Le Rose & le Vert - Adrinette (MLB)

Chapitre 2 : Avant le grand soir

Il était 18h à Paris, mais l'atmosphère printanière faisait qu'il faisait chaud. On était dans une ambiance de vendredi soir, de l'excitation de la fin de semaine de travail. Le soleil prenait une teinte orangée et étendait ses rayons sur les trafics, sur les groupes de jeunes qui se baladaient sur les trottoirs, sur les touristes et les gens qui faisaient du shopping.

Marinette entrait dans cette dernière catégorie. Quand elle avait raconté à Alya ce qui allait lui arriver le lendemain, sa meilleure amie avait piqué une crise d'hystérie et l'avait entraînée vers les rues commerçantes où se trouvaient les boutiques de mode les plus réputées de Paris. C'était une réaction prévisible, car Marinette avait réussi à inviter Adrien. Et il était libre samedi soir. Et il avait accepté. 

C'était un exploit pour la bleuté à couettes qui ne se remettait toujours pas de l'élan de courage qu'elle avait eu en osant parler à son bien-aimé. Elle avait du mal à réaliser que demain soir, elle allait passer une soirée entière avec lui. Une soirée entière avec lui ! La voix surexcitée d'Alya ne cessait de lui rappeler toutes les minutes :

- Marinette, tu te rends compte ! Demain est le jour le plus important de ta vie ! Il faut te trouver une tenue convenable !

- N'en fais pas trop quand même, faisait alors Marinette dans un petit rire nerveux.

Elle avait le cœur qui battait à cent à l'heure. Elle ne pouvait calmer le sentiment fort qui accélérait ses battements cardiaques et les faisait monter dans sa tête. Cette sortie, c'était comme un double rencard, ou autrement dit, deux couples qui sortent ensemble. Cela voulait dire qu'Adrien et elle allaient être considérés comme un couple toute la soirée... 

Comme un couple...

- Aaaah... gémit la jeune fille qui allait prendre feu. Mais pourquoi est-ce que je dois subir ça ?

- Parce que tu mérites d'être heureuse, ma vieille !

Alya éclata de rire et, jugeant qu'elles n'allaient pas assez vite, attrapa la main de sa meilleure amie. Elle courut devant elle dans le magasin de vêtements de femme du bout de la rue. Là,  la binoclarde fit le tour des articles en un éclair et ramassa d'une main experte toutes les robes qui étaient susceptibles de plaire à Marinette. Elle, restée à l'entrée, regardait la future journaliste faire, interdite, en clignant des yeux.

- OK, je t'ai trouvée 17 robes différentes ! Allez, hop hop hop, on perd pas de temps, on va les essayer ! pressa Alya en poussant sa copine au fond de la boutique. Et surtout, tu prends ton temps ! Il nous faut la bonne ! conclut-t-elle en enfermant Marinette dans une cabine d'essayage.

Une fois toute seule au calme derrière le rideau, Marinette eut un hoquet en voyant la tonne de robes qu'Alya lui avait mises dans les mains. Et dire qu'une d'entres elles va m'accompagner quand je déclarerai mes sentiments à Adrien, se dit la jeune fille en rougissant encore.

Allez, un peu de courage. 

Elle essaya les robes en tremblant et sortit pour montrer à sa meilleure amie. A chacune, Alya fronçait les sourcils, pressait son menton avec son index et son pouce et disait "Non". Ce fut cela une fois, deux fois, cinq fois, sept fois, dix fois, onze fois, treize fois, quinze fois. Lorsque Marinette essaya la seizième, elle n'y croyait plus, mais le faisait pour Alya qui restait concentrée.
Cette seizième robe était ample, un peu décolletée et avait des volants roses sur les jupons ; la rousse la jugea un peu trop frivole et se demandait pourquoi elle avait pris une telle robe. Ce fut encore un "non" qui tomba à l'oreille de l'apprentie-styliste. Marinette soupira de fatigue.

C'est alors que la toute dernière robe se montra. C'était la seule qui restait de l'immense pile que la détermination d'Alya avait construite. Elle était simple, arborait un rouge très vif et s'arrêtait aux genoux. Pas trop décolletée mais chic, sobre mais pas triste, peu chère mais jolie, c'était une pièce de qualité. La collégienne l'aima au premier regard. Tikki sortit de la sacoche de Marinette.