Manhattan's Story [Terminé]

Chapitre 23 : Où es-tu ?

Perdu

Voilà l'impression que j'avais et qui ne me quittait plus. Il est actuellement 23h30, et depuis ce matin, plus aucunes pensées ne savent traverser mon esprit, à part celle-là. Perdu, je suis perdu.

Entre les poses dessins, le baiser que j'ai failli échanger avec Lou et l'arrivé d'Ethan à l'appart. Je ne sais plus quoi penser. En plus, Lou n'est toujours pas rentrée. Je sais qu'elle est partie en colère mais j'ai l'espoir qu'elle revienne pour pouvoir tout lui expliquer.

Je n'aurai jamais dût lui cacher le fin mot de cette histoire. J'aurais dût tout lui raconter depuis le début et n'omettre aucuns détails. Je pensais la protéger et la voilà plus en danger qu'elle n'aurait dût l'être.

Je lance pour la énième fois un coup d'œil vers l'horloge du salon. J'ai la mauvaise impression que le temps n'avance plus. Une angoisse sourde me monte à la gorge. Je décide alors de lui envoyer un message.

« Ecoute Lou, je sais que tu es fâchée contre moi. Mais passe à l'appart, je te promets de tout t'expliquer, je te promets de te dire toute la vérité. Je sais que j'ai merdé, je sais que j'aurai du tout t'expliquer, mais je n'en avais pas la force. J'avais peur Lou, peur de te mettre en danger, peur que tu le prennes mal ? Je ne sais plus, mais je t'en prie rentre à la maison. »

Je me lève alors du canapé dans lequel je suis assis depuis maintenant 2 heures et me dirige vers la table basse. Sur celle-ci repose encore les ébauches des différents dessins qu'elle a voulu faire de moi, il y a maintenant trois jours. Elle dessine vraiment bien et je dois avouer que cela m'a touché quand j'ai appris qu'elle voulait me dessiner. Je me sentais comme... valorisé, favorisé ? Je ne serais pas expliquer ce qu'il se passait à ce moment même, mais je me sentais bien, je me sentais libre et heureux. Lorsque je me suis retrouvée au-dessus d'elle, c'est comme-ci... Comme-ci mon âme me hurlait de l'embrasser. Je n'arrivais plus à détourner les yeux d'elle. Elle et encore elle et toujours elle. A cet instant, il n'y avait plus qu'elle. Plus de passé, plus de futur, plus de danger, rien qu'elle et moi. Je me sentais emporté dans un tourbillon d'émotions, mon cerveau fonctionnait au ralenti et en vitesse accéléré en même temps. Tout ce que je voulais à ce moment-là, c'était goutter ses lèvres, les sentir et les embrasser. Je n'ai pas su résister et j'ai plongé tête la première dans ce dédale d'émotions. Ses lèvres étaient fraîches et douces. Voilà ce à quoi j'ai pensé. Elles étaient fraîches et douces comme celle d'Irys. Et alors que je l'ai senti vouloir participer à notre échange, j'ai paniqué, je me suis alors lâchement enfui, comme j'ai maintenant l'habitude de le faire. Et comme un idiot, j'ai eu l'intelligence de lui dire que tout ceci n'était qu'une erreur. Trop fier pour lui avouer que j'étais totalement perdu, paniqué.

Alors que je me dirige dans la cuisine pour me préparer un café censé me tenir éveillé, mon œil est attiré par le pot de chocolat en poudre présent sur le comptoir. Lou déteste le café, elle trouve ça trop amer, elle préfère le chocolat chaud. Et alors, que je décide de me préparer sa boisson préférée je profite que le lait chauffe pour jeter un œil sur mon portable. Toujours aucunes nouvelles, aucuns messages. Je décide alors de lui en renvoyer un deuxième.

« Je pourrai comprendre que tu ne veuille pas revenir pour le moment, c'est tout à fait légitime, mais s'il te plait Lou, dit moi au moins que tu vas bien. »

Alors que je suis dans le canapé à attendre patiemment qu'elle me réponde, je vois les aiguilles de l'horloge tourner, il est bientôt une heure du matin quand je décide d'envoyer un message à Lucie. Après tout, elles sont amies avec un peu de chance Lou lui a parlé dans la soirée.

« Yo, Lucie c'est moi, dis-moi que tu ne dors pas s'il te plaît »

« S'il te plaît Lucie, c'est urgent »