Phase 2 : l'intérêt grandissant
Après avoir passé environ trois semaines à penser à lui H24, en oubliant de manger, de me concentrer et même parfois de respirer tant il m'obsédait, j'ai été forcée d'admettre que j'étais sacrément dans la merde.
Il est vite devenu évident que je n'étais venue au monde que pour une seule raison : rencontrer Benjamin. Une fois ce constat fait, accepté et (presque) assumé, tout part en couille. On peut plus respirer correctement dès qu'il est dans les parages, on a l'impression d'avoir une bassine d'acide de batterie qui déborde à la place de l'estomac, on est toujours sur le point de tomber dans les vapes, il devient réellement douloureux d'aller se coucher en acceptant qu'on vient de passer une journée de plus sans le grand baiser de cinéma qu'on attend depuis des mois... Le pire étant que notre imagination se charge de nous bombarder de scénarios tous plus romantiques les uns que les autres, dans lesquels il viendrait nous déclarer sa flamme et nous enlever sur son grand skateboard blanc pour disparaître dans l'horizon. Le pire, c'est qu'on se sent con, parce qu'on sait que cette obsession ne nous mènera nulle part et que tout le monde se fout bien de notre gueule dans notre dos – mais allez expliquer ça à un coeur d'ado qui s'emballe. Résultat, on verse des hectolitres de larmes en écoutant Avril Lavigne (même si c'est la honte, parce que c'est trop pas une vraie rockeuse) et Good Charlotte (même remarque) parce que la vie c'est d'la merde mais qu'eux ils savent bien l'expliquer dans leurs chansons et qu'ils parlent à notre âme.
