Chapitre 1 : Le plan « Adrinette »

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Depuis environ une semaine, l'un des plus beaux moments de la vie de Marc était celui où il se réveillait, et apprenait son bonheur. Depuis six jours, il s'éveillait le matin avec délice. En redevenant conscient, il se rappelait des événements d'il y a cent quarante quatre heures exactement, de son amour devenu réalité, et il rougissait, riait, trépignait, souriait et se sentait léger comme il ne l'avait jamais été.

Il sortait avec Nathaniel.

Il sortait avec lui, et c'était la seule chose qui comptait, c'était la plus belle chose qui lui était arrivée.

Il l'aimait et lui l'aimait. Il lui avait donné son cœur et avait pris le sien.

Il était si heureux que les remarques de ses frères lui passaient au-dessus de la tête. Il était devenu si doux, si paisible, qu'il pardonnait à son père lorsqu'il s'énervait contre lui. Il nageait dans le plus pur des bonheurs, dans la plus profonde des complaisances.

Ce matin encore, il s'en allait, tout content à l'idée de retrouver son chéri. Quand il sortait de la maison, il faisait quelques pas, tournait au carrefour, et comme toujours il était là. Nathaniel, son Nathaniel, son beau rouquin au sourire sempiternel qui l'attendait.

- Bonjour Marc, lui disait-il en l'embrassant.

Ensuite, l'écrivain lui rendait le baiser et il mettait sa main dans la sienne, joyeux, et ils se mettaient à avancer en parlant de tout et de rien. Maintenant, la journée commençait ainsi pour les deux tourtereaux, pour leur plus grand bonheur.Si Marc était heureux, Nathaniel l'était davantage ; tout n'était plus que couleurs autour de lui. Depuis que leur déclaration avait eu au parc, depuis qu'ils s'étaient avoués leur amour, tout était devenu plus beau, plus lumineux pour les deux garçons. Et cela se voyait partout, n'importe où, n'importe quand, dans leur BD, dans leurs notes qui avaient augmenté, dans leur concentration en cours qui était devenue intacte et dans leur désir de vivre qui était devenu inébranlable.

Non, les deux garçons n'avaient jamais été aussi heureux. Ils n'avaient jamais eu envie de vivre à ce point-là.

- Au fait, dit Nathaniel sur un trottoir. Je ne te remercierai jamais assez pour cet exposé...

- Haha, c'est moi qui te remercie pour avoir écouté mon blabla sur Julien Sorel aussi longtemps.

- Non, sérieusement. Alix et moi avons eu la meilleure note de la classe. Mlle Bustier était si fière de moi qu'elle en a presque pleuré, l'affiche qu'on a faite a tellement plu qu'elle a fini accroché dans la classe et ma moyenne générale a augmenté de un virgule cinq.

Nathaniel arrêta Marc et se rapprocha de son visage en souriant. Il déposa un baiser sur les lèvres et, sans lui lâcher la main, il lui caressa la nuque.

- Merci encore...

Le noiraud eut de très vives palpitations au cœur et ne put s'empêcher de sourire à son tour, au comble de la joie.

- Mais de rien, Nath !

Ils arrivèrent au collège, dans leur bulle, enfermés dans le paradis d'amour et de paix qui les englobaient. Comme ils étaient en avance, ils décidèrent tout d'abord de se rendre dans la salle d'art plastique. C'était un peu leur rituel du matin, leur façon d'appréhender les cours avant qu'ils ne commencent. Ce moment était très précieux pour eux.

- Bonjour monsieur !

- Ah, salut les garçons ! salua leur professeur d'art en s'approchant d'eux. Alors, quelle merveille allez-vous encore me pondre, aujourd'hui ?

- Eh bien, je dois déjà finir l'encrage des planches d'hier. Pendant ce temps-là, Marc voudrait commencer à écrire le prochain chapitre, qu'on a imaginé tous les deux hier en rentrant.

- Faites donc, fit l'homme en leur donnant un coup dans le dos à chacun. Voir l'esprit artistique dès le matin chez ses élèves, ça fait plaisir !

Le couple se sourit et les deux allèrent s'installer à leur place de d'habitude pour se mettre au travail.

- Eh bien, ça dit pas bonjour à leurs amies ?

Tandis qu'ils étaient déjà penchés sur leur travail depuis cinq minutes déjà, les deux garçons sursautèrent et se retournèrent. Alix et Marinette étaient là, côte à côte, chacune adressant un sourire rempli de sous-entendus à leurs deux amis.

- C'est bien d'être dans votre bulle les gars, mais l'amour ne doit pas écarter l'amitié.

- Et vous n'êtes pas non plus obligés de vous tenir la main H24 ! rit Marinette.

Le Rose & le Vert - Adrinette (MLB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant