Enfant du Mordor, Enfants Maudits

Partie 1, Chapitre 8 - Le Palabre

Forteresse du Mordor 

L'ombre indistincte contemplait du haut de sa tour les silhouettes indiscernables qui s'agitaient en contrebas. Son regard perçait loin, au delà des limites de son royaume, et pourtant, celle qui était sa plus grande menace demeurait hors d'atteinte...

"-Saroumane..., susurra-t-il, j'espère pour toi que les nouvelles que tu apportes sont celles que j'attends."

Le sorcier, qui croyait être arrivé le plus silencieusement possible, fut pris au dépourvu :

"- Et bien maître... hésita-t-il, à vrai dire, tout ne c'est pas déroulé comme prévu et...

-Viens-en au fait, ou l'envie d'écouter tes jérémiades risque de me passer, siffla la voix, menaçante.

- Maître, nous l'avons surveillé dans sa fuite, comme vous l'aviez ordonné, en lui laissant croire qu'elle était hors d'atteinte de nous. Elle a mit du temps à relâcher sa garde, mais quand c'est arrivé, nous étions prêts. Nous l'avons neutralisée grâce au Purmara Demonis. 

-Comment a-t-elle réagit ? Avez vous dosé la drogue comme je vous l'avez indiqué ?

-Oui Seigneur, nous avions fait selon vos désirs, mais même après cela, elle a résisté. Les Nazguls ont été, disons, émoustillés par sa colère, et ont souhaité être créatifs.

-Ah oui ? C'est intéressant... Qu'ont t-ils donc inventés ? 

-Et bien, la trouvant trop remuante, ils ont entrepris de... de la clouer à une planche."

Saroumane attendait avec appréhension la réponse de son maître... Après tout, on l'avait envoyer tuer la demi-démone, sans lui préciser si elle devait souffrir ou non. Cela dit, il n'était pas assez querelleur, et surtout il n'avait pas assez de forces en ce moment, pour s'opposer au desiderata de Nazguls psychopathes et sadiques !

Le silence se prolongeait, devenant de plus en plus pesant. Et à mesure que le temps s'écoulait, le sorcier craignait de plus en plus pour son intégrité physique.

-Maître..., reprit-t-il avec précipitation, je..., avant de s'interrompre, craignant d'outrepasser ses droits.

-Continue..., l'invita l'ombre d'une voix mielleuse, sous laquelle perçait la plus grande des menaces.

-Pour tout vous dire, je crois qu'elle s'attendait à notre venue. 

-Oui, murmura la silhouette comme pour elle même. Oui, à près tout, cela n'est pas étonnant,  avec toutes ces capacités dont elle a hérité... Quel gâchis tout de de même, quel gâchis... 

-Maître...

-Oui Saroumane, la suite.

-Et bien, je les ai laissé s'amuser un peu. Ils s'en sont pris à sa grande fierté : ses ailes.

-Fort bien, apprécia le Maître. Cet orgueil qu'elle en tirait m'a toujours écœuré. Je n'ai jamais compris d'où lui venait cet héritage immonde. J'ai longtemps voulu l'en débarrasser...

Le Maître se perdit dans la contemplation de ses troupes qui déambulaient au pied de la tour, plongé dans ses pensées.

Saroumane n'osa rien ajouter.

"-Poursuis, enjoignis l'ombre mouvante .

-Les choses se sont gâtées à partir de là : nous commencions à nous lasser et j'aller l'achever, lorsque un puissante force nous a repoussée en arrière, et qu'une douleur cuisante me vrillait le crane. Cette petite pe... Enfin, la demi-démone, avait réussi à établir un Conex Eraven avec un Elfe Sylvestre. Elle s'est identifié a lui sous l'identité de Tanniel. Le dudit Elfe était endormi, et dès lors qu'elle s'est reliée à lui, je n'ai put la toucher. 

-Avez vous été à la hauteur de la tâche ? J'espère que vous l'avez occis ? questionna froidement le Maître. Tuer une simple demi-démone aurait dû être à votre portée !

-Une simple demi-démone, Seigneur ? s'exclama Saroumane, la voix tremblante d'indignation. Elle est tout de même votre..

-Assez ! Assez si tu souhaite garder la vie. Tu aurais du pouvoir l'anéantir ! Tu enfreint tes aquis en me parlant de cette façon ! Je te le demande un dernière fois :  l'avez vous abattue ?

-Non, Maître, ânonna  Saroumane, ressentant toute la puissance de la colère de son Maître. Ne pouvant la blesser, nous avons préférer la précipiter dans les flots d'une rivière proche, en espérant qu'elle coule et se tue.

-En espérant ? tonna le Seigneur. Mais vous n'en avez aucune garantie, n'est-ce-pas ? demanda-t-il d'une fois doucereuse.

-N...Non Seigneur, aucune, bredouilla le sorcier.

-Je m'occuperais de ton cas plus tard..., menaça l'ombre. En attendant, retire-toi, je vais devoir confier cette tache à quelque de plus compétent !

Le sorcier s'inclina craintivement et s'en fut sans demander son reste. 

L'ombre se détourna de lui et annonça d'une voix nasillarde :

"-Tu peux venir à présent, Maethranel.

Une silhouette élancée bondit vivement d'une des corniches et atterris souplement à terre. Elle se redressa et salua son interlocuteur en se prosternant profondément. 

"- Vois Maethranel, vois la grandeur de l'empire que je me battis. Cet empire sera tien un jour, si tu t'en montre digne. 

Un silence plana, durant lequel tout deux restèrent immobiles, dans l'inertie anormale de l'atmosphère, qu'aucun souffle, aucune brise, ne traversait. Ils semblaient méditer sous la lueur d'un rouge incandescent que diffusait la Marque, flamboyante au dessus de leur tête.

"-Cependant, poursuivit le Maître d'une voix acerbe, je ne parviendrait à l'édifier complètement seulement quand cette vermine traître à son sang ne sera plus une gêne. 

Il se tourna vers l'Elfe Noire, révélant ses traits mouvants et indistincts, au milieu duquel brillait l'éclat de deux pupilles écarlates, verticales telles celles d'un reptile.

"-J'ai donc un travail pour toi. Après tout, il est temps de mettre tes talents et le résultat de mes enseignement à l'épreuve. Maethranel, ce que je t'ordonne n'est point anodin, mais je ne doute pas de ta réussite. Tu sais ce qu'il t'en coûtera si tu échoues...

L'Elfe s'inclina, marquant son approbation silencieuse.

"-Maethranel, je te somme d'achever l'oeuvre du sorcier. Tue la, Maethranel. Tue ta sœur.

-Bien, Maître, déféra Maethranel, laissant pour la première fois entendre sa voix aux inflexions sournoises...

Fin du 7ème chapitre !!!!

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