L'Hurleuse

4 : 46

13h35
22 mars

je sors de mon rendez-vous quotidien avec Claudet. je lui ai dit que j'étais entrée en contact avec l'Hurleuse. il a renfoncé son regard dans le mien encore plus brusquement que d'habitude. un frisson m'a glacé les veines, à cet instant. ce que les gens peuvent avoir de vilains yeux, parfois...

il m'a demandé juste après si les médicaments faisaient effet. j'ai eu envie de l'étrangler avec sa cravate verte et de la lui faire manger de force avant de vouloir enfoncer son stylo à prise-de-notes doucement dans ses globes oculaires. je me suis restreinte, mais si j'avais été moins fatiguée, je n'aurai pas hésité ne serait-ce qu'une seule seconde.

pour simple réponse « fermez-la. » il n'a pas bronché d'un poil, comme s'il en avait rien à foutre que je l'insulte. alors j'ai renchéri avec « fermez votre putain de gueule ! »
je lui ai dit que cette femme souffrait et « pourquoi ne voulez-vous pas me dire qui est elle est ! je me réveille chaque nuit par sa faute, allez la voir, demandez-lui non pas de se taire mais où donc est passée sa fille ! »

le silence fut sec et brutal après cette phrase.

il a terminé la séance en insistant sur les somnifères. puis m'a promis d'envoyer quelqu'un dans les jours qui suivent, vers 4h30-5h, pour vérifier l'état mental de cette femme.

il enverra les gardiens. il n'est plus con, à ce point-là. il est inutile, un pois chiche à la place du cerveau, il est aussi incompétent en psychanalyse qu'en compassion, ce connard.

4h46
23 mars

bonjour jeune inconnue. je m'étais endormie. vous m'avez une énième fois réveillée.
un jour, je vous trouverai. j'en fais mon but : coûte que coûte, je vous trouverai.
et alors je crierai avec vous.