Donner de l’argent à quelqu’un est, je crois, un crime économique, car cet acte maintient le destinataire dans cette permanente attitude de toujours tendre la main. En outre, ceci ne lui permet pas de faire exhiber ses talents ou aptitudes de producteur, en ce sens qu’il fournirait du travail, fruit de l’effort intellectuel ou manuel, afin de disposer de cette somme qui lui servira à pourvoir à ses besoins bien dispensés. L’aide en numéraire doit être sujette à ce fait que l’argent n’est que la forme représentative de la fortune, fortune qui n’est que le visible du produit ou la somme de tous les facteurs qui sont enfouis en l’homme à savoir les talents qui, de par leur effort, produisent du travail sanctionné ou rémunéré par l’argent. Donc il faudrait au préalable faire comprendre aux bénéficiaires que le bienfaiteur ne s’est pas mis dans cette situation d’assistanat pour tendre la main comme eux, mais plutôt qu’ils peuvent faire comme lui et pourquoi pas le dépasser, car mettant en exergue leurs talents, qui ma foi, diffèrent d’homme à homme : on pourra donc comprendre pourquoi un tel est plus riche qu’un autre. Sûrement que ceux qui apportent cette aide sont pleinement conscients du délit qu’ils commettent, mais en tout état de cause, il appartient primairement aux bénéficiaires de ne pas tomber aussi bas. L’aide au fait n’a sa valeur d’être que lorsque celle-ci sert d’abord l’intérêt de celui qui en bénéficie ; alors empresserez-vous de me dire que la forme pécuniaire remplit ce critère. Mais à y voir de plus près, on pourra noter que rien n’est tel et que ceci est bien plutôt un subterfuge, car l’aide comme je l’ai dit auparavant, maintient le destinataire dans cet état d’éternel assisté, l’empêchant par là-même de s’éclore exponentiellement. De plus les soi-disant philanthropes peuvent se targuer de venir en aide à autrui tout en le faisant avec un certain cynisme, car ils se disent que la pécune pourra faire quelque chose alors qu’il n’y a rien de plus faux. Cette pécune dont il est question n’est que le fruit de l’inventivité humaine : en clair, le produit du travail de l’homme qui a su user de son acumen pour créer quelque chose. Alors ceux qui apportent cette aide doivent pomper dans le cerveau des « heureux » bénéficiaires, que ce qu’ils reçoivent est sorti du génie humain. Il est donc inconcevable que ceux-ci croient que quelqu’un ou qu’un bon Dieu soit là pour leur déverser cette manne bénie du ciel, pour paraphraser un chapitre historique et célèbre du récit biblique de l’Exode. On pourra donc voir et comprendre que nos bienfaiteurs en clair que cela soit inconsciemment ou non, ne nous aident guère, car cet état de choses à la longue, nous maintient dans une totale dépendance, pire forme d’esclavage. Alors me demanderez-vous quelle est la meilleure forme d’aide si tenté qu’il y en ait ? Avant de répondre à cette légitime interrogation, je vous soumettrais une phase décisive dans la vie de l’Egypte moderne, à savoir la construction du barrage d’Assouan censé irriguer le bassin du Nil pour une meilleure productivité de cette plaine. Il s’est fait, comme l’histoire est passionnante , qu’il y avait eu des projets antérieurs, notamment celui du français Linant de Bellefonds, qui déjà en 1830 convainquit Muhamed Ali, chiffres à l’appui, que l’emploi des pierres de carrière serait moins onéreux que la destruction de la pyramide de Khéops, l’un des vestiges de l’Egypte antique, qui démontre par l’architecture, l’ingéniosité de l’esprit humain et le travail qu’il a fallu abattre pour ériger un tel monument. Si donc construire un tel édifice avec les moyens techniques et financiers de l’époque, qui surclasse loin s’en faut le barrage d’Assouan, pourquoi donc le gouvernement de Nasser avait-il eu recours à l’assistance financière, matérielle et humaine de l’Union Soviétique ? D’autant plus que ses ancêtres n’avaient pas eu à faire de la sorte pour ériger les pyramides et autres édifices. On pourra arguer qu’on est à l’heure de la coopération inter-nations et il est impensable qu’un tel scénario qui s’est produit il y a de cela plusieurs millénaires, puisse avoir lieu de nos jours. Je ne voudrais pas juger ceux qui pensent de la sorte d’autant plus que la construction d’un tel barrage a fait couler beaucoup d’encre et de salive et on se demande d’ailleurs si cela était réellement nécessaire. Mais là où moi je veux en venir a trait à la micro et pourquoi pas la macro, en ceci que je m’attache à l’homme en tant que cellule du tissu social pour peut-être évoluer plus tard à la société, communauté et pays. Mon illustration fait ressortir, à bien y voir de plus près, que les Egyptiens avaient nettement les moyens de construire un tel barrage, et ce depuis le XIXème siècle sans avoir recours à quelque aide que cela soit, surtout venant d’une puissance étrangère et dominatrice. Il doit en être de même pour chaque individu qui peut, ou plutôt doit réussir dans n’importe quel projet auquel il pense tout en calculant les mesures appropriées pour y arriver. Ceci pourrait sembler être de l’arrogance voire même de l’insolence pour ne pas dire de la perfidie, mais quelque soient les qualificatifs, une chose demeure que l’homme est un être pensant. Et du moment où il a pu penser à quelque chose, il se doit de tout faire pour avoir cette chose en sa possession et ceci donnera raison à ce dicton qui se formule de la sorte : la fin justifie les moyens. Mais ici comme vous pourrez le constater, on se retrouve dans une situation où l’homme est dans un besoin criant et qu’il faille donc l’aider, solidarité humaine ou plutôt fraternité religieuse oblige. Je vous rétorquerais sèchement d’ailleurs que si vous pouvez donc voir le mal qui mine votre prochain, qu’en est-il de lui-même qui subit la situation ? Serait-il si malade qu’il ne puisse pas savoir qu’il souffre de quelque chose et réfléchir de l’issue à trouver pour sortir de l’ornière ? Mêmes les Evangiles sont là pour témoigner et certifier que la guérison que le Christ accordait aux malades avait lieu à la seule condition que ces derniers déclarait le mal dont ils souffraient. De même lorsqu’on va à l’hôpital, le docteur pose toujours des questions aux patients pour pouvoir déceler la cause du mal afin d’y trouver un remède. Il faille nécessairement que ces personnes sachent qu’elles souffrent de quelque chose et qu’il exige tout autant y trouver un remède curatif provenant d’eux ou venant d’une personne externe. En tout état de cause, elles ont senti l’impératif de régler la situation et si j’insiste sur l’individualisation de cette aide, ce n’est pas par fierté folle, mais bien plutôt par pure logique. Je m’explique par ceci que pour qu’une personne soit amenée dans cet état, il faille des antécédents et la personne qui subit les contrecoups de cette situation doit quand même se demander ce qu’il lui manque pour ne pas non pas être comme les autres, mais ne pas se sentir à l’aise. Cette prise de conscience est déjà un pas très important pour la résolution du mal qui le mine ; et beaucoup plus tard prendre les mesures idoines qui le conduiront à éradiquer ce cancer qui le ronge. Ceci ne pourra se faire que quand ce dernier plonge au fin fond de lui-même pour faire une introspection afin de déceler les quelques solutions qui s’imposent. Si ce travail est individuel et personnel, ceci répond au fait qu’aucune situation ne peut advenir qu’un être humain sans que celui-ci ne puisse y trouver une réponse, ou plutôt j’affirmerai sans trembler que tel problème surgit pour qu’on y trouve une parade. Vous pouvez maintenant comprendre le fond de mes pensées quand je m’exprimais tantôt qu’il appartenait à l’homme dans la détresse et à personne d’autre, de formuler une solution à son mal. Il en va de sa nature en tant qu’être humain, être pensant capable des plus grandes découvertes, inventions et des plus graves atrocités : le dualisme aberrant, paradoxal du génie humain. Alors la question qu’on se posera est de savoir si cette solution répond aux exigences de l’heure et est en conformité avec notre éthique et partant de là, la déontologie sociétale. Il ne faudrait pas faire impasse sur notre propre bonheur personnel pour celui de la société ou au contraire privilégier notre salut aux dépens de celui de la société. Là il s’agirait de faire montre de nos talents d’alchimiste, consistant à faire un savant dosage de notre bien-être propre à celui de notre communauté : en clair, l’un ne devrait pas aller sans l’autre ou plutôt l’un promeut l’autre. Tout ce schéma prévaut lorsqu’on est déjà dans la situation, c’est-à-dire qu’elle nous est tombée dessus et que l’on y puisse rien, sinon la solver, car la meilleure solution pour moi serait proactive, préventive. Même dans ce cas précis où on doit curer un mal, je crois qu’il faille toujours penser aux retombées que de tels actes donneront pour que l’on puisse s’apprêter afin d’y parer quand elles dégénéreront. Alors la grande interrogation serait-elle qu’on doive laisser son prochain dans la misère lorsqu’il ploye sous le faux du mal ? On peut ou plutôt on doit l’aider, car son mal pourrit notre société, mais c’est la manière qui importe et ce n’est sûrement pas en donnant quelques pécune par ci ou quelques matériels par-là, qui résolvera le problème. D’autant plus que ces heureux ou malheureux bienfaiteurs ne savent toujours pas exactement ce que l’assistance signifie et s’y prennent donc très mal et sont parfois fatigués à toujours apporter de telles aides. La véritable et l’unique assistance en mon sens est celle qui consisterait à faire montre de son talent dans sa plénitude pour que l’autre puisse être attiré à faire autant. Cette manière, non seulement force l’admiration, mais oblige l’autre à faire ressortir tout ce qu’il a en lui pour assumer sa plénitude : car voyez-vous les quelques billets ou matériel ne sauront se substituer à la fortune que regorge l’homme. L’homme, ce puits abyssal, qui recèle tellement de trésors qui, mis en exergue, le rendent immensément riche, richesse dont l’argent n’est que le représentant brut. L’argent a été créé par l’homme primairement pour lui servir de moyen de transaction et il est donc inconcevable que son inventeur en soit amené à lui être sujet, voire esclave. En clair, tous ces malheureux bénéficiaires doivent refuser l’aide sous sa forme actuelle et plutôt se poser des questions à savoir comment en est-on arrivé à faire de ce métal un outil de transaction qu’ils déifient dans leur élan de fainéantise mentale. La réflexion couplée à l’introspection sur leur situation qui amène de la commisération de la part des autres, les déterminera dans leur marche à suivre afin de trouver des solutions à leur problème qui n’est en fait que le leur, et il leur importe donc de le curer. Les bienfaiteurs doivent, je crois, agir par philanthropie en ce sens que cette aide ne soit pas pur mépris ou morgue, mais plutôt ceux-ci doivent donner comme si la personne n’était pas affligée. La compassion et non la pitié ou la commisération, car le pauvre malheureux est inhibé, n’arrive donc pas à exhiber son talent dans sa plénitude et l’assistance doit se focaliser sur ce critère, et c’est comme cela qu’on pourra dans sa pleine mesure aider quelqu’un à sa juste valeur.
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Oh Homme !
RandomUne suite de réflexions philosophiques et ontologiques sur l'importance de tout ce qui environne l'homme et participe à son avènement.