Star Wars: une histoire de Résistance. Tome 1

Chapitre 19: Arène et Sentiments.

Poe était resté silencieux tout le temps où Ly'ra avait raconté son histoire, un mélange de fascination, angoisse, colère et depuis peu, un nouveau sentiment contre lequel il pensait être immunisé. Il gardait ses yeux fixés sur elle, essayant vainement de trouver les mots justes suivant ces révélations.

"Je... Wow... Je suis sincèrement désolé Ly'ra..."

La jeune femme laissa échapper un petit rire, lui provoquant un nouveau spasme de douleur. Elle hocha un sourcil, penchant légèrement la tête sur le côté.

"Désolé pour quoi? C'est pas toi qui a fait exploser ce chasseur alors que j'étais à l'intérieur..."

Poe lui retourna le sourire avant de baisser la tête.

"Non, mais... Je t'ai clairement mal jugée. J'aurais dû faire confiance à Leïa au lieu de laisser ma fierté m'aveugler. Je n'ai vu qu'un groupe de mercenaires et je n'ai pas cherché plus loin."

La jeune pilote ne répondit pas, hochant simplement la tête.

"Attends... Comment tu t'en es sortie alors?"

"Du chasseur? Aucune idée. La dernière chose dont je me souviens c'est le crash. Puis je me suis réveillée à bord d'un vaisseau de la Résistance. D'après les médecins, je suis restée inconsciente plusieurs jours. Quand j'ai été capable de marcher sans gémir de douleur à cause des brûlures, Leïa est venue me voir avec Dante. D'après leurs espions, le Premier Ordre m'avait déclaré morte, j'étais donc libre de faire ce que je voulais. J'ai fini par choisir de suivre Dante. Il est devenu mon mentor. On a quitté la Résistance. On est retourné sur Coruscant où on put me trouver un vaisseau et quelques armes. On était dans les bas-fonds, donc personne n'a su que j'étais là. J'ai récupéré BB8 et Bango et nous sommes tous partis le plus loin possible."

Dameron haussa un sourcil et releva les yeux vers elle.

"Bango?"

"Oh oui... Le garçon que Hux a maltraité... C'était Bango."

Un sourire triste passa sur le visage du pilote. Il savait que la Galaxie n'allait pas bien, qu'une guerre était sur le point d'éclater, mais parfois il en oubliait qu'il n'y avait pas que le Sénat, le Premier Ordre et la Résistance, mais des gens normaux dont les vies étaient brisées par tous les conflits. Ils restèrent silencieux un moment, les yeux dans les yeux. Finalement, Poe leva lentement la main vers elle et écarta une mèche brune de son visage, ses doigts s'attardant doucement sur la joue de la jeune femme. Il s'attendait à ce qu'elle le repousse, où même détourne le regard, mais non. Elle gardait ses magnifiques yeux verts fixés sur lui. Le pilote hésita une seconde avant d'approcher son visage du sien. Il n'en fallait pas plus pour Ly'ra qui se pencha en avant, ses lèvres rencontrant celles de Poe. Pendant un court instant, le temps se figea. Il n'y avait plus qu'eux deux dans un monde en pleine destruction. Ly'ra fut la première à s'écarter, un petit sourire en coin.

"C'était pourquoi ça?"

Poe répondit par le même rictus, hochant une épaule.

"Je ne voulais pas que ce crétin de Hux soit le dernier à t'embrasser avant notre exécution."

"Abruti."

Le pilote laissa échapper un petit rire et se pencha, embrassant la jeune femme avec douceur. Le baiser aurait pu se prolonger, mais ils furent interrompus par un bruit métallique. Le couple se dévisagea une seconde, avant de se tourner vers la porte de la cellule. Deux Stormtroopers entrèrent et inconsciemment, la jeune femme resserra sa prise autour du col de Dameron. Le pilote tourna les yeux vers elle, captant son regard, sa main toujours enfouie dans les boucles brunes de Ly'ra.

"Hey... Regarde-moi. N'ai pas peur d'accord? Ça va aller... On va se sortir de là."

Les soldats les séparèrent, menottant également la jeune femme. Elle étouffa un juron, essayant de cacher une grimace de douleur. Ils s'attendaient alors à être traînés hors de la cellule, mais étrangement, les Stormtroopers ne bougèrent pas. Poe et Ly'ra échangèrent un regard interloqués avant de sentir le sol bouger sous leurs pieds.

"Qu'est-ce que...?"

Ly'ra laissa échapper un petit cri de surprise. Le plafond se rapprochait dangereusement mais les soldats continuaient de les maintenir en place. Soudain, ce qu'ils avaient pris jusqu'à maintenant pour le plafond s'ouvrit en deux au niveau de la fente, la plateforme continuant de les hisser jusqu'à hauteur du sol.

Une clameur accueillit les prisonniers. Avant de comprendre ce qu'il se passait, les deux pilotes furent conduits à un pilori de bois, où ils furent attachés chacun d'un côté, les mains au-dessus de leurs têtes. Les deux Stormtroopers quittèrent alors ce que Ly'ra venait de comprendre être une arène.

"Et merde..."

Poe continuait de regarder autour de lui, clairement perdu.

"C'est quoi ce bordel?"

"Heu... Tu te souviens de ce que je t'ai dit à bord de l'Aurore? Sur le nouveau passe-temps des Hutts?"

Le pilote fronça les sourcils, soudain très attentif.

"Oui...?"

"On est en plein dedans..."

"Quoi?!"

La jeune femme leva les yeux vers un balcon. Le Premier Ordre en avait définitivement fini avec eux et les avait livrés comme promis aux Hutts. La famille de grosses limaces dégoulinantes était accompagnée par le Général Hux, le Colonel Kaplan et... Switch.

"C'est pas vrai... Espèce de pourriture! Tu vas me le payer sale traître! Je te jure que si je sors d'ici, je te retrouve et tu es un homme mort Switch!"

Le mercenaire ne broncha pas. Il offrit même un petit sourire à la jeune femme, qui tirait sur ses chaînes avec colère, avant de lever les bras, l'air innocent.

"Commence par te sortir de ça!"

Comme si ses mots étaient le signal pour le début des jeux, les lourdes grilles de chaque côté de l'arène s'ouvrirent dans un grincement métallique. Les pilotes se retournèrent et découvrirent avec horreur deux groupes d'une dizaine de tueurs s'avancer doucement vers eux. Bien évidemment tous lourdement armés et poussés par les cris d'une foule en délire. Poe et Ly'ra se dévisagèrent, sachant pertinemment que leurs chances de se sortir de ce guêpier étaient proches de zéro. Chacun essaya de percevoir une brillante idée d'évasion dans les yeux de l'autre, sans vouloir admettre que cette fois-ci, ils ne pourraient peut-être pas s'en sortir.