crépuscule

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La forêt me semblait interminable.

Plusieurs fois, j'ai voulu abandonner mon baluchon, mais impossible de le poser.

Je désespérais, peinais dans cette masse de feuilles informe.

Prenant une pause, je m'appuie sur un arbre, essoufflé.

Une écharde se planta alors dans mon bras, me faisant saigner.

C'en était trop: j'ai ouvert furieusement ce baluchon, sorti toutes ces émotions envahissantes et me suis laissé aller, le temps d'une crise de larmes.

Celle-ci finie, la solution me parut évidente : je devais retourner chez moi, m'excuser de tous les avoir abandonnés, d'être parti sans rien dire avec mes émotions sous scellé.

Je devais faire demi-tour.

Mais faire demi-tour voudrait dire renoncer, avouer mes torts, paraître faible et lâche, et la lâcheté est une chose que je refuse.

Catégoriquement.

Alors je repris mon baluchon, continuai ma route à mesure que le soir avançait.

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