Le Journal Public Du Borderline

III

Bon, ça fait quelques jours que je n'ai pas écris, je ne te reprends qu'aujourd'hui. Je suis fatigué en terme général et, comme parler avec les gens, écrire me donne parfois la même sensation de lassitude...

Je ne sais pas si c'en est véritablement, ou si c'est simplement un replis sur moi-même, mais ça m'arrive, de faire silence radio pendant plusieurs jours avant de revenir. Il faut parler, toujours parler et parfois je n'en ai aucune envie, juste m'enfermer et penser, ou peindre. Le silence, la musique et mes pinceaux ou ce très cher NETFLIX me tiennent bien compagnie dans ces moments.

A vrai dire, je suis en plein dedans et je me fais violence pour écrire, tu peux pas savoir. Tout m'ennuie et m'indiffère à quelques exceptions, je met trois ans à répondre au moindre message et je suis froid. Enfin ça c'est ce qu'on me dit quand je répond, mais je suis tellement hors de tout que je n'ai même pas la force, la patience... la politesse (?), de répondre en y mettant les formes habituelles.
C'est le genre de moment où je veux simplement me laisser porter, voir le temps défiler au travers de la fenêtre alors que je suis en pyjama et bien au chaud dans mon lit. J'ai du être un chat dans une autre vie, ou quelque chose du même acabit.

Je m'ennuie terriblement et en même temps, je ne veux rien faire. Mes conversations n'aboutissent nulle-part... d'un côté, je suis loin d'être Monsieur Sociabilité. J'aime vraiment pas aller parler, c'est con je sais, parce qu'il y a des personnes qui m'intéressent, avec lesquelles j'aimerais échanger. De temps en temps je fais des efforts, je me fais violence et ça m'angoisse au point d'avoir la bile qui remonte dans la gorge.

C'est pour ça que je pense que je suis pas fait pour les relations. Déjà de base je suis pas un cadeau, mais alors quand je suis comme ça, je décroche pas une syllabe et je me contente de me coller à la personne. Et je sais que ça peut être mal perçu, que c'est la porte ouverte à la dispute, mais j'ai pas la force de me disputer, de me justifier, j'ai juste envie que l'autre la ferme et s'en aille, même si les conséquences sont terribles. Je suis pas foutu de réagir convenablement.

Déjà là, c'est difficile de t'écrire, je fais des pauses entre chaque paragraphe pour essayer de mettre en ordre mes pensées et réfléchir à ce que je vais te dire avant d'oublier totalement et simplement me lancer. Les mots s'accumulent au fur et à mesure que j'écris, comme s'ils arrivaient au bout de mes doigts sans que j'ai réellement le temps d'y penser. Ça me vient au fur et à mesure, je sais même pas si ce que j'écris à le moindre putain de sens.

Peut-être que j'attends une étincelle pour que tout s'enflamme, peut-être que je devrais prendre un chat et m'en servir comme peluche de consolation quand je suis dans cet état merdique. J'sais pas. Pour le moment, je m'en fous en fait.

Je sais plus quoi dire, donc je vais m'arrêter là. Rupaul's DragRace m'attend bien sagement.