Recueil de nouvelles

Le Royaume d'Irictia

Il y a fort longtemps, existait un peuple. Ce peuple vivait dans une lointaine contré : le Royaume d'Irictia. Il vivait en harmonie avec les royaumes de chaque contrés voisines. Les irictiens étaient des personnages célèbres pour leur magie, chaque famille possédait un grimoire qu'ils transmettaient de génération en génération. Ces grimoires comptaient d'innombrables formules pour fabriquer des potions magiques. Il ne suffisait pas d'un coup de baguette pour y arriver, non, il fallait être patient. Car pour fabriquer une seule de ces potions, chaque irictien devaient réciter une formule sans aller ni trop vite ni trop lentement. Un savoir que seul ce peuple connaissait et maîtrisait à la perfection. Sur le marché de la magie ils étaient les meilleurs, leurs potions se vendaient comme des petits pains à des prix tout à fait corrects.

Tout allait bien, jusqu'au jour où Prada, un irictien dépourvu de toute gentillesse, décida un jour d'utiliser sa magie à des fins malhonnêtes. Il voulait supprimer toute trace d'un quelconque bonheur chez son peuple. Il n'était pas heureux et affichait toujours un visage triste. Il ne comprenait pas pourquoi lui il n'aurait pas le droit à une part de ce bonheur, pourquoi lui n'y avait-il donc pas accès ? Alors Prada avait décidé que personne n'y aurait le droit, tant que lui ne connaîtrait pas ce sentiment de pur bonheur. Il avait versé dans la réserve d'eau du royaume une potion qu'il avait lui-même crée, retirant ainsi le bonheur qui habitait chaque irictien.

Quand le bonheur avait disparu, Ewen venait de fêter ses dix ans. Neuf ans après il ne lui restait que quelques vagues souvenirs de cette période même si au fond de lui il se souvenait bien des sensations qu'il avait éprouvé pendant ces dix années. Depuis il avait toujours voulu retrouver ces sensations, combler le vide qui s'était crée au fond de lui.

« On fait quoi maintenant ? » demanda Milana. Milana était une amie d'enfance d'Ewen, leurs maisons étaient voisines depuis toujours et régulièrement ils allaient soit chez l'un soit chez l'autre. Aujourd'hui, ils étaient chez Ewen dans la chambre de celui-ci. Ces temps-ci, ils ne faisaient pas grand-chose, ils discutaient ou bien jouaient aux cartes. L'absence de ce bonheur avait laissé place à un vide chez les irictiens et notamment chez nos deux amis. Un vide qui avait rapidement été comblé par un manque total de motivation, à quoi bon faire une chose si on en tirait aucun plaisir, aucune satisfaction ?

« Je ne sais pas, tu as des idées toi ? »

En réalité il avait une idée, il voulait faire quelque chose, une chose qui lui trottait dans la tête depuis un moment, mais il n'avait pas encore eu ce déclic qui l'aurait poussé à agir. Il souhaitait aller voir le sage du village, un vieillard si gentil qu'on se demandait toujours d'où venait la source d'une telle gentillesse. Il voulait le voir car il espérait secrètement que le vieillard trouverait une solution au problème de ce bonheur disparu. Espérer était bien le mot, le fait était que la magie du sage n'était pas plus puissante que celle d'un autre irictien, c'était sa sagesse à dire ce qu'il fallait au bon moment et aux bonnes personnes qui faisait qui il était. C'était d'ailleurs grâce à ce titre qu'il avait pu signer le traité de paix avec les Pointus, un peuple voisin et anciennement ennemi à celui d'Irictia. À défaut de pouvoir ressentir rien qu'une once de bonheur, l'espoir quant à lui, était là. Il était présent depuis l'acte commit par le malheureux Prada. Il avait espoir de connaître un jour ce qu'était le bonheur, tandis que le peuple irictien espérait goûter à nouveau un jour à ce sentiment de plénitude qui réchauffait les cœurs autrefois.

« - En faite si, commença Ewen, j'ai bien une idée mais je ne suis pas sûr que tu sois d'accord. » Ils étaient tous les deux allongés sur le lit du garçon, Ewen s'était relevé en position assise afin de pouvoir être face à son amie. Il était nerveux, il ne savait pas comment elle allait réagir et même si se qu'il s'apprêtait à dire n'était pas extraordinaire, il appréhendait. C'était son amie et son avis comptait beaucoup.