❤ Chapitre 23

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MATTHIEU,
Lundi 29 janvier, 16h30

Je cligne plusieurs fois des yeux, et il me faut quelques secondes pour réagir.

- M-Maxou ? je l'appelle.

Le blond pousse un petit gémissement, et je m'accroupis pour être à côté de lui. Je ne comprends pas du tout ce qui se passe, ni pourquoi il est dans cet état là.

Je me penche et le tire par le bras pour l'asseoir, mais il gémit une nouvelle fois.

- Aller, lève toi... je lui dis. Je vais t'aider.

Je passe ma main autour de sa taille tandis qu'il continue de sangloter, les yeux fermés. Je l'installe pour qu'il s'appuie contre le mur, vu qu'il n'a pas l'air de pouvoir tenir debout tout seul.

Je ramasse ses vêtements par terre, et grimace en voyant leur état. Son tshirt est en lambeaux, et son pantalon est complètement mouillé. Par chance, son caleçon est sec et en bon état. Je l'aide à l'enfiler, puis je sèche le corps du blond avec de grandes feuilles de papier toilette. Ce n'est peut être pas aussi efficace qu'une serviette normale, mais ça fera quand même l'affaire. Par contre, il sent mauvais.

- Maxou... Mais qu'est ce qu'il s'est passé ?

Il n'ouvre toujours pas les yeux, alors je le prends doucement dans mes bras. Il a vraiment une drôle d'odeur, et je me rends compte que je n'arrive plus à sentir son parfum si enivrant. Maximilien ne réagit même pas, alors je le serre un peu plus contre moi. Je ne veux pas lui faire mal, parce que je sais ce que c'est que la douleur. Et je ne veux pas qu'il souffre.

Au bout d'un moment passé comme ça, je décide de l'aider à sortir d'ici. Autant le faire avant la sonnerie, ou tout le lycée sera là. Et je ne veux pas que tout le monde le voit comme ça. Je sais qu'il a peur du regard des gens.

- Tu peux marcher ? je lui demande.

Il hausse les épaules, toujours en sanglotant, alors je l'aide à avancer. Il pousse un gémissement à chaque pas, ce qui me brise le coeur, mais je continue de le soutenir. Une fois dans le hall, un surveillant arrive vers nous en courant, les sourcils froncés.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? s'écrie celui-ci.

Je lui explique tout ce que je sais, et il nous amène attendre à l'infirmerie, où ils appellent Édith.

○○○○○

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MAXIMILIEN,
Lundi 29 janvier, 21h00

Je suis sur mon lit, couché sur le ventre, en pleurs. Je ne veux voir personne. Je ne peux même plus bouger, j'ai beaucoup trop mal. Dès que je suis rentré chez moi, je suis parti dans ma chambre, et je me suis allongé. Depuis, je n'ai pas bougé d'un seul poil.

Je suis tellement honteux. Comment j'ai pu les laisser me faire ça ? Plus jamais je ne pourrais aller au lycée, après ça. Je suis sûr que tout le monde est déjà au courant, et qu'ils rient tous déjà de moi. En fait, je crois que je suis détruit. Aussi bien physiquement que psychologiquement.

J'entends ma porte grincer, suivi de quelques petits pas hésitant. Je reconnais ceux de Matthieu. J'ai l'impression de sentir sa présence. Au bout d'un moment, il prend d'ailleurs la parole.

- M-Max...

Il a la voix cassée, ce qui me brise encore plus. Mais je ne peux pas lui parler. Le simple fait d'ouvrir la bouche me fait remonter tout ce qui s'est passé. Je sens encore la pisse, je ressens encore la douleur du balais à l'intérieur de moi... Je n'ai même pas été me laver, si bien que mon oreiller à déjà pris l'odeur de la l'urine.

- Maxou... continue t-il. Je n'aime pas te voir comme ça...

Il vient s'asseoir sur mon lit, à côté de moi. Il ne me touche pas, et je l'en remercie. Il soupire et reste assis là, sans faire de bruit. Je sens néanmoins son regard posé sur moi. Il me scrute, un peu comme s'il essayait de savoir tout ce à quoi je pense. Heureusement pour moi, ce n'est pas possible.

- Max...

- S'il te plaît, je réussis articuler, laisse moi...

Ma voix se brise sur la fin de ma phrase, et je renifle. Je suis vraiment pitoyable...

- Je partirai pas, me répond t-il. Pas tant que tu n'iras pas mieux.

Il se lève et fait quelques pas dans ma chambre, puis j'entends la chaise de mon bureau rouler. Il s'assoit dessus, et reste là. Au bout d'un moment, je me décide enfin à reprendre la parole.

- J'ai mal... je lui dis.

- Je sais, ajoute t-il tristement. Mais je suis là pour toi, maintenant. Je ne te laisserai plus tout seul.

Nous Deux [BXB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant