Ils traversent les couloirs obscurs main dans la main et, étrangement, aucun des deux ne voient d'ombres curieuses à l'allure menaçante dans les recoins les moins éclairés.
— Ta chambre ou la mienne?
La voix de Jimin est basse afin de ne pas réveiller les autres ; Yoongi hausse les épaules.
Ils entrent alors dans la première salle qu'ils croisent, s'avérant être celle du brun. Après avoir soigneusement fermé la porte, le danseur se tourne vers lui et embrasse chastement sa joue.
— Je vais prendre une douche rapide et je te rejoins, d'accord?
Le concerné acquiesce de nouveau, et il lui semble discerner, à travers la noirceur, un sourire se dessiner sur le si beau visage de sa moitié.
Jimin le tire jusqu'au lit double collé à un des murs et le force à s'y asseoir puis, après avoir déposé de nouveau ses lèvres pulpeuses sur son épiderme d'ivoire, il lui lâche la main.
L'organe vital de Yoongi s'emballe un instant — il l'a perdu de vue, dans l'obscurité— mais, rapidement, une guirlande lumineuse en forme d'étoiles vient l'éblouir, et la silhouette qu'il ne reconnait que trop bien s'en détache.
Jimin lui sourit et, cette fois-ci, Yoongi peut le voir clairement.
— Je reviens tout de suite.
Et ainsi, il disparaît derrière une autre porte, celle de la salle de bain, et le blond se retrouve seul de nouveau.
Pourtant, il y a quelque chose de différent, cette fois-ci.
La légère lumière dorée donne une ambiance intime et confortable à la pièce, chassant les coins sombres et certaines mauvaises pensées. La chambre est décorée de nombreux objets personnels du plus jeune : des Polaroïds en tout genre pendent sur une corde, des dizaines de livres occupent ses étagères, quelques figurines meublent le bureau, un attrape-rêve est accroché au-dessus du lit.
Mais ce que remarque surtout Yoongi, c'est le cadre posé sur la table de chevet, près du téléphone du danseur : une photo des deux jeunes hommes souriant à la caméra, bras dessus, bras dessous.
Le blond réprime un sourire niais.
Décidant de se changer, il se lève et ouvre le placard de Jimin. Il en sort un t-shirt quelconque et un short, qu'il se dépêche d'enfiler après s'être débarrassé de ses affaires.
Fraîchement habillé, il se glisse sous la couette épaisse et soupire de confort ; l'odeur fruitée du danseur est partout dans les draps, et il ne peut s'empêcher de les porter à son nez afin d'en humer davantage.
L'effluve familier est rassurant et, décidant d'attendre patiemment le retour du garçon, il s'allonge sur le dos, les bras grands ouverts, et fixe les étoiles fluorescentes collées au plafond, attendri.
Jimin peut être aussi mature qu'enfantin, et ce, peu importe la situation.
Mais Yoongi ne juge pas ; après tout, nous avons tous des manières différentes de faire face à nos problèmes.
Aujourd'hui, c'est le danseur qui prend soin de lui ; mais peut-être que demain, Jimin redeviendra un bambin afin de s'échapper de la pression qui lui brise presque les épaules, alors Yoongi s'occupera tendrement de lui.
C'est vrai, après tout, ils se sont bien trouvés.
