Partie 1 : "Sois à moi."

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Cette odeur... Ça sentait bon, ça sentait les fleurs. J'ouvris les yeux et découvris une chambre et des bougies allumées un peu partout. Hein ?... Sébastian ! En pensant à mon meilleur ami, je me redressai d'un coup sur le grand lit moelleux sur lequel j'étais allongé. Il fallait que je remette mes pensées en ordre.

Je me rappelais que j'étais invité chez Sébastian qui voulait me présenter son petit ami. J'étais chez lui, tout se passait bien, son magnifique copain qui se nommait Éric semblait gentil, sérieux et il était classe aussi, ça, je m'en souvenais bien... Je parlais avec Sébastian sur son sofa quand nous nous sommes soudainement retrouvés dans le noir, les bougies s'étant toutes éteintes en même temps et les ampoules ayant grillé. Puis la porte d'entrée de son appartement s'était brusquement ouverte laissant apparaître un homme qui avait dit... Mon calice ? Mais qu'est-ce que c'était censé vouloir dire ?

Tout ce dont je me rappelais ensuite, c'est que je me sentais comme pris dans un brouillard ou du coton, c'était vraiment très bizarre, un peu comme si j'avais beaucoup bu, et qu'il s'était approché de moi... Et c'était tout. Je me réveillais maintenant ici, dans un endroit inconnu. Où est-ce que je pouvais bien être, d'ailleurs ? Et où était mon portable ? Mes yeux se posèrent sur le lit et le meuble qui se trouvait juste à côté, mais il n'avait pas l'air d'être là. Le contraire aurait été étonnant...

Je regardai alors autour de moi. La chambre avait un côté rétro, la décoration lui donnait l'air d'être d'une autre époque, elle était très élégante. J'avais l'impression de me trouver dans un film historique, les motifs sur les murs rappelaient même les dorures de la royauté française, et une grande cheminée trônait dans la pièce. Mes élèves seraient sans doute ravis d'être dans un endroit comme celui-ci ! Mon dernier cours sur le roman La Princesse de Montpensier. me revint brièvement en tête. Après tout, étant professeur de littérature et aimant particulièrement les romans des 17ème et 18ème siècles, je ne pouvais qu'apprécier le décor.

-Tu te sens mieux ? J'ai allumé des bougies au parfum apaisant afin de t'aider à te relaxer.

Je sursautai en entendant cette voix grave et me tournai vers l'encadrement de la porte d'où elle provenait. Un homme dont la stature semblait envahir tout l'espace s'y trouvait adossé. Je déglutis. Cette voix et cette allure impressionnante... Il s'agissait de l'homme mystérieux qui était arrivé de manière très théâtrale chez Sébastian !!

-Où est-ce que je suis ? Vous m'avez enlevé ? demandai-je en ignorant sciemment sa question et en essayant de refouler la peur qui voulait s'emparer de moi.

Il s'avança alors, l'air renfrogné. Son regard était si intense que j'en étais tétanisé. Une fois près du lit, il se baissa et tendit sa main vers mon visage afin de me soulever le menton pour que je le regarde. À son toucher, un léger frisson me parcourut, et à ma plus grande honte, il sembla s'en apercevoir, car ses yeux brillèrent à ce moment-là.

-Je t'ai posé une question. Est-ce que tu te sens mieux ? me répéta-t-il d'une voix autoritaire.

Apparemment, il n'aimait pas être ignoré ! Ça tombait bien, moi non plus ! S'il voulait jouer à ça, on pouvait être deux !

-Moi aussi, je vous ai posé une question. Et pourquoi vous vous permettez de me tutoyer ? On se connaît ? Ça m'étonnerait, pourtant ! Si j'avais rencontré un psychopathe, je pense que je m'en souviendrais !

Je vis un éclair de surprise, suivi de colère, passer dans ses yeux. Il me lâcha et se recula.

-On ne se connaît pas mais bientôt, nous nous connaîtrons très intimement, me dit-il dans un petit sourire assez effrayant.

Intimement ? Je rougis violemment. Parce qu'il croyait qu'il avait ses chances avec moi après m'avoir kidnappé chez mon meilleur ami ? Mais pour qui il se prenait celui-là ?! Il ne doutait de rien ! Je commençai alors à le détailler. Putain, il était beau, ce con... Il devait avoir la trentaine, il était très grand, bien bâti, à tel point que je me sentais vraiment gringalet à côté de lui. Il était brun, les cheveux courts, il avait un début de barbe et les yeux verts très clairs. Je ne pus m'empêcher de remarquer que nos physiques contrastaient.

Le calice insoumis.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant