VII.2 - 24.04.19

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Ben putain mon gars, j'ai bien fait d'attendre tiens.

Je crois que je n'ai jamais autant eu l'impression qu'on se soit foutu de moi que ces derniers jours. Ouais c'est un exploit, je sais.
Non parce que c'est limite si c'est pas ma faute maintenant parce que « Tu ne dis jamais rien. J'étais censé le deviner ? ». Wow. Putain de wow. Parce qu'en plus, fallait que je fasse une scène ?
Hein c'est ça ?! T'aurais voulu que je pleure ? Que je crie ? Que je te supplie de rester avec moi ?

Ts. Tout ça pour un mec en plus ? T'sais quoi, flash news, gros scoop : je suis déjà passé par là. A devoir être forcé de choisir entre untel et untel pour le bon plaisir de quelqu'un. Mais tu sais quoi ? J'ai arrêté. Parce que ça me rendait malheureux. Et être amoureux, attiré, whatever ça n'est pas une putain d'excuse. C'est terminé de choisir. Je préfère encore quitter cette personne là.

«Tu n'étais pas du genre à t'encombrer de sentiments. [...] Tu m'y a fait croire. » J'arrive juste pas à croire que tu m'ai dit un truc pareil. J'en viens à me demander si tu m'écoutais vraiment quand je te parlais. Parce que tu aurais putain dû le savoir. T'aurais dû. Parce que tu sais ce que c'est de monter haut très vite et de redescendre bas très vite. T'aurais dû. Parce que je te l'ai dit plusieurs fois, que je ressentais trop.
C'est pas parce que je fais putain de genre, que je met des masques pour me protéger que je ressens rien je te signale. Au contraire. Je ressens trop. Tout le temps.

C'est maintenant que je te remercie pour les montagnes russes je suppose.

Et j'en reviens juste pas. Que tu m'aies traité de la sorte, que tu comptes à peu près jamais présenter d'excuses. Que tu te pointes ce matin la bouche en cœur comme si jamais rien s'était passé.
T'es pas naïf à ce point rassure moi ? De me faire sentir comme une sous-merde, un objet et ensuite de faire genre ? De tenter de m'amadouer sans pression ? J'espère que tu plaisantes, que c'est juste une autre manière d'être cruel.
Tu peux pas juste imaginer que j'ai tout pardonné, effacé parce que la nuit est passée et que c'est un autre jour. Tu peux pas juste venir bicher après ça. Essayer de m'allumer.

Non mais tu pensais quoi ? Que j'allais tomber à genoux ? Ouvrir ton pantalon et te sucer peut-être ? Est-ce que t'as réfléchi un seul putain d'instant ? Est-ce que t'as essayé, juste deux minutes de te mettre à ma place ? D'imaginer si les rôles étaient inversés et que je m'étais comporté au moins à moitié comme le connard que tu as été ?

Tu m'aurais démoli directement. Tu m'aurais craché ta haine comme du venin, te serais servi de ce que j'ai pu dire pour le retourner contre moi.
Tu sais ce que j'ai fait ? J'ai fermé ma gueule, tenté de comprimer tout le ressentiment que j'ai, pleuré, peint, me suis retenu de démonter mon rasoir.

Je t'en veux. Tu peux même pas imaginer à quel point. Mais tu veux pas en parler. Tu te barricades, tu te caches. Comme à chaque fois que c'est important. J'en ai marre.

Tu sais quoi ? Si t'as le courage de revenir, pour présenter de vraies excuses. Pas juste pour te sentir mieux, mais pour moi. Peut-être que j'accepterais de discuter à nouveau. De te laisser approcher.

Et peut-être même que je te pardonnerais. Si t'es pas prêt à ça. Arrête tout.
De penser à moi, de m'envoyer des messages.

Le Journal Public Du BorderlineWhere stories live. Discover now