Cela me rendait malade de m'imaginer malade mais je devais passer outre, mettre mes inquiétudes de côtés le temps d'un repas. C'est très important pour nous deux de voir les choses qui commencent à évoluer, pas après pas, nous avançons tout doucement.
Après ma consultation aux urgences, il a souhaité me déposer chez ma mère. Je sentais bien qu'il était embêté par la situation mais qu'il faisait mine de tout relativiser pour ne pas que je me mette aussi à cogiter sans fin.
« - Obligé de t'emmener chez toi, lorsque j'ai prévenu ta mère elle était paniquée faut... »
« - Oui, il faut que je la rassure. »
« - Voilà. J'suis pas sûr qu'elle accepte pour qu'on se déplace jusqu'à chez mes parents. Après je sais que ce n'est pas perdu qu'on peut toujours reporter mais à chaque f... »
« - Salah je t'ai donné ma parole, ce soir j'irais chez tes parents avec ma mère. Je vais bien, regarde-moi! Il faut bien qu'on finisse par avancer. »
« - Ouais tu as raison. » dit-il en me tenant
Nous sommes alors monté ensemble, sans qu'il ne me lâche la main, il souhaitait absolument m'accompagner jusqu'à l'étage comme si j'étais presque mourante.
Monsieur Salah-Saji était vraiment aux petits soins avec moi et jour après jour ce type me démontre en permanence qu'il est une évidence dans ma vie. Je l'aime tant.
« - Hey mais wesh pourquoi tu souris comme une grosse trimarde là toi aussi? »
« - Genre on a plus le droit de sourire? On est sous une dictature ou? »
« - Va là-bas avec tes cours d'histoire dit-il en rigolant, évite juste de sourire comme ça tu me fais peur on voit même pas tes yeux. »
« - T'es sérieux toi? Tu veux dire quand je souris crari je suis vilaine? »
« - C'est pas ce que j'ai dis mais c'est ce que j'ai sous-entendu. Tu es très laide Ma'! »
« - Très bien. Prions pour que tes gosses héritent de ma laideur alors. »
« - Espérons plutôt qu'ils prennent tout de moi. Quoi que nan en fait, flemme d'avoir des enfants parfaits, ça doit être ennuyant. »
« - Fais-les tout seul frère. Imbécon. »
« - J'aime tellement quand tu prends le seum Mariam w'Allah, c'est ma passion. »
Voyant que je l'ignore volontairement après l'avoir toisé, il s'est mis à serrer mon poignet. Un sorcier ce mec ce n'est pas possible. Nous voilà enfin devant la porte d'entrée, avant de me laisser ouvrir cette dernière il s'est chargé de me donner un léger croche patte de sorte à ce que ma tête tape la sonnette. D'un ridicule.
« - Mais putain, va te faire fou... »
Au même moment on s'aperçoit que la porte s'ouvre pour laisser apparaître mon grand frère Hamidou. On s'est senti très cons, j'avais même honte. Je ne m'y attendais pas.
« - Vous jouez à quoi? » dit-il blasé
« - Ah... rien c'est ta soeur qui est maladroite elle s'est mangée la sonnette meskina. »
« - Ce qui explique son vissage froissé? »
« - Voilà. Toi aussi t'as remarqué? »
VOUS LISEZ
Mariam
Fiction générale« Un amour impossible qui devient possible, c'est tout un monde qui s'écroule.» Après Salah-Saji, voici la suite avec Mariam (tome 2)
