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Il pleuvait.
C'était une pluie torrentielle et le vent était parfois si violent que des jets rentraient par la petite fenêtre de la cellule.
Il était assis contre le mur, et fixait le vide, ne sachant même plus depuis combien de temps il pleuvait. Peut être trois jours, ou seulement deux, il faisait tellement sombre qu'il n'arrivait même plus à différencier le jour de la nuit. Mais selon lui, ca devait faire deux jours minimum que les rayons du soleil ne s'étaient pas refléter sur les branches de l'arbre solitaire.
Au début, il comptait le temps, ça l'amusait presque, en même temps la cellule n'était que très peu aménagée et escalader le radiateur délabré était une distraction.
Maintenant, il avait grandit et il n'avait même plus besoins de hauteur pour pouvoir apercevoir l'arbre et la clairière verte.
Cependant, aujourd'hui, il pleuvait. Et la pluie : ça l'ennuyait.
Il ne pouvait pas compter le nombre d'oiseaux qui parcourait le ciel en une journée, ni combien de nuages peuplaient l'étendue bleu. Il pleuvait, il faisait noir ou gris, il faisait nuit ou jour, il ne savait même plus et il n'avait plus envie de savoir. Parce que savoir l'ennuyait.

Il avait compté 143 jours avant. Il mangeait sur un plateau qu'il partageait avec la vieille, on leur apportait une bouillie écoeurante deux fois par jour.
Son tyran n'était jamais revenu, le silence était de mort, la vieille n'était plus, il était seul avec l'arbre et le radiateur.
Il avait été stupide, au bout du 142 eme jour, il avait voulu faire voir l'extérieur à son seul ami, l'ourson, mais de ses bras frêles ce dernier était tombé à travers les deux barreaux de l'ouverture et depuis, il ne pouvait que serrer son propre corps pour se réconforter.
Il ne savait plus son âge, il en venait même à oublier son nom, il ne savait à peine écrire, il ne pouvait que dessiner des ours et des arbres sur la pierre sale.
C'était d'un ennuie de folie qui, bientôt, le rendrait plus que fou.
Il connaissait le chant des oiseaux, le son des grenouilles, et les cris des renards qui parfois l'empêchaient de dormir. Mais ce qu'il ne connaissait plus, c'était la voix humaine, ne prenant même plus la peine de parler, ne sachant même plus si il le pouvait.

C'était d'un ennuie, et ça allait le tuer.

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⏰ Last updated: Mar 30, 2019 ⏰

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