il restait tout de même méfiant, même si le fait d'apprendre que Karma se trouvait là-bas comme le disait Kuroro engendrait en lui une petite lueur d'espoir.

De longues heures passèrent, et Kirua arriva enfin en pleine nuit. Kuroro lui ouvrit la portière et il en descendit, les yeux relevés vers cette immense manoir qui se présentait devant lui.
- Nous sommes... chez vous ? Demanda-t-il, les yeux abasourdis.
- Non, répondit alors Kuroro en riant narquoisement, nous sommes chez nous.
Ils prirent la grande entrée du manoir où des dizaines de domestiques les accueillirent avec allégance. Kirua ne put s'empêcher d'admirer cet endroit aussi grand et luxueux, aux objets pour certains anciens.
Ils longèrent par la suite un long couloir où divers tableaux étaient exposés sur les murs. Ils avaient tous les mêmes tons de couleurs, à savoir noirs, jaunes ou rouges sang.
- Le maître est un fanatique de tableaux d'art, parla alors Kuroro, remarquant que Kirua ne les quittaient pas des yeux.
- Il a l'air un peu glauque votre maître, vu tous les tableaux sinistres qu'il expose.
- C'est parce qu'il admire beaucoup le caravagisme.
Après avoir longé ce long couloir, ils arrivèrent en face d'une double porte. Kuroro l'ouvrit avant de se tourner vers l'adolescent :
- Attends dans cette chambre avec ton ami. Le maître vous recevra bientôt.
- Mon ami...?
De là, il s'avança, sans prendre en compte le sourire moqueur de Kuroro. La porte se referma alors que Kirua continuait d'observer cette immense et luxueuse chambre.
- Et ben c'est pas trop tôt, t'en a mis du temps.

Il se retourna vers cette voix qui lui était mais que trop familière à son goût. C'est là qu'il le vit, assis sur le grand lit en baldaquin :
- Karma... chuchota-t-il pour lui-même.
Ce dernier lui sourit alors narquoisement :
- Ça fait longtemps mon gars.

DEAD.COM Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant