TROISIÈME PARTIE : L'ÉCOLE, L'ÉDUCATION

2 0 0
                                    

Si aujourd’hui ou plutôt ce matin, je me mets à disserter sur un sujet aussi brûlant, ce n’est certainement pas pour faire l’apologie de cette institution qui est un pivot dans notre société moderne. Elle en est la charpente car c’est par elle que beaucoup atteignent à de grands postes de responsabilité et l’homme n’est considéré à sa juste valeur que lorsqu’il y a mis les pieds. Loin de moi l’idée de distraction, j’aimerais plus m’appesantir sur la fonction sociologique de l’école afin de mieux ressortir ce qu’elle représente réellement. Je prends pour illustration le cas de mon ami de longue date, cité dans le précédent chapitre. Quand il s’était agi d’aller à la maternelle, il dû supplier sa mère qui lui a opposé un refus consécutif à son incapacité financière à le faire : il en fût énormément peiné. Sa peine s’explique par le fait qu’il souhaitait ardemment se retrouver avec ses pairs afin qu’ils puissent jouer tous ensemble. Il croit par contre que cette douleur l’a poursuivi tout au long de sa jeune vie, d’après ses dires, et il tentait tant bien que mal de ne laisser rien paraître par les rangs qu’il occupait dû à son sérieux au travail. On peut alors comprendre que l’école ou plutôt la maternelle est un organe ou une institution de socialisation et au risque de me répéter, on passe par elle pour arriver sur le marché de l’emploi. En clair devrions-nous nous demander qu’une bonne scolarité au sens plein du terme, c’est-à-dire pas seulement sur les résultats, mais aussi et surtout sur l’aspect social, aboutit à une bonne entrée dans la vie active ?
Je dirai oui, car dans mon exemple qui est peut-être particulier et personnel, je peux affirmer et la grande majorité accordera le violon pour dire que l’école est une matrice de socialisation. On entre à l’école pour surtout s’y faire des amis ; c’est vrai qu’on a des amis hors de l’école, comme dans le même quartier, mais le fait de les avoir à l’école, dans un cadre communautaire et autour d’un objectif commun prépare l’élève à sa fonction sociale. On est soudé à l’école surtout d’ailleurs par le jeu qui éveille petit à petit la conscience de l’enfant et l’apprentissage en commun facilite ce processus et amène une certaine bonhomie dans la manière d’aborder les études. On n’a pas besoin de se crier dessus pour juste avoir de bons résultats tout en foulant aux pieds le sacrosaint côté humain car après tout, l’école est une institution sociale. C’est alors le bon tissage de liens amicaux qui fera que l’enfant pourra aborder pleinement les classes pour bien évoluer vers la fonction primordiale au bout de la corde : le travail ou l’entrée dans la vie active. Ceci permet d’éviter l’automatisation de la personne qui est en fait un ROBOCOP à formuler des calculs mais manque d’humanité comme l’ont démontré bon nombre de génies qui sont passés à travers la plaque. Car après tout le travail auquel prépare l’école, elle a tout aussi une fonction sociale à laquelle le bon élève éduqué atteindra pour le bon devenir de la société. Et c’est bien parce que l’accent n’a pas été suffisamment mis sur cet aspect qu’on voit des cancres sortir de nos écoles ou même des soi-disant intellectuels à qui mon grand-père qui n’a jamais mis pied à l’école n’aura rien à envier. La vie est une école, a-t-on couramment l’habitude de dire et je renchérirai pour ajouter que l’école est une vie et je m’expliquerai pour soutenir le fond de ma pensée. Tout ce qu’on nous enseigne à l’école a été puisé de quelque part pour nous permettre de l’assimiler et mûrir : donc la personne qui fait très attention aux épreuves de la vie, aux expériences qu’elle mène ou même des observations faites de ses pairs, en tire d’énormes enseignements qui bâtissent et solidifient sa personne ou personnalité. Ainsi, on pourra donc voir que l’école permet de ressortir tout ce que l’homme a en lui afin de le laisser contaminer tout son être pour lui permettre de réfléchir sur ce qui peut inquiéter et stimuler sa pensée. Devrons-nous dire alors qu’il me faille plus aller à l’école et se mettre donc à observer la vie et en tirer des leçons ? Pourquoi pas dans la mesure où ce comportement permettra de faire ressortir notre véritable personnalité. Ceci vient donc apporter de l’eau à mon moulin lorsque j’affirmais tantôt que l’école est une vie pour ainsi dire que toute l’activité de réflexion que nous  permet la vie et que l’école essaie de nous transmettre, doit avoir prégnance dans notre vie de chaque instant. Et ceci ne peut se faire que lorsqu’on arrive à puiser au fond de sa personne ou plutôt vider de soi ce qu’on a comme contenu. Car voyez-vous, l’éducation permet de faire ressortir tout ce qui existe en nous, afin de pouvoir en faire montre dans le but de devenir humain pour ne pas dire divin. C’est comme l’exemple du génome humain, à titre illustratif, dont les informations à notre disposition ou que l’on a recueillies, équivalent à mille tomes de livres. Ainsi donc, la connaissance est en nous et elle n’existe nulle part où on puisse aller la chercher et il incombe donc à l’éducation d’illuminer ce feu afin que tout l’être soit totalement éclairé. Mais la question est de savoir comment y procéder et pour aborder ce point, j’aimerais vous faire part d’une information de la plus haute importance. Il s’agit de ce que j’ai appris lors des assemblées annuelles des Témoins de Jéhovah où j’ai su un fait très important sur l’être humain. L’information faisait état du puits que constituait l’ADN qui regorgeait des informations estimées à mille milliards de disques CD. Ce qui est frappant et c’est la raison pour laquelle je vous soumets ce cas est que l’on ne finira jamais d’apprendre sur l’homme d’autant plus que sa plus infime particule recèle d’une monstruosité d’informations. L’hypothèse que j’émets est de savoir si les scientifiques peuvent découvrir et nous faire ressortir ces informations, alors qu’est ce qui empêche l’homme d’en être conscient et de s’abreuver aux sources originale et originelle ? C’est peut-être là où l’éducation est grandement fautive car elle aurait dû avoir au prime abord comme objectif la découverte de l’homme par lui-même. La forme actuelle d’éducation ne permet guère à l’homme de se découvrir pour qu’il puisse faire finalement ressortir tout ce qu’il regorge en lui. Elle empêche plutôt cet élément déclencheur et maintient l’homme dans une totale dépendance en l’ayant rendu tel un robot. Ce qui fait que l’homme qui passe par un tel système est un gros abruti qui est incapable de faire quoi que ce soit, sinon créer des problèmes qu’il est censé résoudre. La paranoïa va jusqu’à son comble pour nous donner de soi-disant intellectuels qui sont incapables de penser sur tel problème, mais ne font que tromper la masse par leurs diplômes. Ce qui est à la base de cette débâcle s’explique par le fait qu’on croit que c’est l’éducation qui rend intelligent et cette erreur prévaut jusqu’alors. Mais dans son ouvrage paru en 2009, l’américain Richard NISBETT, professeur de psychologie à l’université de Michigan, démontre ou prouve le contraire. Il dit entre autre dans ce livre, fruit de ses recherches menées sur dix ans, que l’intelligence est un potentiel que chaque être possède en lui. Et comme vous le savez, l’intelligence, selon la psychologie moderne, n’est pas seulement le fait de lire rapidement et faire des prouesses à l’école, mais a plutôt trait à une large palette de connaissances liant l’intuition à la raison. En clair un artiste, un scientifique ou n’importe qui comme un sportif a cette aptitude qui n’est pas le propre des intellectuels. Richard NISBETT dans le livre intitulé INTELLIGENCE, HOW TO GET IT (l’Intelligence, comment l’acquérir) nous dit que l’intelligence est un potentiel commun à tout être humain propre. Aucune incidence telle que l’hérédité, la classe sociale n’a d’effet sur elle, sinon que l’école ou plutôt l’éducation joue un très grand rôle dans sa formation et élévation. Un enfant dont les parents sont lettrés et qui le poussent dans ses études tout en lui permettant de jouir des aptitudes physiques et mentales, sera mieux à même de surclasser les siens. Par contre, celui que les géniteurs empêchent de laisser libre cours à ses dons pour qu’il suive une vie toute tracée à cause de leur ignorance, n’en sera qu’abêti. En clair, l’essentiel est que les prime éducateurs que sont les parents doivent déterminer l’enclin intellectuel de leur enfant et lui permettre d’exprimer ses potentialités en les étayant par l’école. L’enfant apprendra énormément auprès de ses parents plus qu’à l’école qui est un lieu de socialisation lui permettant de se familiariser avec ses pairs. On a vu des gens qui n’ont jamais mis pied à l’école ou fait une entrée minime, faire montre de grandes prouesses : je citerai le cas THOMAS EDISON. Comme quoi nos grands-parents n’avaient guère tort quand ils affirmaient que la vie est une école censée qu’elle est d’affiner nos potentialités et non nous abêtir. En cela, le grand savant du XXème  siècle, le physicien américain d’origine juive Albert Einstein corrobora mes propos quand il affirmait que les années de recherches qu’il a faites, les expériences qu’il a effectuées ne lui ont permis d’apprendre qu’une chose : étayer son intuition. Lui au moins a eu le courage et l’humilité de parler ainsi car il a su le reconnaître à temps parce que ce n’est pas toujours le cas dans bon nombre de situations. Mais ceci fait ressortir cette aberration qu’on n’avait pas finalement besoin d’arriver au degré d’Einstein pour reconnaître sa totale déconvenue d’autant plus que tout le monde ne parvient pas à ce niveau.  C’est alors que je me suis dit qu’il fallait commencer dès l’enfance à étayer, aiguiser l’intuition de la personne afin qu’elle puisse agir par cette faculté et savoir discerner quand cela valait la  peine. C’est sûr que tout le monde n’est pas doté de cet instinct ou plutôt tout le monde ne l’a pas de la même manière. Quoi qu’il en soit, le rôle des parents est primordial et l’école telle que nous l’avons dans sa forme actuelle doit muer pour devenir scientifique en ce sens qu’elle nous permettra de nous interroger, de questionner tout ce qui tourne autour de nous et y trouver finalement des réponses. Ceci ressemblera à ce qui se passe dans un laboratoire où le scientifique fait des expériences lui révélant des choses que lui-même ignorait jusqu’alors. Mais dans cette forme, il faudrait qu’il ne soit pas emmuré par des a priori et c’est de cette manière qu’il peut faire d’étonnantes découvertes à l’instar d’un élève qui suit des cours de musique, d’art plastique ou pourquoi pas dans un atelier d’écriture. Car tous ces ateliers permettent de faire ressortir la personnalité de l’apprenant et cela même est le but fondamental de l’éducation ou de toute forme d’apprentissage. Est-ce à dire que seuls les artistes, littérateurs sont les mieux ou plus éduqués ? Dire non serait faire ombrage à ce fait patent qu’eux au moins ont réussi une chose : atteindre à leur personne intérieure. Quant aux autres, je crois ou plutôt l’institution éducationnelle devra s’inspirer des modèles précités pour les insérer dans leur système. C’est seulement à ce prix qu’on aura réussi ou rempli le rôle de l’éducation : celui de rendre l’homme homme à savoir faire ressortir sa personne, sa personnalité au vu et au su de tous. La personne ainsi créée ou plutôt régénérée brillera comme une étoile dans la voûte céleste à la tombée de la nuit illumine le ciel au plus grand émerveillement de ceux qui le regardent. L’étoile brille car tout le monde est arrivé à sa plénitude et tout un chacun s’apprécie et les autres sont attirés à faire de même et la personne joue un rôle de pivot dans sa communauté. L’école doit permettre cela, en ceci qu’elle doit jouer sur l’aspect communautaire de la personne qui est dans la société et quel en est donc son rôle. C’est pour cette raison que la camaraderie à l’école est de loin la meilleure, car non seulement on est ensemble avec ses pairs mais de plus on est réuni autour d’un objectif. Et cette sensation doit prévaloir pour aboutir dans le monde du travail où on sera amené à travailler avec d’autres personnes qu’on n’avait pas connues auparavant. Toujours est-il que cette fraternité nouée à l’école ou plutôt le sens de la solidarité aide dans n’importe quelle association. C’est pour cela que je m’oppose à ceux de mes camarades qui se sont toujours contenté de se concentrer sur l’aspect études dénué du caractère social et aujourd’hui, je ne fais que constater les dégâts. Il est bien vrai que j’avais entrevu ce qui advenait mais m’efforçais de ne laisser rien paraître car voyez-vous rien ne sert de réussir en voulant coûte que coûte abattre ses amis. On pourra me targuer d’âme sensible, mais mes condisciples qui étaient acharnés à réussir au risque de laisser sur le bas-côté leurs camarades, n’ont pas un sort envieux. J’ajouterais qu’ils sont dans un état délétère qui serait dû à je ne sais quelle raison, mais toujours est-il qu’l n’est guère bon de réussir en éliminant ses camarades. Cette insensibilité à la longue paye, car le soi-disant plus heureux que ses pairs, vaudra à la nature d’avoir sacrifié les siens pour sa propre réussite alors que l’un ne va pas sans l’autre. Je me rappelle de l’histoire de mon ami précédemment cité dans l’un des chapitres précédents, où en mi-Septembre 1986, l’entrée à la maternelle lui avait été refusée sous prétexte de manque de moyens financiers de la part de sa mère et le refus catégorique du père bien qu’il en avait la capacité. Il se disait à l’époque et jusqu’alors qu’il avait manqué un pas important dans son éducation tout simplement, parce qu’il ne put guère se retrouver avec ses amis. C’est sûrement ce sentiment qui le poursuit toujours, mais toujours est-il qu’il ne faudrait pas négliger l’aspect social de l’éducation. Lequel commence d’abord par le cercle familial pour s’étendre au quartier avant ou afin de se retrouver à l’école pour continuer les escapades : tisser et nouer les liens qui forment un sens de fraternité. L’appel est donc lancé à ceux qui peuvent changer ce système éducationnel car dans son état actuel, il a fait des miséreux et persistera si on ne fait pas un revirement à cent-quatre vingt degrés. La misère de ceux qui sont passés par ce système est que ces derniers ne pourront en aucun cas avoir de la sensibilité pour leurs proches et sont comme des lions dans la forêt qui sont obligés de se mordre dessus, de s’entredéchirer pour pouvoir survivre. Au final on en arrive à une société où dirons-nous que la loi du plus fort est toujours la meilleure et en fin de compte l’homme devient un loup pour l’homme. On arguera qu’il le faut bien sinon en l’absence de cet instinct animal, l’homme ne pourra jamais atteindre des sommets qui lui permettent d’avoir un prestige social. Les défenseurs de cette thèse auront tôt fait d’oublier qu’avant toute chose, l’homme est un être grégaire et que cet instinct social doit prévaloir ou rimer dans toute interaction humaine. De plus, bien qu’il soit un animal, il en est le plus évolué, à savoir doué de conscience, ce que les autres n’ont pas et ma foi n’auront guère, car ils ne seront plus appelés animaux, à moins que le dessein de la divinité soit autrement. Il est impensable à partir de tout ce que je viens d’énumérer comme  qualificatifs propres à l’homme, qu’il puisse être amené à agir de la sorte. Surtout que cela soit de l’institution censée former l’homme pour en faire une personne digne de porter ce nom qu’est le système éducatif, on est en droit de se poser des questions légitimes d’ailleurs. Il n’y a pas à porter loin notre regard pour voir la pertinence de notre interrogation et donc convier notre cher système à se reformer une fois pour de bon. Ceci débutera par l’exaltation du sens social que constitue toute association humaine et accentuer sur ce fait pour amener tout un chacun à ressortir le meilleur de lui-même pour le bien de tous. Rien ne sert de s’entredéchirer, piétiner l’autre pour arriver au sommet, car on devient alors une bête voire une pierre : ce qui n’a pas lieu d’être. La balle est désormais dans le camp de ces détenteurs du pouvoir, que cela soit les parents ou les plus haut placés pour changer ce système pourri :il est grandement temps et il en va de l’avenir du genre humain.

Oh Homme ! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant