Si je reste coincée trop longtemps ici je vais finir par être en retard. Les gilets jaunes, je soutiens entièrement la cause pour laquelle ils se battent, mais là tout de suite, ils me dérangent. C'est une occasion en or pour moi, cet interview c'est du pain béni. Ce n'est pas tous les jours que je peux interroger un réfugié politique afghan sur son vécu, alors quand j'ai vu l'opportunité se présenter à moi je n'ai pas hésité une seule seconde à la saisir. Beaucoup sont traumatisés par se qu'il se passe et par ce qu'ils ont vécu dans leur pays natal, ainsi beaucoup refusent de parler ne voulant pas ressasser le passé. Ils veulent avancer, ne plus penser à toutes les horreurs qu'un pays en guerre peut offrir, néanmoins ils vivent avec l'espoir qu'un jour la paix refasse son apparition.
Une voiture derrière la mienne klaxonne depuis cinq bonnes minutes, est-ce qu'il klaxonne pour soutenir les gilets jaunes ou pour montrer son mécontentement ? Je ne sais pas, mais ce que je sais c'est qu'elle me brise les tympans. La circulation avance un peu et elle s'arrête quand la voiture que je suis, se stoppe bloquée par une barrière. Je regarde l'heure qu'indique mon tableau de bord : 14h28. C'est officiel, je vais être en retard. Le temps que j'arrive dans le centre ville, dix minutes se seront écoulées si bien évidemment je roule sans m'arrêter. Je ne peux pas prévenir l'interviewé de mon retard, je n'ai pas son numéro et je n'ai pas pensé à le prendre auprès de mon amie. D'ailleurs, il faudra sérieusement que je pense à la remercie, c'est grâce à elle que j'ai pu obtenir cet interview et une réponse positive aussi rapidement. Après tout, l'interviewé, c'est son beau-père.
La route se dégage et je peux enfin rejoindre mon point de rendez-vous.
Dix minutes plus tard j'arrive devant le petit café, je me gare et sors en vitesse sans oublier de prendre mon sac. J'entre et le cherche du regard, il est là près de la fenêtre me tournant le dos. Je vais le voir et je me présente à lui. Je lui tends une main qu'il accepte et il se présente également.- Enchantée, je suis Lisanna Cadrier, l'amie de votre belle-fille.
- Bonjour, Akim Nourad. Il me répond de son accent afghan très prononcé.
- Merci de prendre sur votre temps et d'avoir accepté de répondre à mes questions.
- De rien, cela me fait plaisir.
- Voulez-vous un café ? Je vous l'offre.
- Je ne veux pas abuser.
- Ça me fait plaisir, j'insiste.
- Si vous invitez, dans ce cas j'accepte.
- Super ! >> Je m'exclame.
Un serveur arrive peu de temps après. On passe nos commandes et il revient quelques minutes plus tard avec nos cafés. Entre temps, j'ai sortie mon carnet de note et un stylos de mon sac afin de pouvoir travailler dans de bonne condition.
- Bien, on va pouvoir commencer.
Je lui annonce, tandis qu'il me répond d'un simple hochement de tête.
- S'il y a des questions à laquelle vous ne souhaitez pas répondre pour n'importe quelles raisons, vous me le dites. Je ne veux pas vous embêtez avec des questions qui pourraient vous ennuyer.
- D'accord, je vous le dirai. C'est possible que je dise certains mots en anglais parce que je ne les connais pas en français, j'ai encore un peu de mal avec cette langue.
- Il n'y a pas de soucis, faites moi répétez si vous n'avez pas compris sinon j'essaierai de traduire ma question.
- Merci beaucoup.
- Depuis combien de temps êtes vous en France ?
- Depuis deux ans.
- Quelles raisons vous ont poussé à quitter l'Afghanistan ?
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Recueil de nouvelles
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