Homme parfait- Femme imparfaite

Chapitre 23

Aventuriers improvisés 2

12 novembre

Abasourdi, je me demandais si cet imbécile ne mesurait pas l'ampleur de ses dégâts.

« Comment ça non ? Demande Jordan en fronçant les sourcils à John qui se tenait face à nous.

- Je ne peux pas le rappeler, c'est impossible.

- J'espère que tu as une bonne raison, lui demande Drissa qui retrousse ses manches avec un air bien plus intimidant.

- Il n'a pas réussi le boulot que je lui ai donné, donc je ne l'ai pas payé », nous dit-il. Là Jordan rigole avec ironie. C'était sa manière de se retenir et ne pas insulter John.

« Comment ça il n'a pas fait son boulot ?

- Cet enculé travaille toujours pour mon père », répond John qui me jette toute sa haine. Drissa est celui qui perd rapidement patience et plaque violemment sa tête sur la table.

« On s'en bas les co**** de tes règlements de compte de collégien, on te parle de le rappeler, fais juste ce qu'on te dit ! », le menace Drissa. John tremble de tous ses os avant d'acquiescer de la tête. Il prend son portable devant nos yeux et sélectionne un contact dans tout son long répertoire. J'avais l'impression que tous ses gestes allaient prendre 10 piges. On entend la sonnerie retentir pendant un long moment avant que la voix du deuxième bâtard fasse échos.

« J'espère que c'est important ?

- J'ai réfléchi, je veux pas avoir de problème, donc je vous fournirai l'argent... », lui répond John avec sa voix toute tremblante. On se demande même si Saïd n'allait pas griller que quelque chose clochait. Il reste silencieux pendant plusieurs secondes avant de se mettre à rire.

« D'accord c'est quoi le piège tout d'un coup ? », lui demande avec amusement Saïd. On sent John paniquer et même transpirer. Jordan pianote rapidement un truc sur son portable et le montre à John qui se met à le lire.

« Si ma proposition ne te plaît pas, je...peux juste me contenter de te donner la moitié de ce que tu demandes ou bien rien, à toi de voir », lui dit-il. On entend de nouveau le silence de Saïd. Jordan pianote encore sur son portable et le montre à John qui lit de nouveau.

« Si tu n'es pas intéressé, je coupe tout pont...

- C'est bon je marche, je prends que du liquide, aucune transaction. Un de mes gars va venir chercher l'argent.

- Où je dois te retrouver ? Lui demande John.

- Donne ton emplacement il se chargera de faire le reste », lui répond Saïd qui finit par raccrocher.

« Mais comment on est censé savoir où il est ce pédale ? Demande Drissa.

- Il enverra quelqu'un, j'aurais à lui transmettre la valise, je ne suis pas censé me déplacer, nous informe John.

- Et quand il est censé venir son chien ? Lui demande Jordan.

- C'est lui qui décide, on va devoir attendre ».

C'est comme cela que durant plusieurs heures nous sommes restés à quatre dans une même chambre d'hôtel. Je ne vous parle même pas de toute la gêne que cela a occasionné. John était bien celui qui était le plus nerveux. Il avait peur des poings que pouvaient lui lancer à la figure Drissa qui depuis le début lui lançait des foudres pas croyables.

« Je veux savoir pourquoi tu m'as dit de lui donner la moitié ou rien du tout ? Demande John à Jordan.

- Tout simplement pour éviter qu'il doute. Si tu lui proposais plus il allait comprendre que tu le faisais par intérêt alors qu'en divisant la somme que tu le fais par pitié. On a cramé comment il marche, il est capable de tout faire pour de l'argent », lui répond Jordan avant qu'on entende le téléphone de la chambre sonner. On s'arrête sur place. John l'approche pour répondre.