Épisode 12 : [Cible N°1]

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Freecs ouvrit la porte à la volée quand il fut surpris que la pièce soit plongée dans l'obscurité, sans personne dans les parages. Il avança à pas lents, regardant aux alentours. Karma, qui le suivait de près, fronça légèrement les sourcils :
- Il n'y a personne... tu es sûr qu'ils étaient là ?
- C'est ce que Tatsu m'a dit, en tout cas.
Il parcourut le grand salon qui menait directement jusqu'à la salle à manger. Toujours personne, ni aucun bruit.
- Ok, alors ça, c'est bizarre, chuchota-t-il.
Il reconnecta son oreillette et s'apprêta à avertir Tatsumi quand il entendit du bruit venant du salon. Il se retourna vivement et s'avança dans cette direction avant de se figer net.
- Si tu bouges, je lui ouvre le ventre.
Omori Yakumo était placé face à lui, un couteau de cuisine pointé sur le ventre de Karma, qu'il retenait de son bras puissant. Gon l'observa un moment : Ce Yakumo n'avait pas l'air de plaisanter à la vue du couteau qui pointait l'abdomen de Karma, lui faisant couler un filet de sang. Il tenta alors de faire un pas : Yakumo ressera sa prise.
- Je n'plaisante pas gamin, dit-il alors. Je vais vraiment éventrer ton pote.
À ces mots, Gon sourit. Son regard passa ensuite vers celui de Karma, où d'ailleurs celui-ci n'avait pas du tout l'air paniqué de la situation.
- Ça va aller, Karma ?
- Tout baigne. Par contre, c'est quand tu veux.
- Voyons, je ne voudrais pas te blesser non plus.
- Que c'est chou.
Il observa à présent sa cible.
- Où sont passé tes deux potes, Omori ? Demanda-t-il alors.
- Non mais tu te moques de moi, en plus ?! Recule, gamin !
- Ok, ok, on se détend.
Il recula à pas lents, pendant qu'Omori s'avançait vers lui, le couteau toujours pointé sur l'abdomen de Karma. Son dos heurta ensuite la table.
- Bien, maintenant assieds-toi, le temps que je m'occupe de ton pote avant de vous mettre tous les deux dans ma petite cachette adorée.
- Tu veux dire la cave où tu gardais toutes ses filles prisonnières, pas vrai ?
- Je t'ai dit de t'asseoir, gamin. Allez.
- ... bien.
Il s'assit alors subitement, tout en regardant son adversaire, le sourire aux lèvres.
- Hey, Karma.
Le concerné se mit à le regarder.
- Tu te souviens, tu m'avais dit que les attaques surprises, c'était pas ton truc.
Karma fit semblant de réfléchir, glissant lentement le couteau caché dans sa manche de veste.
- Oui, je m'en souviens.
Puis d'un coup, il poignarda à la cuisse sa cible, qui émit un petit cri. Karma se baissa de vitesse, juste avant que Gon ne lui balance la chaise en plein visage. Omori s'écroula vivement sur le sol, sous le regard sadique de Karma, qui se pencha vers lui. De là, il lui prit le couteau de cuisine des mains, avant de lui murmurer ses mots :
- M'éventrer hein...? J'avoue que c'était pas mal trouvé comme idée. Je pense que je vais te la piquer, tu m'en veux pas...?
Puis lorsqu'Omori s'apprêta à l'agripper pour le frapper, il fut instantanément figé par la paraplegia de Gon.
- Attends.
Karma se tourna vers lui alors que ce dernier observait leur cible avec froideur.
- J'ai promis à Eren de lui faire sa fête.
- Oui, et ben tu la lui feras quand j'aurais terminé de lui arracher les tripes.
Freecs releva violemment sa cible avant de la jeter contre le canapé. Celui-ci regardait l'adolescent avec tellement de peur que cela fit apparaître des gouttes de sueurs sur son visage. À la vue de ce visage si terrifié, Gon se remit à sourire.
- Si tu veux bien Karma, celui-là je m'en occupe. Et puis comme ça, tu as un aperçu de ce que je suis vraiment capable de faire.

Karma fronça les sourcils. Le ton de sa voix avait légèrement changé. Il se recula alors, sans plus discuter. Même s'il s'entendait plutôt bien avec Gon, il ne le connaissait pas encore bien assez pour voir de quoi celui-ci était capable. Mais rien que sa capacité à paralyser des gens était assez pour qu'il en soit impressionné. Alors si en plus il était capable de bien pire...
- Omori, mon cher Omori, commença-t-il à dire. Y'en a, des choses à dire...
Gon fit sortir deux couteaux de ses manches à veste avant de les faire tournoyer entre eux.
- D'après notre client, tu t'étais inscrit sur Dead.com pour poster des vidéos de toi en train de torturer et de violer des jeunes filles dans ta cave adorée.
Des larmes se mirent à couler sur le visage du concerné, les lèvres tremblantes. Gon s'assit alors en face de lui, en position de cheval.
- Des vidéos qui bien sûr, ont fait un carton, ce qui t'as permis d'acheter cette grande maison, de te payer des domestiques, de devenir gros à cause de la bonne bouffe que tu te goinfrais, et tout le reste, j'imagine.
Il continua de faire tournoyer les couteaux tout en les observant. Puis, il s'arrêta net, regardant à présent sa cible, toujours autant terrifié.
- Mais, il y a une chose très importante que tu dois savoir...
Et soudainement, il planta brutalement les deux couteaux dans les mains de celui-ci. Omori arracha un long cri, sous le petit rire moqueur de Karma derrière. Gon le regarda droit dans les yeux, un mélange de malice et de haine dans son regard :
- Je fais parti de Dead.com, et je suis ici pour te faire payer tous les crimes que tu as commis. N'est-ce pas ironique ?
À cet instant, Karma se figea. Il regarda alors Gon qui poursuivait son monologue, intrigué d'en savoir plus.
- Enfin, comme ça c'est sûr qu'on a dû mal à comprendre. Bon si tu veux, je vais te faire un résumé vite fait histoire de ne pas trop perdre de temps. J'ai été engagé par le créateur de Dead.com afin de tuer tous ceux et celles qui commettent des crimes inhumains. Seulement, c'est pas drôle t'as vu, si je ne fais que juste te tuer. Alors je fais comme vous tous, inscrit sur Dead.com. On commence par la torture...
Là, d'une façon invraisemblable, il passa doucement sa main dans la chair de sa cible, se trouvant à présent dans son ventre. Du sang se mit à en sortir alors que Gon enfonçait ses mains dans son foie, descendant vers son intestin grêle.
- ... on fait souffrir lentement ces pauvres victimes qui n'ont absolument rien demandé, juste pour gagner des sous, pas vrai ? Tous comme ses filles qui n'ont rien demandé.
Omori était incapable de parler, sentant les mains de Freecs lui compresser lentement les intestins.
- Tu vois Omori, ça c'est ce que l'on appelle l'inhumanité, et ce sont des personnes comme vous que notre Maître veut éradiquer, parce que vous n'êtes pas humains pour vouloir faire ce genre de chose stupide.
C'était une sensation horrible, il avait l'impression que celui-ci lui arrachait les tripes. Quant à Karma, il observait avec stupeur ce qu'il était en train de voir en ce moment-même. Il n'avait encore jamais vu un tel phénomène dans sa vie, un adolescent qui était capable de transpercer d'une propre main la chair de quelqu'un d'autre. Inimaginable.
Puis, du sang coula en continu de la bouche d'Omori.
Gon était en train de lui ouvrir le ventre, à l'intérieur de son corps. Il lui arrachait les intestins une par une, faisant hurler Omori de douleur, qui le suppliait d'arrêter.
- Que j'arrête maintenant ? Parla alors Gon. Je viens à peine de commencer, reste patient, Yakumo.
Du sang gicla sur le canapé, le sol, les habits de Gon, alors que celui-ci continuait de lui compresser, arracher, décortiquer les intestins de l'intérieur. Et soudainement, un sourire apparut sur les lèvres de Karma : il était passé à de l'effarement total, à l'admiration.
- Tu sais, poursuivit Gon, c'est pas la première fois que je fais ça. D'habitude, je vais même plus loin. Mais vu ta tête, t'as pas l'air d'humeur à vouloir les bouffer, tes tripes ?
Un sourire malsain apparut sur ses lèvres.
- Non, pas ça, pas ça ! Pas...
Les supplices de sa victime s'étouffèrent par des énormes raclements de gorges.
- Moi j'l'aurais fait, parla subitement Karma.
Gon se retourna avant de le regarder, étonné.
- Tiens ça alors...! T'es pas parti en courant, Akabane ?
- Je dois avouer que c'est vachement flippant ce que t'es capable de faire. Mais je ne sais pas, bizarrement je trouve ça... incroyable.
Gon, qui jusque là fut étonné, esquissa par la suite un sourire.
- Ah bon...
De là, il l'observa un long moment avant de retirer sa main de l'abdomen d'Omori, qui était désormais rempli de sang.
- Approche, je vais te montrer comment je fais.
Karma fronça les sourcils, hésitant. Puis après réflexion, il s'approcha, comme attiré. Lorsqu'il s'assit à ses côtés, Gon lui prit doucement son poignet, avant que Karma ne ressente comme une douce chaleur paraître au fond de lui. Il regarda Gon :
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je te montre comment je fais.
- Oui, mais... attends, comment tu...
Une aura opaque se forma ensuite autour de l'adolescent, qui regardait Gon, surpris.
- Maintenant vas-y, arrache-lui le cœur.
Le regard de Karma passa de son ami au torse de leur cible, qui le suppliait de ne pas le faire. Gon, exaspéré, l'empêcha de parler en paralysant davantage sa bouche.
- Vas-y, répéta-t-il après.
Karma figea son regard un moment sur son torse, avant d'avancer lentement sa main vers ce dernier. Puis, comme ce qu'avait produit Gon au début, sa main traversa la chair d'Omori, à l'intérieur de sa cage thoracique.
- Incroyable...
D'un sourire ébahi, il comprima ses poumons, du sang traversant à présent tout le torse de leur cible. Un Omori Yakumo étouffait des cris, étant donné que sa bouche était paralysée.
- C'est un truc de dingue, putain...
- T'as trouvé son cœur, alors ?
- Deux secondes, laisse-moi profiter.
Gon émit un petit rire moqueur quand son oreillette se reconnecta subitement. Il décrocha alors :
- Allô ?
- Gon, c'est Tatsumi. Vous faites quoi là ? On n'attend plus que vous !
- Ben tu nous vois pas d'en haut ?
- Ça fait un moment que je suis redescendu. Les hommes de mains du Maître ont fini de tout nettoyer. Et vous, vous en êtes où ?
- On est sur le coup, c'est bon.
- Quoi attends, ne me dites pas que vous ne l'avez pas encore tué ?
- Eren m'a demandé de lui faire sa fête, c'est ce que je fais. Mais t'inquiète, il est mort dans deux secondes là.
- Ne traînez pas. On vous attend dans la voiture derrière le garage de la maison.
- Ok.
Il coupa la communication avant de se retourner vers Karma, qui parcourait toujours le torse de la victime.
- Bon, Karma, qu'on en finisse. Maintenant.
- Très bien...
De là, il arracha promptement son cœur d'une main nue. Les yeux d'Omori se figèrent avant que son corps ne soit soulagé. Karma regarda sa main qui tenait le cœur de sa cible, les yeux agrandis de choc : il était chaud. Très chaud.
- Putain de merde... murmura-t-il, consterné.
- La première fois, ça m'a fait le même choc.
Il prit la poitrine de ses mains avant de la poser à côté du cadavre d'Omori. Il se défit ensuite de son aura qu'il avait partagé avec Karma, où celui-ci sentit la douce chaleur disparaître en lui.
- Bon allez, dit-t-il ensuite, on y va.

Il prit Karma par l'épaule, toujours interloqué avant de l'entraîner vers la sortie.
- Ah oui et surtout, ne parle de ça à personne.
- Quoi ?
Alors qu'il marchait vers la sortie, Gon se retourna vers lui, le regard sérieux.
- Ne dis à personne ce que tu viens de faire, là, tout de suite.
- Pourquoi ? Ils ne savent pas que tu es capable de faire... ça ?
- Si, mais c'est compliqué.
Il se remit à marcher, les pas plus rapides cette fois.
- En quoi c'est compliqué ? Insista Akabane.
Gon se mit à soupirer avant de s'arrêter une nouvelle fois.
- Écoute, tout ce que je peux te dire, c'est qu'ils ne doivent pas savoir que je t'ai fait partager ma force. Et encore moins Eren.
Karma fronça les sourcils : Gon était devenu si sérieux d'un coup, comme si ce qu'il venait de faire était une grave erreur. Pourquoi les autres ne devaient-t-ils rien savoir ? Karma eut l'impression à cet instant que Gon Freecs ne lui disait pas tout. Ni à lui, et ni à ses camarades. Cette pensée augmenta son anxiété envers la force surnaturelle de Gon : il était encore bien plus fort de ce qu'il avait imaginé au départ.
- Ok, dit-t-il alors, je ne dirai rien. À personne.
Gon hocha la tête avant de reprendre chemin. Karma le suivit de près : il n'était pas question qu'il garde un secret aussi terrifiant.

DEAD.COM Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant