Les gouttes de sang

Maxime

30 secondes avant l'arrêt du cœur.
Lorsque la grenade dégoupillée s'avança vers mon groupe, un voile sombre glissa devant mes yeux et deux choix apparurent devant moi. Fuir ou sauver. Le choix semble très facile pour certain mais pourtant dans ma tête je revu tous les souvenirs que j'avais avec Georges, Jean et Louis. Quasiment aucun enfaîtes. On s'était rencontré à l'armée et on avait sympathisé rapidement. Je me rappelle quand même la fois où Louis avait réussi à m'avoir un gilet par ce que j'avais perdu le mien. Et puis quelques fous rire que j'ai eu avec Georges à la cantine. Avec Jean je n'avais pas vraiment d'affinité. C'était une connaissance. Juste le frère de Georges. Il était courageux ça c'est sûr et avait une volonté de fer mais... il n'était pas très futé. Il faisait meuble.
C'est pour ça qu'à cet instant j'hésite. Est-ce que ces 3 personnes méritent que je meurs pour eux? Je ne suis pas un monstre. Juste humain. J'avais lu des travaux de philosophie qui parlait d'un dilemme. Le dilemme du tramway. Imaginez le conducteur d'un tramway hors de contrôle qui se doit de choisir sa course entre deux voies possibles : cinq hommes travaillent sur l'une et un homme est situé sur l'autre. La voie prise par le tram entraînera automatiquement la mort des personnes qui s'y trouvent. Alors est il vraiment moralement acceptable qu'une personne meurt pour sauver un groupe? C'est la question que je me posais à cet instant. Et puis le voile sombre disparu et laissa place au spectacle de Georges qui pissait le sang. Machinalement, je courus sur la grenade et me jetait dessus sans aucune hésitation. Dans ces derniers instants de ma vie, mes dernières paroles furent: « j'ai toujours eu tendance à réfléchir un peu trop. Pas cette fois. »

Puis c'est le noir.