First Part

7 6 4
                                    

La Corneille est une femme. Une petite femme, aux formes disparues, pas de poitrine, pas de cul. Fil de fer, à la beauté reconnue, la Corneille est la personne lambda qui hante les rues.

Les yeux d'un bleu brillants, à la forme fascinante, la Corneille n'arbore d'élégant, qu'une garde-robe entière de tissus cher et qualifiés "chicquement".

La Corneille est une belle femme, ses cheveux de jais tombent sur son front pale et lisse, elle n'a pas d'imperfections, pas de boutons, rien de compromettant sur sa face divine.

Ma chère Corneille, quel est votre secret ? Comment faites-vous ?

Mais la Corneille ne sait pas. Depuis sa tendre enfance, bercée de deux parents aimant, la petite enfant n'a connue que prospérité et opulence du luxe et de la qualité de la vie qu'elle menait.

La Corneille aux yeux bleus et aux cheveux noires, aux formes cachées et aux vêtements bourgeois, exerce le métier noble et tout à fit classique de gérante. Gérante ? De quoi donc ?

La noble dame qu'est la Corneille, est gérant. L'entreprise qu'elle a montée, à la force de son esprit, de ses relations, et de son charme naturel pour mettre quiconque dans sa poche, est une entreprise de pompes funèbres.

Cette belle dame, aux cheveux soyeux et aux regards doux, belle dame à la teinte de poupée et aux bras frêles et pâles, est assise toute la journée, à regarder les gens défiler dans les rues de sa citée, les mains posées sur le bois du buffet qui lui sert de comptoir, le fessier vissé sur la tabouret noir derrière l'accueil fluet de sa voix irritée par les pleures et les souffrances que la Vie n'a pas jugée utile de l'en sauver.

La Corneille a déjà vue nombre de pauvres gens perdu, disparus, pilotant avec peine, ces corps lourds et patauds qui subissaient le contrecoups d'une perte importante, qu'on croit au ciel, ou qu'on y croit pas.

La Corneille et l'Âme BlancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant