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Quatorze heures, je suis un peu à la bourre.
Je me presse de terminer ce que j'ai à faire, j'enfile rapidement un béret noir et ajoute une touche de gloss sur mes lèvres. Puis ça y est.

- 1 nouveau message de Salah-Saji:
« - C'est que toi et moi contre eux tous aujourd'hui! Enfin comme tous les jours.
(j'suis pas un bête de canard bancal?) »

Un rire s'est échappé, avant que je reçoive
un nouveau message du même destinataire.

De Salah-Saji:
« - Pas la peine de rire ni de répondre à ma dernière question. J'espère juste pour toi que tu es prête, j'suis là dans trois minutes. »


Il ne me laisse même pas le temps de respirer qu'il répond déjà à ma place, le type est insupportable. À deux doigts d'ajuster ma chemise, je perds l'équilibre sans vraiment comprendre comment cela s'est produit.



« - Ma' ça va? »
demande mon petit frère Malick

« - Oui oui ça va. »

« - Tu es sûre hein? j'ai cru que tu allais t'éclater fin tomber au sol. Si tu es encore malade dis-moi et je n'irais pas à l'école je vais rester avec toi! » ajoute-t-il

« - T'es un amour Malick mais il faut que t'y ailles sinon tu vas être en retard. Je t'assure que j'vais bien. »

« - Bon d'accord, fais attention à toi s'te plaît. » souffle t'il en attrapant son sac



Je sais qu'il y va à contre cœur et qu'il reste inquiet quant à mon état, je le suis aussi d'ailleurs. Cela dit j'évite de trop y penser, j'espère que cet incident ne sera pas répété,
je ne veux vraiment pas que tout le monde se fasse du soucis pour moi. Ni même Salah.

« - Ça fait quand même beaucoup meuf. » s'élance ma conscience qui ne me rassure pas, en effet tout ça est pas mal étrange. Pendant que je tente d'éviter de cogiter, la sonnerie de l'interphone retentit. Je regarde à ma droite ainsi qu'à ma gauche pour voir s'il n'y a pas un serviteur qui traîne dans les parages pour aller ouvrir à ma place, hélas je me souviens très vite que je suis toute seule à la maison.

Je me dirige alors vers ce dernier en soupirant avec délicatesse un joli
« - Putain! », j'agissais comme si ma mère m'avait ordonné de nettoyer tout le frigo. D'un ridicule je suis, par moment c'est fou.


« - Oui? je demande
- C'est moi.
- Moi qui?
- Je vais te déclencher!
- Je répète, moi qui?
- Mariam nique ta race. Et descends.
- Tu montes pas?
- Monter pour faire quoi? Tu vas perdre encore plus de temps, descends juste.
- Viens s'il te plaît, deux secondes w'Allah.
- T'es chiante vas-y ouvre. »




J'avais absolument besoin qu'il monte de peur de m'écrouler seule dans l'ascenseur ou encore dans les escaliers. Mais il n'en saura pas la cause, je vais le brancher en disant que j'étais impatiente de voir son visage, une connerie du genre et j'en suis sure qu'il va m'insulter. Ça me va, façon j'ai signé pour ça.

Le voici capuche sur la tête mains dans les poches, le regard un poil inquisiteur.
Il m'embrasse le front avant d'enchaîner.



« - Dépêche toi, l'heure avance. »

« - Je suis prête boy. »

MariamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant