Chapitre 3: Un Instant De Repos

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Les jours passèrent. 35 jours exactement. Les meurtres s'étaient enchaînés, toujours le même mode opératoire dans des endroits toujours plus éloignés du précédent. On avait surnommé ce phénomène Le Sermon Divin. L'homme avait profané le bien de Dieu. Il devait être puni. Certaines régions étaient en état d'alerte, elles se refermaient sur elle-même, c'était encore plus vrai pour les régions gouvernées par une religion ou une secte. Seuls les dirigeants de ces régions apparaissaient de temps à autre pour nous dire quelques conneries à propos de nos péchés. Eux choisissent toujours leur position comme ça les arrange, eux qui étaient les premiers à s'agenouiller devant "For Eternity". Loin de moi l'idée de les critiquer mais ça me débecte.

Pour confronter ce déclin, l'entreprise avait décidé, il y a une semaine, de passer une conférence de presse. Personne ne pouvait se vanter de l'avoir louper. L'événement le plus regardé de tous les temps devait forcément passer sur tous les écrans lors d'un flash spécial d'une heure. Il en valait de leur vie. Je n'en avais que faire. Au début, j'avais eu très peur. Mais ce jour je n'avais que faire de ces histoires, je n'écoutais juste que pour savoir si ce remède était toujours fiable. Le cas échéant, j'abandonnerai enfin toute tentative de suicide. La vie reprendrait son cours, l'homme cesserait de faire l'idiot avec les joujoux de la Science.

Mr. Jourdan apparaissait alors à la télé, toujours très sérieux, comme s'il ne semblait absolument pas concerné. Il s'approcha du pupitre puis appela, d'un mouvement de main, un garde du corps, absolument injustifiable me suis-je dis si il se sentait immortel. L'homme en noir, pas là par hasard, leva son arme contre la tempe du directeur et tira sans la moindre once de pitié. La foule s'affola rapidement. Mais le cadavre se releva plus vite, ne laissant aucun doute dans la salle ni même dans le monde. Mr. Jourdan resserra sa cravate, tapota le micro et clarsifia sa voix. La blessure du tir se refermait devant nos yeux à tous. Des milliers de personnes avaient déjà vu ce phénomène, c'était la régénération extra-cellulaire des tissus organiques. Une régénération apporté par le remède. Il venait en 15 secondes de prouver que le remède était encore bien opérationnel. Car si une blessure de ce type ne pouvait le tuer, je peux vous affirmer que rien d'autre ne le pouvait. Si vous pensiez aux maladies, le directeur les démenti aussitôt après sa présentation et son introduction que je n'avais pas écouté. Après ces deux preuves j'en avais assez vu. Je pris mon téléphone pour jouer. J'étais furieuse et apaisée. Je haïssais vraiment ce produit qu'on m'as injecté à la naissance. Mais je n'avais plus la force de le combattre.

Les jours qui passèrent jusqu'à aujourd'hui, je n'avais repris aucune tentative de suicide, c'en était même, je pense, fini de cela. J'y avais grandement réfléchi et j'avais pensé que je devais agir autrement pour changer mon futur. Le jour où je serai à bout peut être enfin mon couteau se logera dans ma vie,parce que jamais je ne leur laisserai me la prendre.

Demain après plusieurs jours sans avoir vu Léo, j'allais dîner chez lui ! J'étais super heureuse. Léo ne m'avait que peu donné de nouvelles depuis le deuxième meurtre. On continuait de se voir mais moins souvent et moins longtemps. Chaque fois c'était plein d'émotions, on se manquait beaucoup. Le soucis n'était pas là. On se voyait moins car Léo venait de perdre son boulot et en recherchait un activement. Faute a "pas de chance". Il en avait aussi profité pour enfin se fiancer avec Noëmie. C'était une bonne chose malgré sa perte de travail. C'est pour cela que je lui ai proposé de me laisser plus à l'écart. Il a évidemment refusé. Pourtant au fond il savait que je le ferai de moi-même. On pouvait compter sur l'autre, c'était sûr, la distance n'était que temporaire. Peut-être me permettrait-elle de trouver l'amour ?
Je commençais à rêver d'un jeune homme à peine plus vieux que moi, un peu extravagant, à l'écoute de mon comportement parfois difficile. Je ne me faisais pas d'idées sur son physique. En fait, que m'importais, j'avais pas le temps d'y penser. Ni l'envie.

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