"Salut."
Et voilà, il se retourne vivement après un sursaut.
"MAIS P'TAIN T'ÉTAIS OÙ BORDEL ?! T'ÉTAIS OÙ ? TU V'LAIS M'ABANDONNER C'EST ÇA ?!"
Debouts, face à face. Il est énervé mais j'hausse les épaules et m'assoit sur le bord du toit. Ce même et habituel toit. Cette même et habituelle vue. Ce même et habituel vent.
"RÉP-"
"Je pensais que tu voulais pas t'attacher."
Son souffle se coupe et ses fesses se posent près des miennes sur le béton dur et froid.
"Je sais que tu t'es demandé si je t'apprécie vraiment, si je fais ça par pitié ou autre. Je le sais."
"Mais j-"
"Puis on a pas de rendez-vous, non ?"
Il baisse les yeux.
"Voilà, là je sais que je t'ai blessé parce que c'était le truc que tu voulais pas entendre. Mais je le pense pas. Je suis là parce que j'aime ta présence. Je suis pas là parce que tu me fais pitié. Je suis là parce que j'aime être avec toi et je veux pas que tu me laisse. Voilà pourquoi je reste. J'ai une bonne raison de pas être venu."
"Laquelle ?"
"Mon père m'a légèrement séquestré tu vois..."
"Que... Quoi ?"
"Et oui, ce gros bâtard était saoul quand je suis rentré donc il m'a fr-... séquestré une nuit et une journée entière."
".... Il a fait quoi d'autre ?"
"Rien."
"Non, dis-moi."
"Il... Il m'a frappé."
Pleure pas Erwan, pleure pas.
"Où ?..... OU ?!!"
Je soulève lentement mon t-shirt. Ses yeux s'écarquillent à la vue de mes hématomes. De grandes marques violettes qui sont étendues sur ma peau, voilà ce qu'il voit.
"Putain..."
Est le seul mot qui sort de sa bouche.
