Année 2

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Année 2.

Slack. C'est le maigre son que produit mon couteau de lancer en jouet lorsqu'il parvient à toucher ma cible en verre. Une prise directement dans la réserve de la faction pour lorsque l'initiation est en cours et qu'elles sont réellement utilisées. Celles destinées aux enfants étaient trop faciles, de l'avis de mes parents. Debout dans un équilibre à peu près potable, je m'amuse à simuler un véritable entraînement. Tous les cinq lancer, je marche à quatre pattes pour aller récupérer mes biens et revenir à ma place initiale.

Ce coin-ci de ma chambre est destiné à ma faction. Le symbole est peint en grand sur le mur, ma cible est posée au sol, il y a le manifeste des Audacieux d'encadré à côté de photos de ma famille. Moi et papa en train de dormir quand j'étais plus petit -l'un des clichés dont ma mère est la plus fière-. Moi et mes parents avec mon cake surplombé de la bougie de mes un an. Moi et Oncle Max, tous deux fièrement en tenue d'entraînement.

La bande entière, c'est-à-dire moi, mes parents et les amis de mon père. Mon père et ma mère enlacés amoureusement dans un coin de la Fosse, sûrement peu conscients de l'appareil qui stop l'instant dans le temps. Enfin, une photo de moi et les amis de ma mère. Cette dernière n'est que peu appréciée par mon géniteur, mais il tente de ne pas y prêter d'attention lorsqu'il rentre ici.

De l'autre côté de la pièce, il y a mon lit et mon armoire avec toutes mes affaires de rangées. Et au milieu, mon côté peu organisé avec mes jouets éducatifs, «empruntés» chez les Érudits, qui traînent en attendant que je m'en occupe, comme je le fais la moitié de mon temps à la maison.

Slack ! Surpris, je reste une seconde figé, le bras toujours en l'air. Un frisson d'émotion grimpe mon échine. Mes paupières clignent, mes lèvres s'entrouvrent d'étonnement. J'ai touché ! La pointe est atterrie pour la première fois contre le cercle central. Subitement excité, je me retourne et trottine vers le salon, sans manquer de tomber à plusieurs reprises. Mes pas sont encore incertains et je suis obligé de me tenir pour pouvoir me déplacer. Cependant, ce n'est pas une chute qui m'empêchera de continuer, qui ne me donnera pas l'envie de me relever pour réessayer.

J'arrive expressément dans la pièce à vivre de l'appartement, où celle qui m'a mise au monde est en train de travailler. Des piles de feuilles et sa tablette sont éparpillées autour d'elle. Directement, malgré sa concentration parfaite, elle tourne les yeux vers moi. Oups, je suis peut-être un peu trop bruyant pour le calme qui règne ici.

- Chut !, m'impose-t-elle à voix basse. Éric dort dans la chambre, ne le réveille pas. Il est rentré de mission il y a seulement deux heures.

Acquiesçant à ses paroles d'un signe de tête, je lui certifie ma compréhension de cette information. Enfin, le plus important. Papa est dans la chambre. Dans mon dos, je l'entend soupirer tandis que je pousse la porte avec ma petite main, l'autre tenant fermement l'encadrement. À l'intérieur, il fait sombre et seul le fin filet de lumière me permet de me repérer. En effet, la masse allongée sur le lit parental central m'indique qu'il y a bien mon père en train de se reposer.

- Papa ?

Mon chuchotement fait écho au silence et je me glisse à l'intérieur. Aucune aide n'étant présente, mes mains sont rajoutées au sol pour marcher, ralenti par les embûches représentées par les meubles, dont la chaise où est posée la tenue de leader. Arrivé au bout du lit, je me redresse en m'aidant des draps qui pendent sur le côté et observe un moment mon géniteur. Endormi, il paraît toujours détendu. Jamais contrarié.

- Papa ?

Cette fois-ci plus fort, l'appel semble avoir obtenu gain de cause à travers ses rêves. Mon sourire apparaît largement sur mes lèvres lorsque mon vis-à-vis ouvre les yeux dans le soupir habituel de quelqu'un que l'on réveil. Celui-ci passe une main sur son visage avant de me fixer, un sourcil relevé de questionnement.

-Be brave. -Be proud. | DivergenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant