Treizième

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« Le poids des yeux qui te regardent sans te voir.»



Gabriel







- De quoi as-tu peur ?


Le soleil, l'étoile du jour, qui te crève les yeux, te transperce l'âme et te laisse pantelant, nu, sous ses rayons ardents.


- De tout. J'ai peur de tout.


Et les yeux. Les yeux qui se substituent au soleil, et te foutent en l'air, comme ça. Comme si le regard avait le pouvoir de détruire tout ce que tu es, tout ce que tu crois être.

- J'ai peur, le matin quand je me lève. J'ai peur, le soir, quand je me couche. J'ai peur quand je respire, et que mon cœur bat trop vite. C'est la solitude qui te bousille et te saccage. Je suis cet oiseau enfermé, Céleste. Je suis dans une cage dorée, mais je trouve pas la clé.


La chaleur du corps qui irradie le tien. Te donne vie. Le feu brûle dans ton ventre comme la flamme de la vie. Tes larmes sont le comburant. Et tu brûles sous l'autodestruction de ta chair qui fond et se noie dans tes peurs.


Les voiles volent sous l'impulsion de l'alizé. L'air est tiède, et une fine pellicule de transpiration parsème nos peaux. Debout, elle se tient à la fenêtre.


Sa voix résonne dans la chambre vide.



- Pendant un instant, je n'ai plus eu peur.




Et lentement, elle se retourne. Les larmes perlent sur son visage tels les carats écrasants le diamant.



Dieu, qu'elle est belle.






Le blond soleil l'éclaire, et elle ressort divine dans la nuée brune de la lumière éternelle.









- Pourquoi tu pleures ?





















...







Je suis triste. Un peu déçue. Ou un peu des deux.


Cette histoire, malheureusement, ne décolle pas. Peut-être que mes mots ne touchent pas assez, tâtonnent, mais n'atteignent jamais le coeur.

Peut-être que les mots sont plats, rasent le sol. Et cela me rend triste. Parce que, bien que je écris d'abord pour moi, cela me donne l'impression que tout ce que je mets dans ce récit ne suffit pas.

Dommage.



Il y a quelques mois, presque un an, j'avais arrêté Wattpad. Une lassitude. Écrire prend beaucoup de temps, cette année je suis très prise, et je me retrouve déçue de voir que je passe inaperçu dans la nimbe des écrits.

Loin de moi la prétention de dire que je mérite d'être lue. Mais disons que je suis triste en ce moment, et que cela n'arrange rien.


Parce que, qu'est-ce qu'écrire pour soi ? L'art doit il rester propriété de l'artiste ou toucher le plus grand nombre ? Les rêves doivent-ils rester secrets, ou doivent-ils atteindre d'autres cœurs ? Je crois sincèrement que la beauté d'un récit tient dans sa capacité à rayonner différemment dans l'esprit de chacun. Et même si aujourd'hui ce n'est pas le cas, peut-être qu'un jour je réussirai moi aussi à faire cela, à toucher profondément les gens.

Peut-être que j'arrêterai définitivement d'écrire ici. Mon rêve est un jour d'être éditée. J'espère que cela pourra être possible. Qu'un jour, des personnes me liront, et me diront que mes mots les ont marqués.

Parce que les mots ont cette force de redonner vie à ce qui l'a perdu.










( Ps : cette histoire n'est pas achevée.)











...

Toile de JuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant