𝐈𝐈 | ☂︎︎ (tome 1)

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☘︎︎༅ Quand la confiance est brisée
désolé ne veut rien dire ☘︎︎༅

Je n'étais pas certaine de savoir ce que je venais faire ici, ni si même j'en avais le droit

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Je n'étais pas certaine de savoir ce que je venais faire ici, ni si même j'en avais le droit...

Tu sais bien que non.

En effet, comment l'ignorer ?

J'avais beau me voiler la face tout ce temps, mais je le savais, au fond. Je l'avais toujours su.

Mais comme un abonnement mensuel auquel je m'étais engagée, je finissais toujours par revenir ici tôt ou tard : à Arcadia — ce lieu mythique dans la mythologie grecque imaginé par le poète Virgile, supposé être un endroit en contact direct avec les dieux.

Plutôt bien trouvé pour un cimetière.

J'avais mal quelque part, mais je ne savais plus où précisément. Partout, sans doute.
D'une certaine manière, je me sentais à l'arrêt dans ma propre vie, comme un point-virgule dans un roman, obligée de retourner à la ligne pour retrouver mon souffle.

Mais respirer ne suffisait pas toujours à nous faire sentir vivant. Comme s'il fallait absolument toucher le fond pour finalement croire que tout était possible.

Le froid prenant le dessus sur le reste, même respirer commençait à devenir un supplice. Et c'est dans des moments comme ça que j'aurais voulu savoir perdre la notion du temps, m'enfermer dans l'inexistant ; là où la réalité devenait uniquement ce qu'on voulait qu'elle soit, ce qu'on l'autorisait à être.

Ça servait bien à ça l'imagination, non ? À se donner l'illusion que les choses pouvaient être différentes.

Ainsi, je passais mon temps à me mentir à moi-même afin que mes désirs puissent être conformes à ma réalité. Il n'y avait que comme ça que je parvenais à tenir le coup.

Mais en conséquence, j'avais toujours un train de retard sur le reste. Cette façon étrange de saisir les choses que lorsque ça n'avait plus d'importance. J'avançai en faisant trois pas en arrière, comme si mon cœur fonctionnait avec un décalage horaire sur mes émotions qui faisaient toujours leur entrée lorsque la fête était terminée.

C'était donc dans l'après que je pleurai tout ce qui devait sortir avant.

Fixant les dates de vie et de mort gravées sur la pierre tombale qui me renvoyait mon attention, je sentis mon cœur tambouriner violemment jusque dans mes tempes, ravalant les sanglots qui me narguaient en m'efforçant de taire les mots que je ne lui aurais jamais pourtant dits de son vivant.

LEARN TO HATE | Sentence de mort | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant