Chapitre IX

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                 Je tourne mon visage vers ses yeux verts, sa tignasse blonde. Elle me fixe.

« - Je sais.

- Je t'écoute, pourquoi tu m'as cachée tout ça ? J'aurais pu t'aider ?

- Ah bon ? Comment ? En surveillant le moindre de mes gestes ? En analysant le moindre de mes repas ? En me chouchoutant comme si j'étais de verre ? Je suis désolée mais je ne voulais pas de cette aide là !

- Mais il suffisait de me le dire !

- Non, tu l'aurais fait sans t'en rendre compte ! »

                 Elle me regarde déçue mais elle sait que j'ai raison. Elle se lève et quitte la salle. Je souffle, en ce moment j'ai l'horrible impression de décevoir tout le monde. Trop de monde. Alek. Sawyer. Qui est le suivant ? Ma mère ? Louis ? J'en ai marre ! Je me lève comme l'avait fait Sawyer quelques minutes auparavant. Le pion qui surveille l'étude me dit de me rasseoir mais je reste debout, je le fixe, puis attrape mon cahier de cours et mon sac à la voilé avant de partir. Je cours comme jamais vers la sortie et me dirige vers chez moi. Je pleurs, mes larmes coulent toutes seules. Je passe dans le parking du lycée et me rend compte que je ne suis pas venue en voiture.

« - Bee ?! Crie une voix familière. »

                 Je me retourne et vois Niall qui me fixe, un ballon de foot dans les bras, je me retourne vivement et me remet à courir. Je rentre chez moi, la porte claque sous ma précipitation, ma mère se trouve dans le salon, ses longs cheveux bruns et lisses pivotent en même temps que son visage, elle est inquiète, elle se lève et avance vers moi, je lâche tout ce que j'ai dans les mains et m'élance dans ses bras, pleurant toutes les larmes de mon corps. Elle me caresse les cheveux en me demande ce qui ne va pas, mais je ne daigne pas décrocher un mot. J'ai trop mal. Elle me dirige vers le canapé où elle s'assit. Je pose ma main sur ses genoux et elle continue de me calmer. Elle m'apaise de ses gestes tendres. Les larmes finissent par se calmer. Mes paupières deviennent lourdes. Mes pensées s'apaisent, et je finis par m'endormir.

                 Une musique, un bruit, répétitif, la sonnette. Je me lève avec difficulté, ma mère me sourit et part ouvrir la porte, je suis encore dans le brouillard. Je me sens vraiment mal, j'ai l'impression que mon cœur est opprimé. Que mes yeux sont vidés de toute humidité. De là, j'entends la conversation, mais je ne l'écoute pas, je regarde l'heure, 15h30, j'ai dormis 3h. Je me lève, la tête me fait mal mais je supporte, je me dirige vers la cuisine et passe devant la porte d'entrée ou ma mère essaye de convaincre quelqu'un. Je ne sais pas qui. Je continue à marcher vers la cuisine, je vais manger, pour la première fois depuis deux ou trois jours. Je me sens faible et je sais que je dois manger. Je prends une pomme. Le gout sucré du fruit entre dans ma bouche et je me sens mieux d'un seul coup.

« - Bee ? Bee, c'est Niall, dit à ta mère de me laisser entrer !

- Non !

- S'il te plait, je veux t'aider ! »

                 Ma mère finit par le laisser passer au simple mot aide. Je râle et monte dans ma chambre. Il me suit sous le regard intrigué de ma mère. Je ferme la porte avant même qu'il n'ait le temps de rentrer.

« - Bee ?! Allez, ouvre moi.

- Non !

- Je veux juste t'aider.

- Pourquoi ?

- Parce que tu réussi à faire sortir le meilleur de moi, mais aussi le pire ! »

La couleur des sentiments [Première partie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant