Brûlure

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J'ouvre nonchalamment la porte de mon studio.

J'y entre, toujours avec ce sentiment.

Aller un peu de lumière ne ferait pas de mal..

Un dernier verre non plus tiens..

Je me pose, l'air pensif, avec ce sentiment qui m'empêche sûrement de dormir.
Et je bois.
Je bois encore.
C'est con de boire Vincent...

Les heures doivent être en train de passer..

Soudain, sans que je sache pourquoi, quelque chose m'amène à la fenêtre près de ma porte, qui donne sur la rue.

J'y découvre une silhouette dans le noir presque total.

C'est celle de Pex..

Il tient à peine debout, on dirait un zombie.

Il a l'air de regarder dans ma direction.

Deux pauvres bourrés qui se regardaient immobiles, aux consciences presque absentes.

Pris de colère ou p'tetre parce que je suis saoul, je me décide à ouvrir la fenêtre et à lui crier dessus, de loin.

Moi : "Qu'est-ce que tu regardes comme ça !! Qu'est-ce que tu me veux  !! Vas-y ! Va-t'en ! Pourquoi tu vas dormir avec Vanessa plutôt hein !? Décide-toi ! Bouge-toi et fais quelque chose abruti !!"

Je claque la fenêtre et m'écroule en pleurant.

PDV RÉMI :

Je suis parti du pub, après avoir un peu trop bu, j'étais en colère.
Et la colère l'a emporté sur les résolutions.

Maintenant je suis devant chez lui, ivre et titubant.

Il y a quelque chose qui bouge..

Je crois l'apercevoir.

Il m'a vu..?

Oui, il ouvre la fenêtre.

Il s'agite les bras en l'air, il tient une bouteille dans sa main.

Il crie..?

Je n'entends rien.. je.. je vais m'évanouir.

Seul dans l'obscurité, la seule chose qui reste dans ma vision est cette fenêtre lumineuse.
Qui devient de plus en plus floue..

Je titube, il faut que.. Il faut que je m'en aille..

PDV VINCENT :

Faut que je me relève..
Je regarde une dernière fois si il est encore là.

Il commence à repartir..

"C'est ça, je n'te retiens pas, dégage pauvre con !!"

Et il le fait vraiment en plus..

"Continue à faire le sourd et à n'écouter que toi !! T'façon tu.. tu sais faire que ça hein !! Et ne reviens même plus me voir Rémi ca sert à rien toute faç-

Je m'arrête net quand je vois sa silhouette titubante s'écrouler par terre, au milieu de la route.

Il est tombé.

Il est tombé là ?

Oh merde

Je serais pas en train de rêver ? Ou c'est parce qu'il est dans le noir je vois rien..

Non non il est vraiment tombé.

"Allô Al ?
- Sylvain je.. Rémi est tombé là je..
- Ooh la calme-toi, tu pleures ?!
- Non je.. Il faut vite que tu viennes Sylvain steuplait
- Mais pourquoi tu y vas pas toi t'es fou !
- Mais je suis bourré Vinsi là..
- Orh putain mais c'est pas possible vous faites chier !
- Vas-y viens maintenant
- Vincent, la dernière fois il a fait la même chose pour toi, il était là et il t'a ramené chez toi alors tu lui dois bien ça arrête de faire le gamin j'habite trop loin là
- Mais...

Je raccroche et me dirige vers la porte.

Je suis à la limite de me rétamer en sortant.

Quand j'arrive à son niveau, je m'écroule sur lui.

"Rémi
     Rémi.."

Mes secousses ne lui font rien.
Il est inconscient..

"Accroche-toi.."

J'essaye péniblement de le ramener chez moi en le trimbalant à bout de forces.

Quand on passe le pallier de la porte, je l'entends respirer un gros coup.

Ouf putain...

Il commence à lâcher des gémissement de mal aise.

"Aller courage..."

Je le dépose avec difficulté sur le lit.

"Oh... j'en peux plus.."

(P'tit clin d'oeil au premier chapitre hehe)

À peine eus-je le temps de me relever qu'il me ramène à lui pour m'embrasser.

Je me laisse faire, inconscient.

Notre baiser devient de plus en plus langoureux et nos respirations saccadées.

On est dans un état lamentable.

Une de ses mains vient rapidement aggriper mes fesses et l'autre passe sous mon t-shirt pour remonter le long de mon dos.

Elles se resserent contre ma peau, s'aggripent, me caressent pendant que sa langue si chaude joue avec la mienne.

Il me resserre encore plus fort contre lui pour que nos corps soient collés.
Sa respiration devient mienne.

Je ne comprends plus.

Il fait durer le baiser longtemps, sa main aggripant mes cheveux.

J'ai chaud, je n'en peux plus.

Puis petit à petit, il ralentit, sa langue jouant un peu moins. C'est maintenant ses lèvres qui viennent se coller doucement aux miennes, à répétition, de plus en plus lente.

Ce moment si fougueux devient plutôt tendre maintenant.

Je me laisse toujours faire, fondant sous ses gestes..

Il colle une dernière fois son visage au miens, je ne peux m'empêcher de le fixer, ses yeux fermés, son nez contre mon nez et ses lèvres frôlant toujours les miennes.

Puis sans que je ne puisse comprendre, il remballe ses mains, referme la bouche et se laisse basculer pour s'allonger.

Lui : "Aahhh.. bonne nuit."

Je reste complètement hébeté.
Toujours accroupi, je suis immobilisé par l'incohérence.

Moi : "Pardon ? Tu te fous de moi ?"

Il bouge légèrement, pour s'installer un peu mieux.

Moi : "Alors la..."

Peu importe, je suis complètement bourré.

Je me couche à côté de lui, sans rechercher plus que ça la raison de ce qui vient de se passer.

Tant pis on verra demain...

sorry not sorry (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant