Scarlet

~1~

Vsegda odno i to zhe.

Je courrais pour échapper aux flics. Une fois de plus. Je tournais au coin de la rue pour atterrir dans un cul-de-sac.

- Allez, attrapez-la, elle ne peut plus s'enfuir !! hurla un poulet pas très loin.

Eto to, chto vy dumayete, bednyaga.

Je pris de la vitesse, sauta sur la benne à ordures, me poussa dans les airs pour ensuite attraper l'escaliers de secours. Je me balança et atterris de l'autre côté du mur qui séparait à présent ses débiles et moi.

- Où est-elle passée ?!

- C'est pas possible, on l'a encore perdue !!!

Je souris en mettant mon capuchon de façon à ce qu'il cache mes cheveux écarlate. D'aussi loin que je me souviens, je les ai toujours eut rouges, mes cheveux. J'ai beau les laver dix fois par jour, essayer n'importe quels stupides produits, la couleur y restent. Peut-être que c'est de naissance, qui sait.

Je me présente, je m'appelle Akuma, j'ai quinze ans et je suis une criminel recherchée. Je trouve que ma tête a un haut pris quand même. 100'000 euros, c'est cher. Je pensais pas que ma tronche était aussi précieuse que ça.

En ce moment, j'échappais aux flics parce que j'avais malencontreusement tagué leur mur. Mais bien sur comme à chaque fois, ils ne m'ont pas attrapé.

Je mis mes écouteurs pour me séparer de ce monde qui n'est pas le mien. J'ai traversé plusieurs ruelles, des routes, des quartiers. Plus j'avançais, plus le décor s'assombrissait. Les belles maisons devinrent des immeubles détruits et abandonnés, la route avait des fissures, des gens percés, tatoués marchaient dans les rues.

Bienvenue à Ubitaya Derevnya ! Cela signifie 'Village Assassiné'. Après une bataille dans le village, il a été abandonné par ses habitants.

À présent, c'est ici que tous les salopards de ce pays de merde habitaient. Des criminels, des assassins, des voleurs, des fous, des gangster, des bourreaux et tous les autres connards. Plusieurs d'entre eux passaient dans les rues, se saluèrent et tous. Cela peut paraître bizarre venant de criminels mais nous avons en quelque sorte une loyauté entre nous tous. Il n'y a également aucune critique ; si quelqu'un est travestie, personne ne jugent. Tous comme avec les gays, les lesbiennes, les bisexuelles et tous le reste.

Par exemple, deux gars viennent de passer en se tenant la main. Je lève la mienne pour les saluer et ils me renvoient un sourire. Ici, tout le monde se connait. Tu as un problème, tu vas chez ton voisin et tout est réglé.

J'ai continué à marcher et à saluer des gens jusqu'à atteindre un vieux immeuble abandonné. Je montais au dernier étage pour arriver dans mon petit appartement. Quand j'ouvris la porte, qui grinça affreusement, je me laissa directement tomber sur mon canapé en enlevant ma veste en cuir, me laissant dans ma jacket grise, mon sac contenant mes bombes de peintures et mes bottes furent jetés à quelque part dans la pièce. Je soupirais lourdement en m'allongeant confortablement sur le canapé à moitié foutu. Avant même que je ne le sache, je m'étais endormie avec un bras sur mes yeux...

Quatre... Il y en avait quatre... Quatre murs m'entouraient... Le sol était froid... J'étais accrochée, ma tête pendait, mes cheveux cachant mon visage meurtri. Quelqu'un passa derrière moi, m'empoignant les cheveux, tirant me tête en arrière, me murmurant à l'oreille des mots que je ne connaissais que trop bien :

- Takiye alyye volosy...

Je déglutis difficilement. Je savais ce qui allait se passer. Il allait recommencer. Encore. Et encore. J'avais passé assez de temps ici pour comprendre le russe. Même à le parler, ce qui me fait peur. Peur de m'y être habituée.