Huitième

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« Et si tu fermes les yeux, t'entendras la voix des sirènes dans la mer. »







Le sable chaud, sous mes pieds nus, c'est la lame du couteau aiguisé qui brûle et adoucit.

La crique se révèle sous mes yeux, et une fois de plus, je ne peux m'empêcher de m'émerveiller face à un spectacle si aérien. J'ai envie de me jeter dans l'eau, de me baigner en sentant les mouvements de l'eau sur ma peau, caresser chaque parcelle de mon derme.


- T'es là.



Gabriel se relève en me voyant arriver. J'étouffe un couinement en le voyant.

Beau, c'est un mot trop faible lorsqu'on fait face à des hommes comme lui.

Quelques mèches s'éparpillant sur son visage, un teeshirt blanc immaculé et un short de bain noir l'habillent. Y'a rien dans sa tenue, mais pourtant, sous ses bouts de tissus, nul doute qu'un demi dieu y a trouvé refuge.



Il me sourit, et mon cœur se brise en mille morceaux avant de se recoller à la vitesse du son. C'est pas possible de tomber si vite pour une personne qu'on connait à peine.


Lentement, il s'approche de moi, et je retiens ma respiration tandis que son sourire s'efface pour faire place à autre chose : le désir. Ses yeux brûlent d'un feu interdit, et je me délecte de savoir qu'ils brûlent pour moi.


- Céleste, putain, t'es trop belle, murmure t-il en réduisant l'espace qui nous sépare.


Moi, j'respire plus.


Sa main attrape une mèche de cheveux qui me tombe sur les yeux et il me l'a rabat derrière mon oreille. Tout mon corps frémit au contact de sa main sur moi. Suspendue à ses lèvres, mon palpitant bat la chamade.

J'ai jamais été aussi proche d'un garçon. Et dieu, Gabriel, c'est un autre niveau.

Son odeur, c'est un mélange de musc et de florazone. C'est la fragrance masculine teintée d'une féminité à peine perceptible, qui envoûte et fascine.

- T'as d'beaux yeux, tu sais, murmure-t-il.

J'étouffe un rire en levant les yeux aux ciel.


- T'es con.




Gabriel s'humidifie les lèvres, et j'ai soudainement l'impression qu'il a décidé de faire de moi son quatre heures. Sa main descend lentement le long de mon bras nu, et mon corps tout entier tressaille sous son contact.

Ses doigts effleurent ma peau, comme si elle n'était qu'une délicate rose qu'on pétale. Frissonnant sous la caresse, la tension est palpable.

Ma respiration s'alourdit, et j'entrouvre les lèvres afin de faire entrer un peu d'air.


Et puis, soudain, Gabriel laisse sa main retomber, et recule de quelques pas. Je cille, mais retrouve rapidement contenance et esquisse un sourire de façade.



- Les autres ne sont pas là ?




Les mains dans les poches, il regarde le ciel. J'sais pas c'quil vient de se passer, mais bordel de dieu, j'ai jamais ressenti cela auparavant. Un contact, un regard, et je fond sous le martèlement de mon cœur.



Toile de JuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant