Chap1/pt1

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  En réalité chaque chose peut être facile, difficile, triste, joyeuse, ennuyeuse, excitante... Tout dépend de l'expérience que nous avons accumulée. Je me suis toujours demandé si notre force mentale à elle seule pouvait avoir une réelle influence sur tout et en tout point. En s'en persuadant, tout pourrait paraître bien plus relatif. Il n'y aurait alors plus de notion de simple ou de compliqué, voir de beau et de moche ou encore de bonheur et de malheur, etc. Si je réussissais à croire cela dans toutes les situations qui me faisaient, à proprement parler, mal, c'était avant tout je pense dans le but de me protéger moi-même. Vous savez ? Pour contourner le problème ;« Si je veux aller bien, je le peux. », « Si je veux m'en sortir, je peux ». Je m'appuyais de toutes mes forces sur la carapace faussement solide que je peinais à me construire depuis des années. Je me battais contre le surplus émotif qui me possédait en ignorant le problème. Seulement parfois, il m'arrivait de perdre le contrôle, c'est vrai, je ne le cache pas. Mais il est important de savoir que tout le monde est humain. Nous avons tous des faiblesses, des défauts, des peurs... Même si nous nous battons pour les dissimuler aux yeux de tous, ils font simplement de nous qui nous sommes réellement. De plus, nous ne sommes pas faits que de ça. Il y a également des qualités, une certaine force et même du talent bien souvent insoupçonné. Si personne ne possède toutes les qualités, alors personne n'a en sa possession tous les défauts du monde non plus. Personnes n'est parfait, mais dans ce cas tout le monde l'est par la même occasion. Car quelque part, chacun est tel qu'il doit être fait et personne n'y peut rien. Le passé est passé et le présent est ainsi. Cependant nous pouvons faire ce que nous voulons de l'avenir. Après tout, nos vies n'appartiennent qu'à nous seuls et nous avons la liberté d'en faire ce que nous voulons.

  Ça faisait plus d'un mois que je ne parvenais plus à fermer l'œil. Aussitôt les yeux clos, les images terribles que je peinais à chasser de mon esprit me revenaient comme un coup de massue. Chacun des détails m'apparaissaient encore comme si tout venaient à peine d'arriver. Mon mental ne faisait plus que de se dégrader un peu plus chaque jour, comme si je dévalais les marches d'un escalier sans fin qui me faisait progressivement m'engouffrer dans les abysses de ce monde. J'étais hanté par des souvenirs qui agissaient tel un démon s'agrippant à mon cœur et se bâtant pour obtenir le peu de force qu'il lui restait pour me maintenir en vie.

  Je me demandais en permanence si j'étais fort ou pathétique. Mon corps tenait miraculeusement. Pour autant, j'étais comme mort à l'intérieur. La seule personne qui parvenait encore à me faire me sentir un semblant vivant devait être morte depuis un moment à l'heure qu'il était. Dans l'instant, je ne vivais plus à proprement parler. Je ne faisais qu'exister sous le nom de « Min Yoon-Gi » auprès des quelques personnes que j'étais forcé de côtoyer. L'angoisse me prenait de plus en plus souvent sous forme de crises suffisamment violentes qui en plus de la douleur mentale m'infligeaient des souffrances physiques qui allait crescendo de l'ordre du désagréable jusqu'à l'intenable. Douleur qui m'avait fait me demander quelques fois si le suicide n'était en fin de compte pas la seule solution qu'il me restait. Je voulais juste que ça s'arrête et il n'y à rien de mal à cela. Cependant je n'en suis jamais arrivé là car malgré tout j'espérais encore, par je ne sais quel miracle, retrouver mon frère le jour suivant. J'étais arriver à un point ou plus je me torturais à trouver des solutions à mes problèmes, plus je me détruisais. Je m'acharnais comme un fou en me fichant des conséquences. Je n'avais plus rien. À cette période de ma vie, il y avait sûrement un tas de choses qui auraient pu m'aider. Si seulement j'avais décidé de réfléchir avec ma tête et non pas avec mon cœur qui ne faisait plus rien ressortir de rationnel, j'aurais peu-être été capable de voir ces aides et de les accepter.

  J'attendais, depuis un certains temps déjà, dans une petite pièce artificiellement éclairée du seul poste de police de la ville que je n'avais pas encore visité. Le bruit bourdonnant de la ventilation faisait progressivement accroître mon angoisse. Il résonnait dans ma tête, me semblant être le plus insupportable des bruits que j'eus entendus de ma vie. La station Suseong était le poste principal de Daegu. Elle était mon dernier espoir, ayant déjà visité les trois autres de la ville qui m'avaient bruyamment envoyé balader en me lançant qu'ils étaient dans l'incapacité de traiter la demande d'une personne tout juste majeure qui n'avait aucune preuve plausible. Je me sentais comme un déchet. Comment des personnes pareilles ont-elles pu obtenir leur emploi ? Un représentant de la loi se doit de remplir son devoir. Sécuriser, protéger et maintenir l'ordre public tout en restant juste et impartial. Pour moi, des gens pareils ne sont que des charlatant imbus de leurs fonctions. Une victime est une victime. Qu'importe qui elle est, ils devraient lui porter secours sans faire de discrimination par rapport à son âge, ses origines, son aspect physique ou moral ou encore son passé.

Masks of lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant