« Puissance Impie », à la faveur des mondes détruits, était plantée dans la terre glaciale, refroidie par les vents de la nuit. Malgré le nom raffiné, hérité des contrées de Lisenria, la lame appartenait au plus humble parmi les humbles, Konraad von Lloyd de Icebay. Il avait les yeux presque fermés, contemplant avec respect le soleil orangé qui se couchait, déjà. Une fois disparue entre les cimes des Bois Brisés, le soleil fit rengainer Konraad, d'un geste habile. Il avait la particularité de tenir son fourreau comme un carquois, et c'était ainsi pourquoi il était constamment sanglé au niveau du torse. Wjordeep avait été impliqué dans un conflit, et à chaque fois que Konraad allait devoir se battre, il présentait ses respects à ceux d'au dessus. Quatre entités divines, trop parfaites pour être nommées, symbole de son royaume et seule vraie religion . Konraad se leva tout doucement, l'air fatigué. Demain, il partirait à cheval vers les Puys de la Gelée, la petite réunion de montagnes dans laquelle se réunissaient un petit pays, presque plus petit que le comté. Konraad n'en savait même pas le nom, et après tout, il s'en fichait. Il allait lever l'ost, la plus fidèle armée, plus grande bande de compagnons que réelle armée. Dans la pâleur du crépuscule, il peinait à comprendre l'ombre qui se tenait quelques mètres devant lui ; l'homme se rapprocha, dévoilant un visage semblant taillé à la serpe et quelques cheveux rouquins mal organisés sur le haut du crâne. Son regard livide et perçant croisa le dur regard, malgré la fatigue, de son lige.
« -J'ai pensé que vous pourriez avoir besoin de moi... Il faut préparer la guerre, n'est-il pas ? » avait-il dit, la voix semblant prise par le froid. Son identité fut claire pour Konraad ; bourgmestre Endrit, son maître d'arme et protostator. Konraad répondit, presque en un bâillement ;
« -Bien aimable, Endrit. Sellez mon cheval, lustrez Puissance Impie. Et en mon absence, entraînez Sir Theodoros.
« -Bien, monseigneur., rétorqua t-il, la voix semblant imperceptiblement déçue par la réponse, Je pensais venir avec vous sur le champ de bataille, monseigneur.
-Tu es trop jeune. Le monde à la cour raconte que tu es meilleur argentier que combattant, et tu n'as pas osé répondre à mon défi d'arme, il y a peu. », avait-il répondu, calmement, comme il le faisait toujours. Blessé profondément dans son égo, Endrit refréna une insulte, et ne se contint que d'un long souffle.
« -Bien, Lord. »
Konraad plaça dans les mains du jeune protostator son arme la plus chérie.
« -Fais-y attention, Endrit. » Et il disparût plus loin, tandis que Endrit regardait dans ses mains l'imposante arme, qu'il peinait à porter. Il n'était vraiment pas fait pour ce rôle.
Le lendemain fût un jour tout à fait nouveau, et, bien que Endrit eût exécuté tous les ordres avec un zèle rare de la part du jeune homme, il se trouvait que Konraad se soit levé d'humeur massacrante : les gémissements nocturnes de sa femme avaient frappés, et cela à cause de cette satanée grossesse. Il tenta de se lever en douceur, entendant des bruits de stratèges dans le couloir en face et espérant les rejoindre sans réveiller sa femme. Ce qu'il fit à brio, marchant à pas de loup sur le parquet grinçant, vers la porte en bois, plus solide que 3 portes en fer, grâce à sa provenance : du bois mort, qui n'avait mort que le nom, puisqu'il venait du « Val Redouté », un territoire non loin à l'Ouest du pays, sur le continent de la Lance, et qu'il résistait à l'impact mieux que n'importe lequel matériaux. Son seul point faible était effectivement les objets perçants ou le feu. Il rejoignit donc ses commandants, Junosh et Bariov. Les deux hommes étaient des jeunes, de quelques années plus vieux que le lord, combattants : ils savaient manier le fer, certes, mais manquant d'expérience de terrain. Là était l'occasion. Le premier, Junosh, était un peu rondouillard pour le métier, mais paraissait plus puissant qu'un sanglier, et ses yeux semblaient demander le sang. Là était l'esprit qu'il fallait, après tout. Bariov semblait plus réservé, pas maigrichon pour autant, mais plus tenté de ne pas respecter de codes de chevaleries, que Konraad ne suivait pas non plus, mais qu'il remplaçait par un honneur très pointu que Bariov ne semblait pas avoir. C'est après ces pensées que Konraad les fit appeler la Hache et la Dague d'Icebay, alors que lui en était l'épée. Il sourit avec bonhomie en entendant, dans sa tête, ces surnoms ;
« -Bariov. Junosh. Vous voilà.
-Lord, nous vous entendions pour parler des stratégies à adopter lors de la bataille. », avait répondu directement Bariov, après avoir sursauté à la voix dure de son seigneur. Il parlait extrêmement vite, mâchant de nombreux mots, l'air gauche et bègue autant sur le visage que dans la voix. Il ne semblait pas être capable d'assurer pendant un combat, et pourtant, si il était ici, c'était pour une raison. Il tenait sa main droite dans son autre main, anxieux. Junosh lui tapa le dos avec amitié, un grand sourire à la bouche, n'arrangeant pas le visage pourpre de l'autre, ajoutant pour son seigneur ;
« -Enfin, on suppose qu'on fonce dans le tas ?
-Vous êtes engagé depuis peu, Junosh, mais vous connaissez déjà mes méthodes., fit Konraad avec une sorte de sourire, dont lui seul avait le secret, Quelles sont vos expériences en termes de batailles ? »
-Très peu..., fit d'abord Bariov, On vient de... et... je..
-On va s'en sortir, Lord, on va s'en sortir ! », le coupa Junosh en un sourire. Konraad les rassura tout deux, l'air tout de même aussi dur qu'habituellement :
« -Je vais vous en demander beaucoup. Mais, nous ne sommes pas à la Lance. Vous n'êtes pas chevaliers, à apprendre des centaines de coups par jour pour montrer que vous valez quelque chose, des centaines de coups qui ne serviront effectivement jamais sur le terrain, de surcroît. C'est maintenant que vous allez apprendre à vous battre. »
Bariov, les yeux enfoncés de cernes, semblait suivre les paroles de Konraad avec beaucoup d'attention, et voulait les noter une par une dans un coin de sa tête. De son côté, Junosh était attentif mais était moins stressé par la situation.
« -Pour un dernier conseil ; ne mourrez pas. », fit Konraad avant de partir vers la cour avant de sa demeure. Ce conseil semblait à la fois encouragent, notamment pour Junosh, et extrêmement découragent pour l'esprit faible de Bariov, qui était désormais rempli de « je vais mourir ».
Les chevaux hennissaient alors que la nuit commençait à décliner. Il était l'aube, et tout Icebay semblait s'être réuni dans les fers pour partir à l'est. Konraad se tenait devant tous. Il leur intima en un sobre geste de la main de monter sur leurs chevaux : tous en avait un, car chaque soldat ici était un guerrier entraîné. Ils étaient quatre-vingts onze. Et chacun portait au moins les cicatrices d'une guerre passée. Les chevaux venaient de Karün, le territoire de jure de Doux Andronikos, lieu qu'on surnommait aussi « Equidia » tant l'animal y était opulent. Konraad n'accorda qu'un regard derrière lui, voyant sur ses flancs Junosh et Bariov, et puis derrière lui ses trois autres généraux, plus expérimentés, Kyl de Kiroïy , frère de Sadb, Aav et Basileo.
Le premier était un étranger, combattant soumis mais passable. Il avait de nombreuses fois dû combattre Konraad sans jamais parvenir à prendre le dessus. Le second venait des l'île New Wjordeep ; Aav était un vieillard se battant à la hache, une hache bien trop émoussée pour avoir trop servie, qu'il nommait Joker ; il était très expérimenté et capable, certainement plus dans un combat réel que Konraad. Le dernier était un jeune combattant, nommé depuis le roi comme beaucoup d'enfant des contrées, qui n'avait pour le moment combattu que deux ou trois fois.
Le cheval de Konraad partit le premier, et les autres le suivirent rapidement. Basileo arriva au niveau de son lord.
« -Sir, où allons nous ?,demanda t-il en tournant la tête vers le puissant Konraad, Nous sommes très mal informés.
-Notre roi veut en finir rapidement avec les barbares. Nous l'aidons.
-J'ai ouïe dire qu'il n'y avait aucun appel aux armes d'autres bannerets. Sommes nous les seu...
-Nous aidons notre roi, Basileo. Nous n'avons pas besoin d'autres bannerets., le coupa-t-il en fronçant les sourcils, Ne remets pas en question mes décisions.
-Certainement. Mais vous sacrifiez ici des hommes qui pourraient être... utile ? », rétorqua avec le plus de douceur possible l'instigateur de cette discussion. Konraad s'offusqua, levant les sourcils en croisant le regard de son commandant. Il sembla grogner les mots suivants ;
« -Je fais ce qui est juste.
-Partez seul, alors, mon lord. Partez seul à l'aide de notre bon roi., rétorqua-t-il, Vous n'avez pas à décider pour nous si nous voulons aider le roi.
-Veux-tu aider le roi, Basileo ?
-Bien sûr. »
Il haussa les yeux au ciel en répondant, alors que Konraad s'éloigna en un coup de rennes.
Le groupe traversa de nombreux monticules, variant le paysage par leurs différentes couleurs,-de brun des espaces boueux au blanc des taïgas-, durant ce qui pourrait semblait quelques journées. Ils rejoignirent finalement un petit campement, monté à la hâte, à l'orée d'une immense plaine de glace. Là était donc le lien où le sang allait couler ? Malgré la taille semblant ridicule du campement, pouvant loger à peine deux centaines d'âmes, l'armée du roi s'étendait partout comme une mer d'humains ; leurs casques argentés, symbole du pays, montent en une flèche pointue sur le dessus de leur tête semblait être porté par de tumultueuses vagues, et, du haut du petit rassemblement de terre duquel ils arrivaient, quelques mètres plus loin, l'ost icebayien semblait ridicule, du fait de leur faute d'armement, autant que de leur modique nombre. Bien que chaque guerrier icebayien dépassait de bien un pied les hommes de la capitale, et bien que leur constitution était bien plus conséquente, la considérable quantité de soldat savait quérir en leur cœur de la peur. Ils descendirent la butte, les chevaux hennissant timidement vis à vis du brouhaha environnant, se confondant avec l'armée royale. Les regards les dévisagèrent, comme les chuchotements incessants, et, alors que certaines antiques expressions ressurgissaient, Basileo n'en eu plus qu'assez. Empourpré de colère, il arrêta Konraad ;
« -Ils nous traitent comme des moins que rien, Lord. »
Et effectivement, des insultes, subtiles, avaient été murmurées : barbares, sauvages, les gens du nord etc. Konraad répondit en un soupir :
« -Effectivement, Basileo. Maintenant ils nous insultent, et c'est sur le champ de bataille qu'ils nous vénéreront., il accorda un regard jugeur à Basileo, Tu sais, on est meilleurs qu'eux, et regarde derrière toi : mon peuple le sait. »
En effet, Basileo était le seul inquiet par ces jurons. Bariov aussi, à moindre mesure, puisqu'il semblait juste mal à l'aise. Enfin, il semblait toujours mal à l'aise. Il y eut un hiatus dans la discussion, le temps que Basileo regarde derrière lui. Konraad changea de sujet, hurlant à son ost ;
« -On descends là ! »
Il s'exécuta, posant le pied à terre tous aussi durement qu'il regarda l'armée régulière wjordii. Le reste de son ost fit de même, avec un même air de défi que leur lord pour le reste du campement.
« -Vous voilà de retour dans les tertres., fit une voix inconnue en se rapprochant de Konraad, Tout aussi lugubre que le nom laisse présager. »
L'homme proposa sa main à Konraad, qu'il serra avec vigueur. Le mystérieux massa son pouce, signifiant de la force de la poigne de Konraad ;
« -Il fût difficile, j'admets, de trouver en ces territoires une plaine convenable. Ça ne vous manquiez pas trop, les plaines ? Il y en a tant par delà le Pôle. »
Le Pôle était le nom qu'avait été donné à cette rivière, plus souvent glacée qu'autre chose, qui séparait Icebay des païens de l'est. L'homme continua de parler, devant un Konraad tout aussi placide qu'un vieux lord blasé ;
« -Bon, je me présente : second commandant de notre despote, Torelaf. Mais on m'appelle Elaf, Tor n'est que le nom de mon père. C'est ainsi que nous faisons dans l'Est. »
Il se mit à rire avec bonhomie, posant sa main sur son ventre comme si ce dernier allait se dissoudre si il n'y faisait pas attention. Il passa une main dans ses cheveux maculés de graisse de porc,- « pour la texture » dirait il à ce propos- : il n'était pas réellement laid, mais il était très loin d'être beau. Il avait une peau pâle, presque fantomatique, ravivée par une barbe noire comme la nuit, et des cheveux semblables. Il portait un long surcot qui venait racler les flancs de ses mollets, et par dessous, une armure légère en mailles. Son surcot était habillé d'azur, les couleurs du roi, mais aussi de l'aigle symbole du royaume. Konraad s'impatienta :
« -Venez en aux faits, Torelaf.
-Elaf., fit-il en se grattant le dos du crâne, Avec le commandant Muriq et le protostrator Sir Germanos, nous avons mis au point une stratégie d'attaque : des informateurs très sérieux nous ont indiqué que les barbares tenteront un raid vers minuit, le temps qu'ils arrivent à pied. Ils seront... quatre cents, maximum. Notre armée les accueillera, avec sur le flanc droit, la charge de votre cavalerie, et sur le flanc gauche, la charge de la cavalerie de baron Muriq.
-C'est noté. Rendez-vous à minuit, nous montons notre camps plus loin. » dit Konraad en se raclant la gorge, alors qu'il menait, à la manière du reste de sa cavalerie, les chevaux vers un lieu plus proche du monticule qui signait leur arrivée.
La journée s'éteignit finalement : l'heure arrivait alors que les icebayiens s'armaient. Dans le tintement froid de l'acier des armes qui étaient retirés de l'armurerie, les ordres puissants et glaciaux de Konraad semblaient presque mélodiques :
« -Armez vous, montez vos chevaux. La cavalerie est là »
On aurait pu attendre de la part du lord un discours chaleureux, comme celui que faisait au même moment Germanos au reste de l'armée ou Muriq à la seconde cavalerie, mais Konraad ne pût se le permettre. Il ne dit qu'une phrase, presque doucement, alors que l'essentiel de son ost se tenait en ligne devant lui :
« -Bonne chance, mes frères. »
Cette phrase fit se tordre les boyaux de la plupart : un tel signe d'amitié de la part du van Lloyd était rare, et ça était d'autant plus motivant. Les bras se levèrent, portant chacun une arme variée, tout en silence. D'une seule voix, ils dirent, tous ;
« -Bien, mon Lord ! »
Tous étaient en selle. Les puissantes créatures sur lesquelles les soldats se tenaient soufflaient bruyamment, libérant une légère vapeur froide que les vents frais du matin faisait se désagréger doucement, en ligne. Konraad semblait aigri, les sourcils froncés, cachant amèrement son envie de combat derrière une mauvaise humeur apparente. Devant lui se tenait fièrement les bouches de l'est, la fière chaîne de montagnes de Wjordeep, là où se réunissaient tous les barbares, et qui se confrontaient en un immense canyon.
« -C'est de là qui viendront, n'est ce pas, lord van Lloyd ? » demanda Junosh, souriant tout en battant sa hache d'une pierre, pour l'aiguiser. Konraad se contenta d'acquiescer en un signe de tête, sans même accorder un regard à son commandant. Son épée s'impatientait, au fond de son fourreau. Basileo était entrain de rassurer Bariov, derrière, alors que lui-même ne semblait pas très confiant. Aav attendait calmement sur son cheval, sur le flanc de Konraad, ne parlant avec personne tel le vieil aigri qu'il était. Kyl, lui, parlait à des soldats ; il était le seul encore à pied, et, alors qu'il frappait l'air comme pour s'entraîner, Konraad lui ordonna de se seller en un regard. Un écho. Des pas ? C'était ce qu'il semblait au lord van Lloyd, du moins. Le canyon s'était emplit d'un son sans visage, lointain, qui se rapprochait peu à peu. Le lord d'Icebay regarda derrière lui : tous était à cheval. C'était le moment, il ne fallait surtout pas rater ça. Toute l'armée wjordii, telle une triade d'entité, se tenait dans la grisaille, prête à intercepter les barbares.
Et ce fut l'entrée du canyon que les barbares inondèrent, armés, tel un fleuve d'homme, de cuir, et de fer. Les cris des barbares étaient puissants, et, il sembla à Torelaf que leur armée semblait près de sept centaines plus que les prévisions : bien trop nombreux, bien plus nombreux. Les deux mers d'hommes s'entrechoquèrent en un fracas étourdissant, mélangeant cris et bris d'argents. Naguère armés de gourdins primitifs ou de masses d'armes inefficaces, les barbares étaient dotés de fleurets suffisamment aiguisés pour aisément confronter et les armures d'argents wjordii, et leurs armes, bien moins aiguisées. Muriq ordonna sa charge, de laquelle seulement quarante âmes sur cent vingt-et-un firent effectivement : les lâches fuirent devant l'équipement étonnamment perfectionné de l'adversaire. Konraad imita le baron, sauf que les quatre vingts onze soldats foncèrent, l'arme portée bien haut dans le ciel, en un cri de guerre purement wjordii. Muriq porta un premier coup sur ces barbares, tâchant d'écarlate la neige si blanche et sa masse si brillante. Le baron usait de beaucoup de force, et de ce fait, parvenait à déchiqueter plusieurs barbares en un mouvement de bras. Cependant, il manquait d'endurance, et de verve dans ses esquives, puisque certaines attaques des maladroits guerriers barbares le touchaient : il s'était déjà doté d'une déchirure coulant de rouge à l'épaule droite, et d'un poignet gauche fêlé. D'un autre côté, Aav découpait le barbare comme si c'était un pain lisenrien, et, au bout de sa flamberge se réunissait déjà le sang combiné d'une vingtaine de sauvages. Bariov était adroit, d'autant plus lorsqu'il se battait accompagné de Junosh : ils formaient un duo soudé. Kyl semblait aisément frapper les barbares, bien qu'encore sur son cheval, et Basileo se révélait être un excellent leader de troupes, en plus d'un excellent guerrier. Sur le dos de son cheval, Konraad tranchait des têtes ennemies à foison, tandis que, bien qu'essayant, personne ne parvenait à le déloger de son puissant destrier. L'équidé était immense, noir, et une seule de ses charges parvenaient à mettre au sol plus d'une vingtaine d'ennemis. Ceci couplé au talent au combat de Konraad, et le succès sur le terrain du lord était assuré.
Plus loin, à quelques dizaines de mètres de la bataille, se tenait un immense amas d'archers : près de huit longues rangées, un total de près de deux cents hommes, et, à son bout, celui qui dirigeait tout cela, Torelaf. Il voyait et entendait dire d'éclaireurs que l'armée wjordii étaient entrain de se faire dominer, et que le sang sur la neige était majoritairement pur.
« -Et je n'ai même pas pu ordonner le premier tir d'archer, tant ils sont arrivés vite. Et leurs armes !
-Je ne sais point quoi en penser, sir., fit Wolve, un commandant plus spécialisé dans la stratégie que dans le combat propre, Que faisons nous à propos du nombre important de barbares ?
-Ordonnez le tir.
-Mais Sir... Et nos hommes ?
-Ordonnez le tir. » dit il sèchement, en retournant dans sa tente. Tout était mauvais présage pour la fin de cette bataille, alors Torelaf préparait son cheval. Il ne devait pas rester ici trop longtemps, il était trop important pour être tué. Wolve s'exécuta, et le mur de flèche apparût après quelques minutes dans le ciel, bloquant presque la vue des étoiles ou du Soleil déjà caché par la nuit. Le silence commun à cette heure habituellement était gâché par les aboiements abattus de cette boucherie. Et comme un glas final à cet affrontement, mille flèches s'abattirent sur les alliés autant que sur les ennemis. Le garrot de la bête de Konraad sembla couler de rouge, et cette dernière s'étala sur le sol, soulevant une énorme quantité de poussière. Le lord van Lloyd en avala, toussant tout en se roulant sur le sol neigeux et imprégné de sang. Les pieds barbares autant qu'alliés l'écrasèrent quelques secondes, alors qu'il tentait de se relever en vitesse. Il cracha quelques gouttelettes de sang, ajoutant à cette macabre terre aigrie son funeste présent.
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Icebay
FantasyDes complots à Lisenria aux guerres du nord de Icebay, retraçons l'histoire du Monde Connu en son seul et unique continent: la Lance.